Je m’appelle Lolita Godinez de Nathalie Rouckout, par la Compagnie Louma Strak.
La place du théâtre est au cœur de la cité, du village, de la vie… de l’école. C’est dans cet esprit que nous mettons toute notre énergie et notre conviction afin que le théâtre puisse venir jusqu’à vous, suivi d’un échange artistique, citoyen, passionné, convivial animé par l’équipe artistique à l’issue de la représentation. À travers Je m’appelle Lolita Godinez, c’est la question de l’égalité Homme-Femme que nous avons choisie de mettre en avant, principe fondamental de la République inscrit dans le Code de l’éducation. L’égalité filles-garçons est placée au cœur des apprentissages.
Une double approche à travers notre pièce de théâtre, une approche type “les femmes dans l’Histoire”, avec la mise en avant de figures féminines comme témoins de différentes époques. L’approche permet de montrer des personnages féminins importants sur des périodes plus anciennes et de réfléchir à leur degré d’exceptionnalité dans les sociétés d’où elles sont issues, ainsi qu’à leur vision de l’égalité femmes-hommes. Une approche type “Histoire des femmes” traitant des femmes comme groupe social, afin d’en questionner l’évolution et ce qu’elle dit de la modernisation de la société française dans la construction de l’égalité notamment : Dans les programmes de 3ème et de Terminale, cette question est une partie importante des chapitres sur les évolutions de la société française.
La place des femmes y est interrogée, notamment à travers la conquête de l’égalité, ses avancées et ses limites. Les droits y ont une place incontournable, du droit de vote à la loi Veil et à la loi sur la parité, dont l’étude est obligatoire au lycée. Le lien entre loi, évolution sociale et progrès y est questionné.
Ce spectacle est inspiré d’une histoire vraie qui relate avec humour et gravité, la vie de Lolita Godinez, une femme née en 1940, qui met en scène ses réflexions, ses luttes, son désir de liberté et son parcours de femme, de mère des années 60 aux années 80. En reflet de cette histoire comme pour appuyer le propos, des extraits de textes fondamentaux des grandes figures féministes et historiques telles que Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, Simone Veil s’immiscent dans le spectacle. Ces textes miroirs de Lolita nous rappellent ainsi le chemin parcouru par nos mères et nos grands-mères et les combats menés pour l’avortement, la contraception entre autres.
Les quatre comédiennes incarnent Lolita sur scène de manière fractale, dans un jeu chorégraphique de mots et de gestes. Lolita est une voix universelle pour la liberté des femmes.
Nathalie Rouckout : Metteure en scène
L’histoire raconte celle de nos mères, de nos grand-mères. De toutes celles qui ont lutté pour la cause des femmes. Mais c’est d’abord et avant tout, celle de Lolita. La première fois que je l’ai rencontrée, c’était un matin, dans un café parisien où elle avait ses habitudes en 2014, dans le cadre du projet vidéo et photo Moi aussi j’ai été jeune mais vous ne le voyez plus. Nous allions, avec la réalisatrice Corinne Dardé, filmer des personnes âgées de plus de 70 ans et habitant Bagnolet, afin qu’elles nous racontent leur histoire. Lolita était une des participantes. Elle était drôle et charismatique. Elle était à cet âge où le besoin de se raconter était important comme si elle se sentait rattrapée par le temps. Elle semblait à la fois fragile et forte. Le corps défaillant. J’avais souvent peur qu’elle ne se brise en deux. Elle en riait. Lolita était intarissable, passionnée. Tout était source de joie et de rires. Parfois sur ce visage rieur, le regard s’assombrissait à l’évocation de certains souvenirs du passé. Lolita était libre. La liberté, c’était son moteur. Il a fallu qu’elle se batte pour la conquérir. Lolita n’a pas de sépulture. Elle a préféré donner son corps à la science à son décès en 2020. Le spectacle Je m’appelle Lolita Godinez est un hommage que nous lui rendons en faisant vivre sur scène, ses mots et sa vie pour qu’on se souvienne d’elle.
En inscrivant le récit de Lolita dans une chorégraphie des corps qui varie au gré des scènes, j’ai voulu montrer l’enchaînement progressif d’une femme dans un quotidien ménager dénué de sens. Les gestes et les émotions des comédiennes habillent subtilement le texte par des mouvements suspendus et brefs. Des regards appuyés et des corps tenus, dansants ou libérés nous permettent de sentir tour à tour la jeune femme féministe et engagée en quête d’amour dans les années 60, puis l’écrasement de la pression sociale dans le foyer, et enfin la libération du joug familial dans les années 80.
Le spectacle s’ouvre sur un manège infernal. Une chorégraphie sonore où des gestes du quotidien se répètent inlassablement et se déshumanisent pour s’enrayer jusqu’à l’épuisement total des corps. Chaque geste avec sa mécanique précise symbolise cet enfermement répétitif tel le mythe de Sisyphe : étendre le linge, cuisiner, changer le bébé, nettoyer les sols. La femme devient alors un pantin sans âme de son quotidien.
L’accessoire comme la casserole prend vie. Elle devient une partenaire amie puis insidieusement ennemie. L’espace scénique est à la fois une prison domestique ou un lieu extérieur de libération. Chaque intervention des figures féministes, un des fils conducteurs temporels du spectacle, est jouée de manière réaliste. Elles illustrent le cheminement des pensées de Lolita. Elles interpellent par des discours aux résonances similaires et des flash-back ponctués par des lumières chaudes et des ambiances sonores. Tandis que les scènes se succèdent retraçant plus de 50 ans de la vie de Lolita, les comédiennes incarnent chacune un pan de sa personnalité.
Sur scène, elles sont d’abord deux puis quatre dans un jeu fractal intimiste, minimaliste ou exagéré jusqu’à la caricature. Elles sont le reflet des unes et des autres. Le reflet de toutes les femmes. Un reflet intemporel et universel qui interroge les spectateurs jusque dans leur propre histoire.
Je m’appelle Lolita Godinez, mise en scène Nathalie Rouckout. Texte de Lolita Godinez, mis en forme par Nathalie Rouckout. Avec Anna Coulon, Sevan Krimian, Sophie Lagache, Noémie Lemâa. Assistant mis en scène Thierry Misseraoui. Chorégraphie Emma Terno. Lumière Lucie Cathala.
A voir aussi sur artsixMic :
Leïla Ka : Maldonne à La Garance SN de Cavaillon
Ludivine Sagnier : Le Consentement
Les Munjettes, raconte Sète et Montpellier !
Julien LESTEL 2023 : Rencontrer la Danse !
Asmahan : Princesse libano-syrienne, druze !
Camille Mutel : NOT I au Festival OFF d’Avignon
Sugar baby à La Folie Théâtre
Une nuit sous la pleine Lune by JAM CAPSULE
Sirène, Sirena, emprunté au grec ancien Σειρήν
William Arribart – Magicien Illusionniste
Zirka à La Villette au profit de l’UNICEF
Marie-Claude Pietragalla : La femme qui danse !
Festival Danse : SOUFFLE o.I #3 à la Réunion
le Lido2Paris présente CABARET
7ème édition du festival Bien fait !
Le Ballet Julien Lestel danse Rodin
François Alu dans Complètement jeté
Le Festival d’Athènes et d’Epidaure 2022
Camille Mutel : Not I à l’Espace Cardin
William Arribart : L’art de l’illusion
Immersion Danse : Les chorégraphes émergents
Encantado la dernière création de Lia Rodrigues
Le Saint-Pétersbourg Festival Ballet
Les Swing Cockt’elles : De l’énergie à revendre
MU aurait pour signification l’Eau