Entre tradition et modernité, Robert Couturier propose une nouvelle interprétation de la figure humaine. Par une ligne, il suggère le corps tout en utilisant un langage pluriel de formes étirées, pleines ou creuses.
Entre tradition et modernité, Robert Couturier propose une nouvelle interprétation de la figure humaine. « Pour moi, écrivait-il en 1979, je n’ai jamais d’idée que partant d’une forme déjà existante, une forme rencontrée souvent par hasard…un caillou, un morceau de bois échoué sur une plage, un cylindre en carton, un fer tordu par exemple. J’ai ramassé ce caillou ou cette ferraille sans bien discerner ce qui m’attirait en eux et je les regarde, je vis avec, puis peu à peu une image humaine se greffe sur ces objets. »
L’œuvre de Robert Couturier (1905-2008) aura traversé l’histoire de la sculpture du XXe siècle avec une mesure et une discrétion à l’image de son créateur. Élève d’Aristide Maillol (1861-1944) dont il reprendra dans quelques œuvres de jeunesse la rondeur des formes : Femme couchée (Le bain de soleil) (1930), Le Vent (1937), Robert Couturier aura su s’imposer dès les années 1930 dans une histoire de la sculpture française en se faisant remarquer par son Jardinier (1936, Esplanade du Trocadéro) et par les mannequins démesurés en plâtre, dont l’influence ne cesse d’inspirer aujourd’hui la création contemporaine, pour le très moderne Pavillon de l’Élégance construit par Émile Aillaud pour l’Exposition internationale des arts et techniques de Paris en 1937.
Devenant l’une des figures majeures de la sculpture figurative de l’après-guerre et des années 1950, Robert Couturier aura choisi le plâtre comme matériau de prédilection. Il en aimait la ductilité, mais aussi la possibilité d’y insérer des objets récupérés au gré de rencontres considérant la sculpture comme un art du bricolage partant du presque rien, de l’ordinaire (L’Évêque, 1987 ; Saint Sébastien, 1999).
L’exposition à la galerie Dina Vierny offre un parcours parmi soixante ans de création montrant les constances et les variations de cette œuvre un peu trop souvent oubliée, un peu trop souvent mise à l’écart.
Aujourd’hui, à l’heure où ces années 1950 sont revisitées, il est nécessaire de montrer la sculpture de Robert Couturier et de se rappeler qu’il fut pleinement un homme de son temps, ami de l’architecte Émile Aillaud et de la sculpteure Germaine Richier, photographié par Roger Parry et filmé en 1962 par Agnès Varda dans son merveilleux Cléo de 5 à 7, film dans lequel Robert Couturier joue son propre rôle dans son atelier à l’École des arts décoratifs de Paris. Valérie Da Costa
« Ma grande joie est d’évoquer le plus d’humanité possible en cherchant les moyens les plus réduits et les plus simples de la matière ». Robert Couturier
Photo : Robert Couturier – Saint-Sébastien, 1999 – Technique mixte – Pièce unique – 32 x 6 x 6 cm
Robert Couturier
Exposition du 3 avril au 29 juin 2019
galerie Dina Vierny
36 rue Jacob
75006
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