Le département des Arts de l’Islam a ouvert ses portes

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    1810

    Lion de Monzón Espagne, XIIe-XIIIe siècle – Bronze moulé, décor gravé
    H. 31,5 cm ; L. 54,5 cm – Musée du Louvre, département des Arts de l’Islam,
    OA 7883. Anc. coll. M. Fortuny y Marsal, E. Piot puis
    L.Stern ; legs Mme Louis Stern, 1926 © Musée du Louvre, dist. RMN / Hughes Dubois

    Le département des Arts de l’Islam est le dernier-né des départements du musée du Louvre. Créé en 2003, en chantier depuis 2008, il  a ouvert ses portes le 22 septembre 2012 dans des espaces entièrement nouveaux et repensés, donnant ainsi à ses collections la place qu’elles méritent au sein du musée.

    Le département des Arts de l’Islam est l’aboutissement du plus grand chantier ouvert au musée du Louvre depuis les travaux du Grand Louvre. Dotée de plus de quinze mille objets et complétée par les trois mille cinq cent oeuvres déposées par le musée des Arts décoratifs, cette collection témoigne de la diversité des créations artistiques issues de mille deux cent ans d’histoire et d’un territoire déployé sur trois continents. Les nouveaux espaces mettent ainsi en lumière l’une des collections les plus riches et les plus belles du monde dans le domaine des arts de l’Islam du VIIe au XIXe siècle.

    En français, le mot « ISLAM » a deux sens : « islam » désigne la sphère religieuse et « Islam » évoque la civilisation. Pour parler de la religion, le terme « musulman » est également utilisé – c’est la formule employée à la genèse de cette collection, avec la création en 1893 d’une « section des arts musulmans ». L’importance prise par la notion d’« art islamique » à partir de 1946 élargit considérablement le champ d’étude : les appellations « Islam » et « art islamique » se sont alors imposées.

    Cette dénomination est aujourd’hui justifiée. En effet, l’« art musulman » désigne exclusivement l’art qui est destiné à la sphère religieuse. Cette définition est assez restrictive ; c’est l’art des mosquées, des copies coraniques, etc.. Mais le monde islamique dans son immensité, de l’Inde jusqu’à l’Espagne, sur plus de douze siècles d’histoire, se compose-t-il uniquement d’art religieux ? Bien sûr que non. Il a largement produit des objets pour des élites, dont il n’est d’ailleurs pas toujours assuré qu’elles aient été musulmanes. Et ces objets appartiennent au monde civil, au monde du pouvoir ; il est donc logique d’y appliquer le terme d’« islamique ». De même, le monde islamique comprend des peuples non-musulmans, à l’instar de la Syrie, dont la population, au XIIe siècle, demeurait majoritairement chrétienne. Faut-il pour autant faire de la Syrie au XIIe siècle une province de l’art chrétien ? J’en doute.

    L’« ISLAM » fait beaucoup débat aujourd’hui. Pourtant, il faut accepter ce terme – ce que nous avons fait. Redonner sa grandeur à l’Islam et ne pas le laisser au djihadistes et à ceux qui le salissent est fondamental. Bien évidemment, nous assumons ce mot, nous le portons, et nous avons fermement l’intention de le montrer dans l’immensité de ce qu’il recouvre, avec toutes les communautés qui ont constitué cette civilisation. Nous voulons dévoiler l’Islam de Qusta ibn Luqa, grand mathématicien chrétien et auteur d’oeuvres essentielles de la science arabe à Bagdad au IXe siècle, ou encore celle de Recemundo (Rabbi ben Zaïd), évêque de Cordoue, un familier de la cour du calife de Cordoue qui écrivait en arabe, mais aussi l’Islam de Moïse Maïmonide, grand savant juif qui a écrit son oeuvre en arabe, annotée en caractères hébraïques. C’est cette immensité de contributions, ce creuset de peuples que nous avons voulu présenter, dans un projet architectural ambitieux et intellectuel.

    Je tiens d’ailleurs à saluer tout particulièrement le travail très remarquable de la maîtrise d’oeuvre, Mario Bellini, Rudy Ricciotti et Renaud Piérard. Leur réponse architecturale est absolument extraordinaire d’intelligence, exauçant tous nos souhaits sur la transparence, la fluidité des espaces ou encore la lumière naturelle.

    Je suis donc aujourd’hui un conservateur comblé puisque la création des architectes n’a pas seulement le mérite d’être appropriée, elle est aussi d’une véritable qualité spatiale qui a, selon moi, dépassé nos espérances. Je suis allée régulièrement sur le chantier, en particulier avec la direction de la maîtrise d’ouvrage et Cristina Haye, sa directrice, dont je salue, ainsi que toute l’équipe, le travail formidable. J’ai été à chaque fois éblouie par la beauté de ce qui avait été créé. Dans ce très bel espace, réparti sur deux niveaux, s’opère une transition magnifique, de la lumière à l’ombre, à laquelle pourraient correspondre des commentaires mystiques qui iraient si bien avec ce qu’ont produit les mouvements soufis dans l’Islam. Ces nouveaux espaces des Arts de l’Islam sont donc adaptés aux collections et leur font se révéler encore davantage.

    À l’espace s’ajoute, bien-sûr, la rigueur d’un développement chronologique et d’un exposé didactique, accompagnés d’une médiation culturelle de qualité et d’innovations en terme de signalétique et de cartographie en particulier. Là aussi, les réponses esthétiques produites par Renaud Piérard sont tout à fait admirables ; c’est la création de vrais objets muséographiques qui ont grande allure.

    C’est tout cet enchantement que, j’espère, la découverte des nouveaux espaces du département des Arts de l’Islam amènera à ressentir. Sophie Makariou, directeur du département des Arts de l’Islam

    Texte extrait de Les arts de l’Islam au musée du Louvre, sous la direction de Sophie Makariou, coéd. musée du Louvre éditions/Haza

    Histoire de la collection

    Dès l’origine du Museum central des arts, nom donné au Louvre après la Révolution, quelques objets islamiques issus des collections royales forment le petit noyau de ce qui constitue aujourd’hui la collection du département des Arts de l’Islam. Mais c’est véritablement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, sous l’impulsion conjointe d’amateurs éclairés et d’historiens, que les acquisitions s’accélèrent. En 1893, un conservateur chargé des « arts musulmans » est nommé au sein du département des Objets d’Art. Paris est alors le point névralgique du commerce d’art et la capitale des études consacrées à l’Orient. Au lendemain des premières expositions consacrées aux Arts de l’Islam à Paris, en 1893 et en 1903, la collection s’est considérablement enrichie dans un contexte d’émulation artistique entre amateurs.

    Dans la première moitié du XXe siècle, le Louvre a ainsi acquis des oeuvres importantes sur le plan historique, souvent inscrites au nom de souverains, tandis que se constituait à l’Union Centrale des Arts Décoratifs, un ensemble bien différent de pièces à l’esthétique brillante, à la technique et au graphisme novateurs qui servirent souvent de modèles durant cette période d’essor des « arts industriels ». Les deux collections sont ainsi étonnamment complémentaires : le Moyen Âge islamique brille surtout au Louvre, tandis que les arts des grands Empires modernes de l’Islam, du XVIe au XVIIIe siècle, rayonnent au musée des Arts décoratifs. La collection de ce musée compte, en particulier, de nombreux et très beaux textiles (tissus et tapis), si essentiels dans les cultures de l’Islam. Très réputée auprès des amateurs et des spécialistes, elle n’était malheureusement plus exposée depuis de nombreuses années et aucune place n’avait pu lui être dévolue dans le projet du musée rénové et inauguré en 2006.

    Au Louvre, s’expose depuis 1905, au pavillon de l’Horloge, une collection encore éparse où dominent les « cuivres arabes » dont le prestigieux bassin dit Baptistère de Saint Louis (Syrie ou Égypte, 1320-1340), mais aussi des objets de verre émaillé, de la céramique et des « bois arabes ». Bientôt, la salle du Dôme se trouve dominée de toute sa hauteur par un grand tapis persan, dit Tapis de la collégiale de Mantes, que le musée acquiert en 1912, et qui sera accroché au mur tel un grand tableau. Jusqu’en 1914, la salle changera au gré de l’ajout de nouvelles pièces, issues la plupart du temps de dons. Les collections dites « d’art musulman » bénéficient, à la veille de la guerre, d’une donation importante faite par la baronne Alphonse Delort de Gléon en mémoire de son mari. La Première Guerre mondiale diffère cependant la réalisation d’un projet de réaménagement pour sa présentation, et ce n’est qu’en 1922 que de nouvelles salles, agrandies, sont ouvertes dans le pavillon de l’Horloge. Mais l’entre-deux-guerres et l’ère de la décolonisation éloignent peu à peu le regard de cette culture et de sa langue fondatrice, l’arabe. Les collections trouvent alors refuge dans la Chapelle. L’espace y est beaucoup plus petit et la sélection d’oeuvres exposées plus limitée.

    En 1987, la collection n’est que très partiellement exposée dans le département des Antiquités orientales. En 1993, sont ouvertes de nouvelles salles dans le cadre du Grand Louvre, sur près de 800 m². Cet espace permet un premier déploiement important des collections, dans une présentation chronologique, mais reste exigu au regard de la richesse des collections. En 2001, Henri Loyrette, président-directeur du Louvre, animé d’une forte volonté d’offrir à ces collections la place qu’elles méritent, engage un ambitieux projet qui intègre la redécouverte d’une autre collection, voisine et oubliée, celle du musée des Arts Décoratifs. En 2003, suivant la volonté du Président de la République Jacques Chirac, un 8e département dédié aux Arts de l’Islam est créé au Louvre. Il s’appuie sur la collection du musée, riche de quelques 15 000 pièces, et complétée par l’important dépôt de 3 400 oeuvres du musée des Arts Décoratifs. Ces ensembles exceptionnels comptent de véritables chefs-d’oeuvre qui couvrent avec éclat le champ culturel du monde de l’Islam dans toute son ampleur géographique, de l’Espagne jusqu’à l’Inde, et chronologique, du VIIe au XIXe siècle. Le département continue, en outre, à enrichir ses collections par achat ou par don. Le musée du Louvre possède aujourd’hui l’une des collections les plus riches et les plus belles du monde dans le domaine des Arts de l’Islam. Près de 3 000 oeuvres de cette collection des Arts de l’Islam sont aujourd’hui présentées dans les nouveaux espaces de la cour Visconti.

    La muséographie – Panneaux didactiques

    632-1000 De la fondation à l’Empire

    L’Islam, à la fois religion et civilisation, naît de la révélation au prophète Muhammad d’un nouveau monothéisme et, conjointement, de la fondation d’un premier État en Arabie.

    En 622, l’exil (l’« Hégire » en arabe) du Prophète, de la Mecque à Médine, marque le début du calendrier musulman.

    En 632, à la mort du prophète, l’Arabie est unifiée et la nouvelle religion s’est imposée. De 632 à 660, quatre successeurs (« califes » en arabe), élus, engagent la conquête de vastes territoires pris aux vieux empires perse et byzantin.

    Dans la seconde moitié du VIIe siècle, l’unité des Arabes est mise à mal par deux guerres civiles ; elles ouvrent la fracture entre shiites et sunnites qui sera définitive au IXe siècle.

    La grande famille mecquoise des Umayyades l’emporte et établit une dynastie héréditaire (661-750). Les Umayyades installent leur capitale hors d’Arabie, à Damas, et mettent en place les outils d’un pouvoir impérial : normalisation de l’écriture arabe, arabisation de l’administration, réforme monétaire, unification des poids et mesures, etc…

    Le califat umayyade achève la première vague des conquêtes islamiques. En 750, l’empire atteint pour trois siècles son expansion maximale, de Narbonne en France jusqu’à Samarkand en Asie centrale et à Multan au Pakistan.

    En 762, les Abbassides déplacent le centre de gravité du califat vers l’est et fondent, sur les terres de l’ancien empire perse, une nouvelle capitale : Bagdad. La ville atteint dès le IXe siècle les dimensions de Rome ou de Constantinople à leur apogée. Les Iraniens prennent une place décisive dans l’administration et dans la culture de l’empire.

    Dans les trois siècles qui suivent, les conversions à l’islam se multiplient, surtout en Iran ; mais l’autorité centrale se désagrège aux marges de l’empire : en Espagne où un califat rival apparaît en 929, au Maghreb, en Asie centrale, etc. La menace principale pour les Abbassides vient de la montée du shiisme. Un califat shiite (les Fatimides), parti d’une base tunisienne, s’empare de l’Égypte, de la Syrie et de l’Arabie (La Mecque et Médine) et fonde Le Caire en 969.

    Vers l’an mil, le triomphe du shiisme semble imminent.

    1000-1250 Rupture et recomposition du monde islamique

    Au cours du XIe siècle, un nouveau modèle de pouvoir succède au califat. Durant cette période, le rôle des Turcs, à l’est, et des Berbères, à l’ouest, est essentiel. À l’ouest, si l’Islam s’étend en Afrique noire sous l’impulsion des dynasties berbères, il perd ailleurs du terrain. En Espagne, les « Francs » (Occidentaux) entament la Reconquête après l’effondrement en 1031 du califat à Cordoue. Tolède tombe et l’Islam recule alors de façon irréversible dans la péninsule ibérique. La Sicile est reprise par les Francs. Enfin, les Croisés, lancés vers l’Orient, s’emparent de Jérusalem (1099).

    À l’est, à partir de 1055, une tribu turque venue d’Asie centrale, à peine convertie à l’islam, fait la conquête de Bagdad. Elle met sous tutelle le calife. Un nouvel homme fort issu de ses rangs s’impose : le sultan, il exerce les fonctions militaires et le pouvoir de fait ; son autorité s’étend de l’Asie centrale jusqu’à la Syrie. Il combat le shiisme et promeut le sunnisme.

    Installés à Bagdad, les Turcs lancent la conquête de l’Anatolie. D’autres Trucs consolident et étendent la présence islamique en Inde, le sultanat de Delhi naît. Par ailleurs, le XIe siècle est marqué par l’émergence d’une nouvelle langue littéraire écrite : le persan. On doit au poète Ferdowsi son premier chef-d’oeuvre, Le Livre des rois (Shahnameh).

    Vers 1150, à l’est, l’autorité centrale du sultanat disparaît. Mais des souverains militaires recommencent le combat contre le shiisme. En 1171, l’un des leurs, Saladin, met fin au califat shiite établi au Caire puis reprend Jérusalem (1187). Sa famille règne sur l’Égypte et la Syrie à sa succession. La capitale politique est Le Caire. À l’ouest, après 1085, des dynasties berbères successives unissent pour la première fois l’Espagne arabe et la plus grande partie du Maghreb. Marrakech est leur capitale.

    Le XIIe siècle achève ainsi la séparation politique entre la partie orientale et la partie occidentale de l’Islam, entre l’arabe et le persan.

    Vers 1200, à l’est, une nouvelle invasion se prépare. À l’ouest, la Reconquête se poursuit : Séville et Cordoue sont perdues.

    1250-1500 Le deuxième souffle de l’Islam

    À l’est de l’empire, au début du XIIIe siècle, une gigantesque vague d’invasion initiée par les Mongols de Gengis Khan déferle sur la Chine, le monde islamique et l’Europe orientale. Dans les terres centrales de l’Islam (Irak, Iran, Asie centrale), les ravages sont immenses. En 1258, Bagdad est prise ; sa population et la famille des califes abbassides sont exterminées au terme de quatorze jours de massacre.

    Les Mamlouks (1250-1517) dominent l’Égypte et la Syrie ; ce sont des esclaves soldats, recrutés enfants dans les steppes d’Asie centrale ou dans le Caucase ; ils forment un régime singulier et pourtant durable qui fait du Caire la plus grande ville de tout le monde islamique.

    Les dynasties berbères du Maghreb ne résistent guère à la poussée de la reconquête hispano-portugaise. En 1492, la chute de Grenade marque la fin de l’Espagne arabe.

    La période est dominée par les conséquences de l’invasion mongole dont l’élan se brise en 1260 face au régime militaire des Mamlouks. Ce coup d’arrêt consacre la séparation entre un monde parlant persan à l’est et un monde plus réduit, de langue arabe, à l’ouest (Égypte, Syrie, Maghreb et Espagne arabe).

    À partir de 1347, la peste dévaste l’ensemble du monde islamique, plus durablement que l’Europe. La mort est partout. C’est l’âge du plein essor d’un mouvement mystique et missionnaire connu sous le nom de soufisme ; entre le XIIIe et le XVe siècle, il convertit tant les majorités rurales que les élites du pouvoir, turco-mongoles en particulier.

    À l’est, en Iran, le pouvoir mongol disparaît vers 1330. Son principal héritier est Timur le boiteux (Tamerlan, 1370-1405). Il soumet à nouveau la part orientale du monde islamique aux massacres et aux ravages ; en revanche, ses successeurs sont des mécènes éclairés des arts et des sciences. Ils dominent le monde iranien du XVe siècle sans pouvoir maintenir leur empire.

    Les vieilles terres centrales de l’Islam sont exsangues. Mais des États neufs s’édifient sur des terres de conquête récente ; les sultans de Delhi étendent leur domination aux deux tiers de l’Inde au milieu du XIVe siècle ; les Ottomans s’emparent des Balkans et prennent Constantinople en 1453.

    Ils écriront une nouvelle page de l’histoire islamique du XVIe au XVIIIe siècle.

    1500-1800 Les trois empires modernes de l’Islam

    Le XVIe siècle marque un apogée pour le monde islamique qui comprend alors environ 30% de la population mondiale.

    Au morcellement politique qui avait prévalu pendant des siècles succède une carte dominée par trois empires. À l’ouest, les Ottomans ajoutent aux Balkans et à la Turquie, déjà conquis, le monde arabe – à l’exception du Maroc – et une bonne part de l’Europe orientale et centrale.

    À l’est, en Inde, la dynastie des Moghols unit à partir de 1526 les États islamiques indiens et finit par étendre sa domination à la quasi-totalité du sous-continent au XVIIe siècle.

    Entre ces deux puissances, l’Iran est conquis par les Safavides (1501-1722) qui imposent, pour la première fois dans ce pays, le shiisme comme religion d’État.

    L’immensité des territoires contrôlés suppose une rigoureuse organisation administrative. Le persan est devenu partout la langue dominante de culture.

    Le faste est le maître mot des XVIe et XVIIe siècles. L’admiration des Européens s’exprime sans réserve à propos de la grande place royale d’Ispahan, contemporaine de la place des Vosges à Paris, mais bien plus vaste. En Inde, les voyageurs occidentaux considèrent d’emblée le Taj Mahal (Agra) comme une merveille sans égale. Partout, la présence occidentale se fait plus forte avec le développement de compagnies marchandes qui assurent peu à peu à l’Europe la maîtrise du commerce mondial.

    Au temps des succès militaires, éclatants au XVIe siècle, va succéder une période de difficultés dès la fin du XVIIe siècle. En 1683, l’échec des Ottomans devant Vienne révèle à l’Europe la faiblesse de l’Orient islamique ; il est distancé techniquement et scientifiquement. L’Empire ottoman tente de se réformer dès le XVIIIe siècle. Mais l’expansion européenne se poursuit.

    En 1798, Bonaparte lance l’« expédition d’Égypte », qui est militaire mais aussi scientifique ; elle fonde l’égyptologie et les premières connaissances sur les monuments arabes du Caire ; elle donne aussi le coup d’envoi d’un ordre nouveau sous l’impulsion des élites ottomanes. Enfin, le 4 mai 1799, les Anglais affirment leur suprématie sur l’Inde par la victoire de Seringapatam.

    Tarifs d’entrée au musée du Louvre
    Billet collections permanentes : 11 euros
    Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de 26 ans résidents de l’U.E., les enseignants titulaires du pass éducation, les demandeurs d’emploi, les titulaires de cartes adhérents, ainsi que le premier dimanche du mois pour tous.
    Billet valable le jour même pour le musée du Louvre (excepté les expositions du hall Napoléon) et le musée Eugène-Delacroix.