Quand Barbara Carlotti enchante La Cigale …

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    1944

    Photo Marion Philippe

    Je l’avoue. Avant de découvrir Barbara Carlotti pour la première fois sur scène, il y a près d’un mois à La Fête de l’Humanité, j’avais quelques doutes quant à sa capacité à mettre une foule en transe, et moi qui aimait tant ses albums, j’appréhendais légèrement. Je m’étais bien trompée, et une fois le concert terminé, je n’avais qu’une hâte : prendre une place pour aller la voir et l’entendre à nouveau, à la Cigale. Et comme j’ai bien fait …

    Après Swann, une première partie de folk anglais toute mignonne mais somme toute assez classique (mélange de Cat Power, de Lana Del Rey et de First Aid Kit), les lumières se sont éteintes pour laisser place à une ambiance très nocturne, très « Nuit sans lune » … C’est sur ce titre que les musiciens, dont le formidable Jean-Pierre Petit à la guitare, stylés et maquillés, sont arrivés et ont commencé à jouer les premières notes. Puis, vêtue d’une robe bleue et d’une capeline noire, Barbara Carlotti a entonné les premières notes de sa voix sensuelle si singulière (« la voix la plus élégante de la chanson d’aujourd’hui » d’après Télérama, si mes souvenirs sont bons…).

    Pendant près d’une heure et demie, parfois émue, toujours souriante, avec une énergie communicative, elle s’est amusée avec un public plus que conquis (au vue des bribes de conversation entendues à la sortie…). Reprenant l’ensemble des chansons de son dernier album « L’amour, l’argent, le vent », unanimement salué par la critique, mais aussi quelques morceaux de ses deux précédents albums, dont « L’Idéal » ou le désormais culte « Cannes », et quelques inédits, elle a réussi une fois de plus à montrer qu’elle est maîtresse dans l’art de conjuguer textes tantôt sombres, tantôt ironiques, mais toujours ciselés, et mélodies entraînantes, voire envoutantes.

    Au risque de tomber dans le cliché, puisque c’est une comparaison qu’on a tendance à faire pour toutes les nouvelles chanteuses dites « à texte », on peut retrouver dans le style si singulier de Barbara Carlotti un petit quelque chose de Véronique Sanson (version Amoureuse) ou de Françoise Hardy, dont elle a d’ailleurs repris le sublimissime « Message Personnel ». On note aussi des sonorités très eighties, parce qu’à 37 ans, elle est aussi indubitablement impregnée de culture pop à la Elli&Jacno ou à la Daho … « Quatorze ans » et « Occupe-toi de moi » en sont la preuve.

    Elle nous avait aussi réservé deux duos : un avec Medhi Zannad, et bien sûr, comme on s’en était douté, Philippe Katerine l’a rejoint sur scène pour « Mon Dieu, mon amour », (chanson-prière « qui a fait gagner la gauche » a-t-elle affirmé) dont le refrain a été repris en chœur par toute la salle. Et c’était drôlement chouette.

    Mais encore plus chouette fût l’improvisation finale. Les lumières rallumées, Barbara Carlotti est apparue au balcon, accompagné par ses musiciens, et a entonné sa ballade « Bête farouche », sans micro s’il vous plaît.

    Et à la sortie, arpentant le boulevard Rochechouart et « chantant au milieu de la nuit une litanie sans les mots », j’ai immédiatement regardé sur mon Iphone si une nouvelle date était bientôt prévue … Vivement. Marion Philippe pour artsixmic

    Barbara Carlotti – Bête Farouche live à La Cigale

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