ORLAN telle qu’en elle m’aime ! Il faudra donc bien accepter un jour de considérer qu’il existe un mystère ORLAN !
Il faudra donc bien accepter un jour de considérer qu’il existe un mystère ORLAN : comment la toute jeune fille née à Saint-Étienne, loin de tout foyer de création – a fortiori à une époque à laquelle l’art contemporain restait encore largement à inventer.
Vous qui lisez ces lignes, que faisiez-vous quand vous aviez seize ou dix-sept ans ? Selon toute vraisemblance , vous conformant aux injonctions tant sociales que familiales, vous étiez alors simplement élève. À cet âge-là, manifestant une précocité peu commune, ORLAN, qui est née en 1947, n’avait certes pas encore adopté le nom qu’elle allait créer quelques années plus tard pour se présenter et s’auto-désigner, mais elle était déjà artiste.
Il convient ici de rappeler qu’à l’époque des premières œuvres plastiques d’ORLAN, l’âge de la majorité, en France, était alors de vingt-et-un ans et qu’il ne fut abaissé à dix-huit ans qu’en 1974. Rappelons aussi que c’est seulement en 1965 que les femmes françaises ont obtenu le droit de détenir un compte bancaire en leur nom et de travailler sans le consentement de leur mari !
C’est aussi et surtout chez ORLAN elle-même, et dès ses tout débuts, que l’on trouvera les clefs principales pour comprendre comment s’est construite toute sa création ; celle-ci s’est, en effet, largement auto-engendrée. C’est en ce sens que les deux séries de « Self-hybridations », précolombiennes à la toute fin des années 1990, puis africaines au commencement de la décennie suivante, trouvent toute leur place dans l’exposition.
Peu de gens savent que, dans sa quête ininterrompue de liberté et dans sa longue série d’expérimentations artistiques, ORLAN a également abordé la peinture. L’exposition permet de découvrir deux ensembles appartenant à la même série des Problématique géométriques, soit des œuvres abstraites qui ont ponctué sa création au cours des années 70.
“J’ai voulu décoder les images-modèles qui nous sont désignées, démonter de l’image pour en refabriquer” Orlan
Il s’agit sans doute ici de l’aspect le moins connu de l’œuvre d’ORLAN et il permet de rendre compte de la remarquable inventivité de l’artiste. Sans prétendre aucunement à l’exhaustivité, mais en tirant parti de la forte diversité et de la richesse des œuvres présentées, l’exposition permet de mieux comprendre comment, en plus d’un demi-siècle de création ininterrompue, ORLAN n’a cessé d’explorer de nouveaux territoires. Tout comme son œuvre, elle s’est constamment créée. Et emparée d’elle m’aime. Alain Quemin
Rencontre-lecture avec ORLAN
le samedi 6 novembre de 16h à 18h
Bibliothèque de la Part-Dieu, 30 Boulevard Marius Vivier Merle, 69003 Lyon
Rencontre et signature avec ORLAN
le mercredi 24 novembre de 19h
IAC, 11 rue Docteur Dolard, 69100 Villeurbanne
Vernissage de l’exposition
le 25 novembre de 14h à 20h
Ceysson & Bénétière Lyon, 21 rue Longue, 69001 Lyon
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