L’exposition “Les sculpteurs du travail : Meunier, Dalou, Rodin…” se consacre aux artistes, qui chercheront à accorder la sculpture à l’un des sujets les plus prosaïques de la tradition artistique : celui du travail.
Le musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine abrite l’une des plus belles pépites auboises et il renferme la plus importante collection au monde d’œuvres de Camille Claudel.
Les sculpteurs du travail : Meunier, Dalou, Rodin…
L’exposition « Les sculpteurs du travail : Meunier, Dalou, Rodin… » du 26 septembre 2020 au 7 mars 2021, présente des œuvres inédites et des sculptures rarement montrées qui, entre 1880 et 1920, cherchent à accorder la sculpture à l’un des sujets les plus prosaïques de la tradition artistique : celui du travail.
Des sculpteurs tels Constantin Meunier, Jules Dalou ou encore Auguste Rodin représentent les métiers de sorte à glorifier le travail ou, au contraire, dénoncer les dérives de la condition ouvrière. Au total, ce sont 150 œuvres qui racontent l’histoire de travailleurs devenus des héros de marbre ou de bronze.
Longtemps cantonnée aux marges de la création artistique, la représentation du travail envahit le champ de l’art à partir des années 1870-1880. D’humbles travailleurs donc deviennent des héros de marbre ou de bronze et acquièrent une dignité nouvelle.
Représenter paysans, mineurs ou maçons dans leurs activités quotidiennes devient pour les artistes un marqueur de modernité, un signe de progressisme, dans un style souvent très réaliste, voire naturaliste.
L’exposition décrit d’abord comment, de l’allégorie au réalisme, le travail entre en scène. Puis à partir des années 1870, avec l’avènement de la IIIe République, naissent les premiers travailleurs « réalistes », sculptés à la faveur de grandes commandes publiques. Le travail devient alors un thème décoratif ornant les murs des mairies de la République.
L’engouement pour le sujet culmine vers 1900 où plusieurs grands sculpteurs imaginent de colossaux monuments qui rendent hommage aux travailleurs. Très peu d’entre-eux voient le jour mais l’exposition rend compte de l’ampleur de trois de ces projets : le Monument au travail conçu par le peintre et sculpteur belge Constantin Meunier (1831-1905), la Tour du travail d’Auguste Rodin (1840-1917) imaginée à l’origine pour l’Exposition universelle de 1900, et le Monument aux ouvriers de Jules Dalou (1838-1902) qui oeuvra près de quinze ans pour rendre hommage au monde des ouvriers sans pouvoir mener à bien son projet.
Si dans la société républicaine et bourgeoise, le travail acquiert une connotation positive dont il était totalement dépourvu auparavant, les artistes dénoncent aussi la face sombre du travail, et les méfaits notamment du travail industriel : la figure du mineur devient ainsi emblématique du travail ouvrier, pénible, extrêmement physique et peu rémunéré.
Bien qu’aucun des grands monuments rêvés par Meunier, Dalou et Rodin n’ait vu le jour – en tous cas pas sous la forme souhaitée par leur créateur – le thème du travail n’en demeure pas moins présent dans la sculpture du début du XXe siècle. Même si la modernité artistique s’éloigne de plus en plus de la représentation réaliste des travailleurs, les thèmes du corps en mouvement, de l’effort physique ou de « l’homme machine » continuent toutefois d’inspirer les sculpteurs.
Commissariat de l’exposition :
- Cécilie Champy-Vinas, conservatrice au Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
- Cécile Bertran, conservatrice en chef, directrice du musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine.
Les sculpteurs du travail : Meunier, Dalou, Rodin…
Exposition du 26 septembre 2020 au 7 mars 2021
Musée Camille Claudel
10 rue Gustave Flaubert
10400 Nogent-sur-Seine
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