Qu’ils soient ronds, ovales, déformés, déstructurés, étirés, démultipliés, Jan Kalab joue avec les cercles et leurs imperfections pour représenter des variations infinies autour de la profondeur, du temps et du mouvement.
Selon Jan Kalab, le cercle est «la forme la plus complexe». En jouant avec la forme, Jan Kalab utilise une palette variée de couleurs, l’une occupant généralement la plus grande partie de la surface de la toile. Parfois, il ajoute ce qu’il appelle une « imperfection » au cercle. Le rôle de cette imperfection est de souligner que le cercle représente deux opposés – la sphère et le trou. Existence vs vide. L’imperfection amène le mouvement à la forme parfaite du cercle. Le mouvement est la vie. Petit à petit, ses peintures sont devenues plus géométriques avec des thèmes de profondeur, de temps, de mouvement et de dynamique et il a poussé certaines d’entre elles un peu plus loin. C’est dans des formes fluides aux lignes souples que s’exprime toute la force de son talent.
« Après un certain temps, j’ai simplifié les éléments en carrés et en cercles, puis je me suis éloigné des carrés et je ne représentais que les cercles ».
Qu’ils soient ronds, ovales, déformés, déstructurés, étirés, démultipliés, Jan Kalab joue avec les cercles et leurs imperfections pour représenter des variations infinies autour de la profondeur, du temps et du mouvement. Il crée lui-même ses châssis comme des formes autonomes, et s’offre ainsi un champ infini de possibilités. Son travail sur les courbes suscite un dialogue sans cesse renouvelé entre structure et perception.
Questions :
28 ans après votre premier graffiti, comment définiriez-vous aujourd’hui « l’âme du graffiti » ? Jan Kalab
: Je pense que la véritable âme du graffiti est la compétition, dans le bon sens du terme. Pour poser votre marque, vous devez faire plus et mieux que l’autre gars et l’autre gars de même. Cela crée une saine concurrence et là où il y a concurrence, il y a évolution. Cette formule fonctionne dans n’importe quel domaine. Donc, fondamentalement, je garde la même attitude que lorsque je le faisais à mes débuts. J’ai développé des sculptures de graffitis 3D parce que le sim- ple fait d’écrire mon nom était devenu trop étroit. Entrer dans la troisième dimension était le premier pas vers ce qu’on ap- pelle les beaux-arts. C’était un acte d’aller en territoire inconnu. Naturellement, mon expérience du travail dans l’espace a influencé ma peinture à plat.
Quelle place laissez vous à l’émotion, dont vous parlez sou Votre travail semble créer un pont entre émotion et le langage abstrait. Est-ce le cas ?
Jan Kalab : Une fois que vous simplifiez le langage artistique, il n’y a plus de place pour raconter des histoires. Votre message doit être l’émotion, le raccourci vers le point de l’histoire. L’avantage de l’abstraction est que tout le monde peut la comprendre. Vous n’avez pas besoin d’instruction ni de connaissances. Je me de- mande si un extraterrestre apprécierait mon travail de la même manière que n’importe qui d’autre. En parlant d’imperfection dans mon travail, j’essaie de rendre les œuvres d’art aussi parfaites que possible. Plus j’ajoute des formes fluides à la peinture, plus elle représente les amibes du microcosme. Dans le travail sculptural, il est plus facile d’utiliser des formes angulaires en raison de la technique. Le cercle en 3D est une sphère qui, en sculpture, pourrait être utilisée de différentes manières.
Jan Kalab est né en Tchécoslovaquie en 1978, l’exposition à la galerie Danysz – dont le titre est la traduction en anglais du traité sur la couleur de Schopenhauer : Ueber das Sehn und die -Farben, retrace l’évolution du travail de l’artiste Tchèque de ces dernières années.
JAN KALAB : On Vision and Colors
Exposition du 23 janvier au 13 mars 2021
galerie Danysz
78 rue Amelot
75011 Paris
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