Accueil Arts Plastiques Emmanuel Bornstein présente deux expositions inédites à Toulouse et au château de...

Emmanuel Bornstein présente deux expositions inédites à Toulouse et au château de Laréole

Par

11 mai , 2021

2430

Le Conseil départemental de la Haute-Garonne a choisi de mettre à l’honneur en 2021 le travail de l’artiste Emmanuel Bornstein, à Toulouse et au château de Laréole.

En invitant dans ses murs Emmanuel Bornstein, le Musée départemental de la Résistance & de la Déportation marque sa volonté de donner une large place à l’art contemporain dans un lieu dédié à l’Histoire et à la Mémoire avec l’exposition : Three Letters. Peinture. Ecriture. Résistance.

Emmanuel Bornstein expose ici une série inédite de 94 oeuvres, peintures sur papier, qu’il a conçue à partir de lettres et documents d’archives officiels liés à trois personnes, Carmen Siedlecki, sa grand-mère survivante du camp d’extermination d’Auschwitz, Franz Kafka, le fils révolté, et Éric, l’ami de jeunesse disparu. Il y intervient directement par collages et gouaches sur des fac-similés de documents imprimés ou manuscrits.

L’exposition dévoile également des objets et documents d’archives issus du fonds exceptionnel de la famille Bornstein, présentés pour la première fois au public. Chacun de ces parcours est symbolisé par une lettre qui sera mise en exergue dans le parcours : la lettre de Jean Gay relative à la légion d’honneur de Carmen Siedlecki (original, manuscrite, 1961), « La lettre au père » de Kafka (fac-similé, manuscrite, 1919) ; le poème « L’Ange en Bleu » (copie d’email, dactylographié, 2010). Trois formes d’écriture pour trois époques, trois visages et trois parcours distincts mais étroitement liés par le traitement artistique d’Emmanuel Bornstein.

« On suit cette narration empreinte de tristesse, de deuil, afin de la voir s’ouvrir ensuite, progressivement, vers une lumière d’espoir, voire de joie. On y ressent alors une réconciliation : trois personnages au sombre destin cohabitent par l’intervention artistique d’Emmanuel Bornstein. Sa sensibilité d’artiste les rapproche de notre regard, stupéfait, interrogateur, méfiant ou curieux. La mise en récit nous ouvre la voie d’une découverte surprenante qui se cache en lui. Malgré la différence des cas, des causes, des documents imprimés ou écrits à la main qu’il prend comme support, l’exposition Three Letters. Écriture. Peinture. Résistance. nous conduit à imaginer que les 94 oeuvres y figurant peuvent être lues comme des preuves de plis d’un amour ; pour nous faire accepter le mal, le malheur et la mort. » Marie-Louise von Plessen, commissaire d’expositions, auteure et historienne de l’art

Une première également pour le Musée départemental de la Résistance & de la Déportation de Toulouse qui reçoit un artiste alliant art contemporain et documents d’archives. Un travail partenarial entre l’artiste et le musée a permis de retracer l’histoire singulière d’une famille de migrants juifs, et de cette grand-mère déportée et résistante.

Carmen Siedlecki – Collection particulière famiklle Bornstein

« SHIFT »

Emmanuel Bornstein présente tout au long de l’été un ensemble exceptionnel de 29 oeuvres, créée dans son atelier à Berlin depuis 2011. C’est sa première exposition d’envergure en France. Passeur d’histoires, il est un artiste témoin. Il fait face à l’histoire et face à son histoire, celle de sa famille.

Il rassemble des hôtes pour discuter du monde et envisager un lieu où circuleraient les paroles. Pour cela, il convoque une assemblée. Cette assemblée est peuplée de figures duelles mouvantes et ambivalentes. Une assemblée constituée de portraits d’anonymes, de proches, de l’artiste lui-même, de personnalités artistiques et politiques. Figures féminines et masculines émergent pour s’accomplir, se libérer ou fuir. Elles avancent, cherchent et cheminent. Traverser l’espace et le temps pour comprendre leur destin.

« C’est en effet d’un douloureux voyage dont il est question ici, un voyage effroyable, un retour vers la patrie sacrée et qu’Emmanuel Bornstein entreprend depuis ses plus jeunes années. Un retour où les couleurs ne sont que des plaques de chagrins, des violences pour couper au couteau le brouillard qui n’est pourtant là que pour voiler au regard, non pas l’invisible, mais l’invoyable. Mais lui, il veut voir ! Et s’il peint, ce n’est pas tant pour montrer que pour regarder. » Wajdi Mouawad, auteur, metteur en scène de théâtre, directeur du théâtre de la Colline (Paris)