Née en 1921, 8 ans après Robert Doisneau, 11 ans après Willy Ronis, 13 ans après Henri Cartier Bresson, Janine Niépce est leur petite sœur de cœur.
Née en 1921, 8 ans après Robert Doisneau, 11 ans après Willy Ronis, 13 ans après Henri Cartier-Bresson, Janine Niépce est leur petite sœur de cœur. Par sa grammaire visuelle, sa méthode, son optimisme, sa culture, sa sincérité et sa tendresse, elle dispose d’une place au Panthéon d’un mouvement qui après la Seconde Guerre mondiale et au fl des Trente Glorieuses, ressuscite, par son réalisme si poétique, l’être humain dans sa vie ordinaire et sa dignité. Lointaine descendante de l’inventeur Nicéphore, Janine Niépce débute en 1945, à l’aube de la Libération dans les pas des grands humanistes français.
« Je dois dire que dans toutes les photos de Janine Niépce, il y a du bonheur » écrit Marguerite Duras.
Elle est l’une des premières Françaises à exercer le métier de journaliste reporter-photographe en 1946 et parcourt la France pendant plusieurs années témoignant de ce qui disparaît et de ce qui nait (la première télévision en 1963, les moyens de transport rapides), les rapports entre villes et campagnes, les différences entre Paris et la province.
« Cela fait vingt ans que je photographie les femmes et il y a encore si peu de choses qu’on sait d’elles… alors, je vais continuer, toute ma vie sans doute. » Janine Niépce
Janine Niépce est de ces photographes « polygraphes », l’expression est de Ronis, qui avant le
triomphe de la télévision façonnent l’iconographie d’une France qui se reconstruit. En pérégrinant et en épuisant, au rythme des projets et des commandes, dans une sorte de geste à la Atget, les sujets et les images d’une vie. Mais réduire ce grand œuvre au pittoresque nostalgique et à l’imagerie caractéristique des rues montmartroises pavées, de baguettes de pain, de cafés à Saint-Germain des Prés et de petits ponts sous la brume relève d’une erreur grave. L’humanisme marque aussi le début de l’engagement idéologique du photographe. A l’heure des crises économiques et des luttes sociales, des mouvements de décolonisation, des confits de blocs. L’auteur-photographe humaniste est attentif à ce « monde qui change » (c’est le titre du livre que signe Janine Niépce en 1970, deux ans après les événements de Mai-68 qu’elle a suivi appareil au point) et dont il veut être le témoin. Janine Niépce a consacré sa vie à raconter la modernisation des campagnes et les changements de la vie paysanne, les grandes transformations urbaines, la disparition des petits métiers dans un monde devenu technologique, le progrès social, la vie nouvelle dans les monuments du passé, l’évolution de la vie des femmes et leurs revendications pour l’égalité, salariale en particulier.
« Ce qui doit changer, ce sont les conditions d’existence et de travail des plus défavorisés. Il me paraît que c’est une des tâches du photographe de souligner les nécessités de changement. (…) C’est tout à fait ma conception de la photographie. Pour moi, la photographie de reportage débouche sur l’enquête sociologique. » Janine Niépce
De 1965 à Mai 2010, ses images sont diffusées par l’agence Rapho dans la presse française et internationale et auprès de l’édition. De 2000 à 2007, elle intervient à l’école internationale de photographie Spéos et soutient activement la création du musée Maison Nicéphore Niépce. Membre de l’association « Gens d’Images », elle fut aussi, pendant des années, la présidente du célèbre Prix Niépce. L’agence Roger-Viollet se charge aujourd’hui de la diffusion du travail de Janine Niépce.
Photo : Bal champêtre à la cité universitaire de Paris, 1962 © Janine Niépce / Courtesy Polka Galerie.
Une Photographie Française : Janine Niépce
Exposition du 23 mars au 18 mai 2019
Polka Galerie
Cour de Venise
12, rue Saint-Gilles
75003 Paris
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