Ukraine : une jeunesse sacrifiée ! Trois ans déjà que la jeunesse ukrainienne grandit sous les bombes !
Trois ans déjà que la jeunesse ukrainienne grandit sous les bombes. Trois ans que Charles Comiti, grand reporter, s’intéresse à ces jeunes qui rêvent d’un pays libre et d’une vie loin des tranchées. Il rapporte de ces différents voyages à travers le pays, et sur le front de Kharkiv un documentaire bouleversant. Alors que les combats s’intensifient, que le nombre de victimes, mortes ou blessées, frôle les 500 000, que la mobilisation s’étiole, il nous raconte les existences de Napoléon, Plombir, Timur, Hannah et bien d’autres. Des existences qui ne tiennent parfois plus qu’à un fil.
Rencontré sur le front de l’Est, en février 2023, Plombir, jeune engagé volontaire de 26 ans, originaire de Kryvyï-rih, était prêt à sacrifier sa vie pour défendre sa patrie. Il a depuis sauté sur une mine et vient alourdir la liste des 40 000 amputés de guerre ukrainiens. À 15 ans, Hannah fait partie des 5 millions d’élèves déscolarisés. Après le bombardement de son logement, au début du conflit, l’adolescente a survécu d’abris souterrains en logements de fortune. Avec sa mère, elles vivent dans la peur d’une offensive russe sur Kharkiv, la deuxième grande ville du pays.
Jeune papa, Napoléon n’a jamais partagé le quotidien de son fils de trois ans. Engagé aux lendemains de l’invasion russe, il ne rentre chez lui qu’à de rares reprises. Notre journaliste l’a suivi sur le front avant que son bataillon ne se fasse décimer. Il l’a retrouvé à l’occasion des funérailles de ses frères d’armes, mais aussi lors d’un trop bref retour à la vie civile. À 26 ans, Timur refuse d’être soldat. Il a pourtant choisi de s’engager en première ligne, en créant une association de bénévoles destinée à secourir les habitants de la région de Kharkiv. Chaque jour, il brave littéralement les tirs d’obus pour évacuer les dernières personnes, âgées le plus souvent, qui vivent encore dans des villages devenus fantômes, tout proche du front.
Mais à quelques semaines du troisième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’engouement de ces jeunes générations pour défendre leur territoire faiblit. Alors, au mois de mai 2024, l’Ukraine de Zelensky s’est dotée d’une loi pour mobiliser les 300 000 recrues dont elle a besoin. Convocations à partir de 25 ans, et non plus 27, sanctions contre ceux qui fuient la conscription, et qui sont nombreux… à l’image de Max, 28 ans, qui a accepté de témoigner.
QUESTIONS À CHARLES COMITI, RÉALISATEUR par M6
Charles Comiti, 30 ans, a le terrain dans le sang et déjà de nombreux reportages à son actif dont 6 sur l’Ukraine : « Ukraine : de glace et de feu », « des femmes dans la guerre », « Ukraine : Les Blessures Invisibles ». Fort de ses nombreux déplacements en Ukraine et des liens qu’il a tissé sur place, il rapporte, pour Enquête Exclusive, des témoignages bouleversants, ceux d’une jeunesse sacrifiée.
Comment avez-vous réussi à vous immerger si profondément dans le quotidien de ces jeunes Ukrainiens, au point de créer une telle proximité avec eux ?
C’est une question de temps et d’humanité. Je passe du temps avec eux seul sans fixeur sans équipe sans filmer pour partager leur quotidien. Google Trad devient un grand allié même s’il peut lui arriver d’être un peu maladroit. Parfois les gestes et les interactions humaines sont plus forts que les mots. En passant du temps avec les personnes que je filme tout en les filmant le moins possible, je découvre leurs vies et établis des connexions profondes. J’attends que ma caméra devienne presque invisible. Ce processus brise les barrières de l’intimité.
Comment avez-vous choisi de vous concentrer sur ces histoires en particulier ?
Tout a commencé lorsque j’ai revu Plombir, un jeune homme que j’ai rencontré sur le front en 2023. Âgé de 24 ans, il a perdu une jambe peu après notre rencontre et j’ai décidé de continuer à raconter son histoire un an après. Au même moment, je suis en contact avec le bataillon Arey et rencontre Napoléon, un jeune papa, capitaine, dont le meilleur ami décède lors de combats intenses. Pendant ces 3 longues semaines où j’attendais le “Da” du commandant pour rejoindre Napoléon sur le front j’ai rencontré Timour, un jeune rappeur vibrant de vie, qui évacue les Babouchka dans les zones bombardées. Je découvre également Ania, une chanteuse de 15 ans dont la magie m’inspire à capturer son histoire dans les ruines de sa ville. Ensemble, ils incarnent l’humanité au cœur de la tragédie. Ce documentaire est très émouvant.
Comment avez-vous géré l’aspect émotionnel de ce tournage ?
Je suis le bataillon d’Arey depuis 2022, j’ai passé beaucoup de temps avec eux, sous les bombes mais aussi à l’arrière-front, à attendre des jours entiers à ne rien faire. Certains d’entre eux sont devenus des amis. Puis ils sont morts. Dans l’attaque que subit Napoléon et son unité, il n’y a pas que Traktor qui meurt, il y a aussi Grinia, un soldat que je connais depuis 3 ans ; et ce que vous verrez à la fin du film m’a aussi beaucoup affecté. Il faut garder ses distances mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Tourner un documentaire de guerre est une entreprise complexe.
Quels ont été les principaux défis techniques que vous avez rencontrés ?
J’ai dû attendre 3 semaines dans la ville de Kharkiv, bombardée quotidiennement, avant de pouvoir rejoindre Napoléon sur le front. Une nuit et un jour de tournage. La position devenait trop dangereuse alors ils m’ont donc fait repartir à l’arrière-front. 4 jours plus tard, ils sont revenus sans leurs amis. Le front est devenu beaucoup plus dangereux à cause du nombre incalculable de drones qui volent constamment au-dessus de nos têtes. Lorsque je pars sur le front c’est seul avec des soldats. C’est comme ça que j’assure leur sécurité.
Quels messages souhaitez-vous transmettre au public à travers ce documentaire ?
J’ai 30 ans alors je me reconnais un peu en eux. On n’est pas si différent, on partage les mêmes codes de vie avec les Ukrainiens. J’avais envie de raconter leur histoire sur le long terme, de la mettre en image et surtout d’immortaliser le courage de la jeunesse ukrainienne. Sa résilience m’a toujours impressionné même au début du conflit. C’est elle qui va chercher les blessés dans les zones bombardées, qui amène des vivres aux personnes isolées, qui prend des risques inconsidérés sur le front pour sauver le plus de gens possible. Mais cette jeunesse représente aussi l’espoir de l’Ukraine. Tous ces jeunes que j’ai rencontrés ressentent une haine puissante contre Poutine et le gouvernement russe. Ils ont une vision moderne et pro-européenne de l’Ukraine. Avec tout ce qu’ils ont déjà vécu, perdu… Ils ne vont rien lâcher.
UN REPORTAGE RÉALISÉ PAR CHARLES COMITI PRODUIT PAR TONY COMITI PRODUCTIONS. DIMANCHE 26 JANVIER À 23:10 sur M6
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