Ce festival est avant tout l’invitation toulousaine à la jeune photographie contemporaine : l’appel à auteurs est diffusé dans toute l’Europe et, en 10 ans, pas moins de 195 photographes sont venus exposer leurs oeuvres à Toulouse. Le festival accueille à présent plus de 20.000 visiteurs chaque année et il affirme plus que jamais l’importance primordiale de la considération et du respect que les auteurs et le public méritent.
Respect des auteurs, en demeurant depuis sa création l’un des rares festivals en France à payer des droits de représentation à chaque exposant, qu’il soit amateur ou professionnel. Soutenir leur travail n’est pas seulement une question éthique, c’est aussi contribuer à ce qu’il se poursuive. Leur appel à auteurs est ouvert à tous sans condition d’âge, de nationalité ou de statut, et aucun frais de dossier n’est exigé. Respecter les auteurs c’est aussi respecter la manière dont ils choisissent de s’exprimer : la puissance des matériaux, leurs formes et leur agencement déploient toute l’épaisseur de l’oeuvre créée. Si la photographie est à l’honneur, les tirages d’art côtoient souvent vidéos et installations. Le festival des images est ainsi l’occasion d’un dialogue fécond entre les différentes formes qu’elles empruntent.
Respect du public, parce que l’exigence que le festival leur porte est aussi la sienne. La sélection des lauréats est réalisée chaque année par un jury indépendant de professionnels du monde de l’art et elle vise autant la diversité des approches que la pertinence artistique. Chaque édition se place sous le parrainage d’un photographe prestigieux, bien souvent méconnu du grand public, lequel est invité à venir exposer et échanger avec les participants : David Hamilton, le collectif Tendance Floue, Les Krims, Joan Fontcuberta et Jane Evelyn Atwood sont ainsi venus à la rencontre du public toulousain. ManifestO offre au public un accès gratuit aux expositions et aux multiples événements qui y sont liés afin d’ouvrir au plus grand nombre.
Parce qu’ils considèrent que l’art est aussi un outil d’apprentissage de la vie commune, une richesse culturelle qui doit être mise à la disposition de tous, ManifestO a mis en place un important volet de médiation culturelle pour toute la durée du festival, avec une attention particulière portée sur l’accueil des scolaires.
10 ans / 10 invités / 10 lauréats
Pour célébrer leur 10e anniversaire, 10 invités d’honneur exposeront leurs travaux, 10 artistes prestigieux exposés et publiés aux quatre coins du monde. Aux côtés de ces 10 artistes dont la renommée n’est plus à faire, 10 nouveaux talents issus de l’appel à auteurs ont été sélectionnés par un jury exceptionnel dont les membres ont également un lien fort avec Toulouse : oeuvrant dans les agences internationales de photographie, la presse nationale et internationale, l’édition d’ouvrages d’art, ils ont tous en commun leur passion pour la photographie et une histoire avec la ville rose.
Hommage à Jean Dieuzaide
Jean Dieuzaide nait en 1921 à Grenade-sur-Garonne. Alors que cet enfant du pays se passionne pour l’aviation, sur les pas des illustres pilotes de l’aéropostale, la seconde guerre mondiale et ses vicissitudes le conduisent vers un autre destin. Officiant comme chef du service photographique de la région Pyrénées-Gascogne, il est le premier photographe à immortaliser la libération de Toulouse. Dès lors, animé par cette fougue légendaire et une volonté inaltérable, il devient sous le pseudonyme de Yan photographe de presse, puis décline son talent sur des sujets si variés qu’il est bien difficile de ne rien omettre. Consacrant sa vie à la photographie, son âme à la lumière, il est le premier titulaire du prix Niépce en 1955 puis lauréat du prix Nadar en 1961. Photographe couronné de prix prestigieux, penseur et auteur de nombreux écrits sur la photographie, il crée en 1970 avec ses amis Clergue, Boubat, Brihat, Gautrand, Lemagny, Sudre et quelques autres les Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles. Fièrement attaché à sa ville de Toulouse, il est aussi le créateur de la Galerie du Château d’eau, première galerie de France exclusivement consacrée à la photographie. Militant indéfectible, il n’aura jamais cessé d’oeuvrer à la reconnaissance de la photographie. Nous espérons aujourd’hui contribuer à faire vivre l’immense héritage qu’il a donné en partage et saluons l’homme d’exception qu’était et demeure Jean Dieuzaide.
Le jury cette année était composé de :
- Laurent Abadjian, responsable photo du magazine « Télérama »
- François Bordes, directeur des Archives Municipale de Toulouse
- Louis Mesplé, journaliste responsable de la photographie au quotidien Libération dans les années 80-90 puis directeur artistique des Rencontres d’Arles, critique d’art et journaliste (Rue89)
- Claude Nori, photographe, créateur des éditions Contrejour, des Cahiers de la Photographie
- Michel Paradinas, photographe, responsable de la coordination éditoriale de Diaphane
- Benoit Rivero, responsable photo des éditions Actes Sud et directeur adjoint de la collection Photo-poche
- Matthieu Nicol, curateur d’expositions et fondateur de l’agence Too Many Pictures
Les 10 projets sélectionnés :
- Chassary Amelie et Belarbi Lucie pour la série Huis-clos
- Gobbi Claudio pour la série Arménie Ville
- Hervouet Camille et Valton Grégory pour la série Glissé amoureux
- Julie Cerise pour la série Les pétites bottes ont de grands pieds
- Leroux Marie pour la série U Bac
- Massabuau Frédérique pour la série Le détail des êtres, la matière des lieux, Syrie
- Pedenon Marion pour la série George – Clotilde
- Serrano Alexandra pour la série Beetween fingers and thumb
- Sommer Marie pour la série Teufelsberg
- Villiere Jacques pour la série Les héros de la Tintaine