L’Ambassadrice par la Compagnie des Frivolités Parisiennes

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    l'Ambassadrice

    Eugène Scribe – Livret et Daniel François Esprit Auber – Musique

    À la fois amis et proches collaborateurs, auteurs prolifiques, Auber et Scribe forment l’un des grands duos à succès du monde dramatique du XIXe siècle. Le travail du compositeur et du librettiste repose à cette époque sur une collaboration étroite. Scribe, parfois nommé l’inventeur de la « pièce bien faite », évolua des théâtres de Boulevard à l’Académie. Il fut sans doute l’un des artistes les plus doués de son époque pour inventer des vers sur une partition déjà écrite, ou pour s’adapter aux formes lyriques. Quant à Auber, épicurien et spirituel, ennemi de Berlioz, amoureux du Paris de son temps, auteur de non moins de 47 ouvrages lyriques, il fut l’un des compositeurs les plus fêtés à l’Opéra-Comique et dans toute l’Europe de l’époque. Son style gai, brillant, piquant, ainsi que ses chants et ses motifs légers, ne procurent qu’une envie : les fredonner à la sortie du théâtre !

    Créée à l’Opéra-Comique, L’Ambassadrice a été jouée pratiquement sans interruption jusqu’en 1873. Après le conflit de 1870, le personnage de l’ambassadeur de Prusse devient importun, et à l’heure des conflits mondiaux du XXe siècle, ce chef-d’oeuvre tombe peu à peu dans l’oubli. C’est à l’heure des célébrations du cinquantenaire du Traité de l’Elysée que renaît cette oeuvre, montée pour la première fois depuis 130 ans.

    Argument

    L’intrigue naît dans les coulisses de l’Opéra de Munich : Henriette, jeune cantatrice aussi douée artistiquement qu’ambitieuse socialement, se laisse enlever par l’ambassadeur de Prusse sur sa simple promesse de l’épouser. Mais la parvenue déchante bien vite au contact de la Cour et de ses beaux-parents : c’est alors qu’elle se souvient des avances du ténor de la troupe, le jeune Bénédict, et songe à retourner sur les planches… d’autant que sa rivale Charlotte est à son tour courtisée par le frivole ambassadeur !

    Note d’intention musicale et de mise en scène

    Ressusciter L’Ambassadrice d’Auber et Scribe, c’est d’abord réinventer une adéquation du verbe, de la musique et du geste. C’est réactualiser une école de chant français. Notre ambition est de recréer un spectacle vivant, puisant son inspiration dans les pratiques du XIXe siècle. Notre démarche ne consiste pas en un travail muséal de reconstitution, mais plutôt en une recréation libre. Nous cherchons à transmettre aux artistes les usages et les manières de jouer des interprètes de l’époque, en retenant les traits les plus intéressants et les plus porteurs. La mise en scène adopte une approche dramaturgique originale, s’appuyant un décryptage des codes culturels et sociaux de l’époque, en lien avec la pièce et les rôles. La rhétorique gestuelle est considérée comme le résultat du travail de direction d’acteur, moins comme une donnée connue à reproduire. Comme au XIXe siècle, la lisibilité de l’intrigue est essentielle ; il s’agit de retrouver l’esprit et l’essence des personnages, plutôt qu’une stricte conformité aux archives. Scénographie et costumes puisent librement dans l’histoire et les traits caractéristiques de cette époque, mêlés à des éléments atemporels – du conte de Cendrillon aux sultanes de l’opéra-comique Le Sultan Mizapouf. Composée de quelques morceaux de bravoure et d’un grand nombre d’ensembles faisant avancer l’action, la partition offre un vertigineux étagement de situations pour la voix : tantôt l’on parle, tantôt l’on discute en musique, tantôt l’on se chantonne un air en faisant son repassage, ou bien encore on donne un cours de chant à sa belle-fille et, pour finir, on fait de l’opéra dans l’opéra.

    L’Ambassadrice, Opéra-comique en trois actes, présenté pour la première fois à l’Opéra-Comique, à Paris, le 21 décembre 1836. Durée : 2h30 avec entracte

    • Scénographie et costumes : Aurélie Thomas
    • Assistante de mise en scène : Léa Oberti
    • Direction du chant : Pierre Girod
    • Piano : Nicolas Royez
    • Henriette : Magali Léger (soprano)
    • Bénédict : Jean-François Novelli (ténor)
    • Charlotte : Estelle Lefort (soprano)
    • Mme Barneck : Hélène Perraguin (mezzo-soprano)
    • Le duc de Valberg: Christophe Crapez (ténor)
    • La comtesse August de Fierschemberg: Dorothée Thivet (mezzo-soprano)
    • Fortunatus : Guillaume Paire (baryton)
    • Représentations les vendredi 4 – samedi 5 et dimanche 6 janvier 2013

    L’Ambassadrice par la Compagnie des Frivolités Parisiennes

    Théâtre de l’Alhambra

    21, rue Yves Toudic – Paris 75010