La Chasse de Thomas Vinterberg

    0
    1491

    Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s’applique à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les lumières de Noël s’illuminent, le mensonge se répand comme un virus invisible. La stupeur et la méfiance se propagent et la petite communauté plonge dans l’hystérie collective, obligeant Lucas à se battre pour sauver sa vie et sa dignité.

    • De Thomas Vinterberg
    • Danemark – 2012 – 1H51
    • Avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Annika Wedderkopp, Lasse Fogelstrøm et Susse Wold
    • En salle depuis le 14 novembre

    Thomas Vinterberg à propos de La Chasse

    Un soir d’hiver en 1999, quelqu’un frappa à ma porte. Un psychologue pour enfants réputé se tenait sous la neige avec des documents, délirant sur les enfants et leur imagination. Il parlait de concepts tels que «faux souvenir induit», et encore plus dérangeant, de sa théorie selon laquelle «la pensée est un virus». Je ne l’ai pas laissé entrer. Je n’ai pas lu ses prospectus. Et je suis allé me coucher. Dix ans plus tard, j’ai eu besoin de voir un psychologue. J’ai appelé cet homme, et pour être poli, j’ai lu les documents qu’il m’avait laissés. Et ce fut un choc. Littéralement. J’ai tout de suite senti qu’il y avait une histoire à raconter. Une version moderne d’une chasse aux sorcières. LA CHASSE est le résultat de cette lecture. Thomas Vinterberg

    PORTRAIT D’UN SCANDINAVE

    «D’une certaine façon, ce personnage incarne l’homme scandinave moderne», déclare Vinterberg. «Il est chaleureux, amical, serviable et modeste. Il fait tout ce qu’on lui demande, il est manipulé par son ex-femme. Dans un sens, il est castré. Le parcours qu’on a suivi avec Mads consiste à le faire évoluer, à le faire passer de cet état à celui d’un homme confronté à sa propre condition humaine. Comment garder sa dignité sans céder à la violence ? Comment raconter cette réalité froide et brutale sans s’éloigner de sa personnalité scandinave ? L’homme très viril qu’est Mads est arrivé sur le lm avec toute sa beauté et sa force physique et on a décidé de transformer le personnage pour en faire ce modeste instituteur. On s’est constamment efforcés de ne pas faire un mythe de ce personnage, mais de rester dans la réalité. Et Mads est expert dans ce domaine. Il exige en permanence des réponses. Pourquoi je fais ça ? Je ne pourrais pas faire ça ? Et si je portais cette tenue ? Il m’appelait à tout moment pour poser différentes questions sur les scènes et proposer de nouvelles répliques. Et lorsqu’un acteur a le sentiment de connaître le personnage, tous les petits détails peuvent alors se mettre en place. Il se sent suffisamment serein pour disparaître dans l’inconnu.»

    UN SUCCÈS DÉROUTANT

    Vinterberg décrit LA CHASSE comme une sorte de retour à la pureté de la vision qu’il avait au début de sa carrière. Pour lui, son film de fin d’études Last Round reste le meilleur. «Par la suite, j’ai tourné Les héros et Festen et ces films étaient tous très proches, dans le sens où je m’y retrouve mis à nu», explique-t-il. «Le succès démesuré de Festen a été déroutant. Sur le plan artistique, ça m’a déconcentré pendant quelque temps. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être de retour, d’observer mes histoires et d’observer le monde à la recherche d’histoires. Avec Submarino, j’ai eu l’impression de faire mon retour. Si on considère Festen comme une explosion, il a fallu attendre que la poussière retombe.» Pour ce film, il a fait équipe avec un nouveau scénariste : Tobias Lindholm, qu’il retrouve pour LA CHASSE.

    RECOMPENSES

    • Compétition Officielle, Festival de Cannes 2012
    • Prix d’interprétation masculine pour Mads Mikkelsen, Festival de Cannes 2012
    • Grand Prix Cinéma Elle 2012

    La bande annonce :