Exposition “Versailles et l’antique” au château de Versailles

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    1973

    Souvent qualifié de «nouvelle Rome», le château de Versailles est une référence permanente à l’Antiquité et à la mythologie, tant par le goût des différents souverains pour leur collection d’antiques que par l’esthétique qui a présidé à la création du château et de ses décors. L’exposition «Versailles et l’antique» est l’occasion unique de rassembler plus de deux cent œuvres (sculptures, peintures, dessins, gravures, tapisseries, pièces de mobilier et objets d’art) provenant des principales collections françaises, du musée du Louvre et de versailles. Pour la première fois depuis la Révolution, les antiques les plus prestigieux reviennent au Château dans une scénographie théâtrale et spectaculaire.

    Versailles fut une nouvelle Rome à plusieurs titres : par sa démesure, par son ambition de traverser les siècles, par les multiples références aux grands modèles de l’Antiquité. Au XVIIe siècle, cette période constitue un absolu indépassable, avec lequel les souverains les plus ambitieux ont voulu rivaliser : c’est pour renouer avec cette grandeur que Louis XIV a créé Versailles comme siège du pouvoir.

    L’antique, c’est d’abord un ensemble d’œuvres, de témoignages matériels et artistiques, de reliques d’une glorieuse civilisation disparue. Tous les puissants du XVIIe siècle les convoitent. Plus que tous les autres souverains européens, Louis XIV a cherché à acquérir les pièces antiques les plus prestigieuses ou à les faire copier. Versailles en a été le sanctuaire : statues et bustes des grands appartements et des jardins, camées et médailles et petits bronzes du cabinet du roi… La collection rassemblée à Versailles offre la vision d’une Antiquité recomposée pour la gloire du roi.

    En dehors de sa présence à Versailles, l’antique a été un principe fécondant et stimulant pour tous les créateurs qui se sont succédés à Versailles. Les modèles antiques universellement connus, notamment par la gravure, ont été assimilés et réinterprétés. Les artistes se les sont réappropriés au point que leurs œuvres pouvaient prétendre surpasser les originaux. L’influence de l’antique a touché tous les champs artistiques. L’architecture, les jardins, le décor, l’art de l’éphémère renvoient parfois à des modèles précis facilement identifiables.

    Au-delà des rapports formels avec l’esthétique antique, les décors de Versailles et de Marly ont mis en scène les dieux et héros de la mythologie et de l’histoire. Les palais et leurs jardins constituent un univers dominé par la figure d’Apollon, qui règle les heures du jour, les saisons de l’année, les tempéraments des humains. Mais bien d’autres divinités et héros de l’Antiquité incarnent la vision politique de Louis XIV et de ses successeurs.

    Pier Luigi Pizzi, metteur en scène italien de théâtre et d’opéra, a conçu la scénographie de l’exposition tel un décor qui évoque des atmosphères. Une exposition est, selon lui, un spectacle où les œuvres dialoguent comme des acteurs pour stimuler la curiosité, ménager la surprise et susciter l’émotion des visiteurs.

    • Exposition du 13 novembre 2012 au 17 mars 2013 – Salles d’Afrique et de Crimée.

    Commissariat

    • Château de Versailles : Alexandre Maral et Nicolas Milovanovic
    • Musée du Louvre : Geneviève Bresc et Jean-Luc Martinez
    • Scénographe : Pier Luigi Pizzi

    Photo du château de Versailles : Jean Marc Lebeaupin