Première grande rétrospective en France du travail photographique de Sebastian Copeland, explorateur et défenseur de la planète.
L’exposition de Sebastian Copeland intitulée « De Pôle En Pôle : Un Monde qui Disparaît » s’ouvre avec une photographie d’un ours polaire marquant l’arrêt, spectateur figé et impuissant face au cataclysme qui se prépare en silence. Devenu le symbole par excellence du changement climatique, le plus grand prédateur de l’Arctique est le premier à subir les conséquences de la fonte des glaces, qui réduit son territoire de chasse à l’extrême. Elle résume, en quelque 80 clichés emblématiques, 20 longues et riches années d’expéditions dans les zones Arctique et Antarctique et au Groenland, au cours desquelles l’explorateur a parcouru pas moins de 8 000 kilomètres à skis. Elle aborde les grands sujets liés à la dégradation des pôles et leurs conséquences : fonte des glaces, montée des eaux, raréfaction des ressources et impact profond sur la faune et la flore, pollution liée à l’activité humaine…Au cours de ses nombreux périples dans des conditions extrêmes et parfois dangereuses (il a failli y laisser quelques doigts totalement gelés et même perdre la vie à plusieurs reprises lors d’attaques d’ours polaires), il a pu observer de près l’impact exponentiel du changement climatique sur les paysages, la faune et la flore des régions polaires.
L’eau source de vie et menace de mort pour notre planète
Lorsqu’on pense aux pôles, l’une des premières images est forcément aqueuse. L’eau y est omniprésente sous toutes ses formes, solide ou liquide. Réserve énorme d’eau douce, son volume s’avère un danger. Avant 2012, l’Antarctique perdait environ 76 milliards de tonnes de glace par an. Depuis, le chiffre monte à 219 milliards de tonnes. L’Antarctique devient la principale cause de la hausse du niveau des océans, devant la dilatation thermique et la fonte de la banquise du Groenland et des glaciers à travers le monde. Quant à l’Arctique, la majeure partie de sa glace est quasiment au niveau de la mer, ce qui la rend encore plus sensible aux variations de température de l’air ou de l’eau. La fonte de la glace, composée d’eau douce et très froide, perturbe le sens des courants de l’eau de mer dans l’Atlantique. La circulation thermohaline fait référence à la relation entre température et salinité du Gulf Stream. Cette perturbation dérègle l’ensemble des systèmes climatiques, de l’Europe jusqu’aux tropiques. « Ces trente dernières années, davantage de glace a disparu que pendant le million d’années précédent. » précise Sebastian Copeland.
Banquise en voie de disparition
Au cours des 30 dernières années, le réchauffement de l’Arctique s’est accéléré et d’ici à 2035, l’océan Arctique deviendrait libre de glace en été, une première en trois millions d’années. En effet, seulement 7 % de la glace de plusieurs années survit à la fonte estivale. Et tout comme la banquise, l’ours polaire, comme de nombreuses autres espèces animales et végétales, est menacé par le changement climatique. Les étés plus longs signifient une saison de chasse écourtée pour ce grand prédateur. En raison de leur manque d’expérience et de leur faible poids, les oursons et les jeunes adultes sont ainsi plus susceptibles de subir de longs jeûnes et de mourir de faim, ou d’être victimes de cannibalisme.
Autre effet dévastateur de l’activité humaine, la suie, transportée par le courant Jet Stream et résultant des feux de forêts et de la pollution urbaine, se dépose sur la glace au sud du Groenland. Sa couleur sombre absorbe l’énergie solaire et accélère la fonte, neutralisant l’effet de réfléchissement grâce à sa couleur blanche, que l’on appelle l’effet albédo.
Sebastian Copeland
Peu connu du grand public français, Sebastian Copeland est une figure majeure de l’écologie outre-Atlantique. Né le 3 avril 1964 à Paris, de nationalité franco-britannico-américaine, il est diplômé avec la distinction honorifique Summa Cum Laude de UCLA en 1986. Sebastian a l’ambition d’être à la fois un explorateur, un photojournaliste mais aussi l’avocat des régions polaires et plus largement de la planète. Ses nombreuses conférences et interventions dans les médias du monde entier, ses livres, ses films et ses photographies, se veulent à la fois un testament et un plaidoyer, une lettre ouverte aux citoyens mais aussi aux politiques et aux puissants de la planète, lancés dans une course effrénée vers toujours plus de profits et de croissance économique, qui polluent, consument nos ressources et bouleversent le climat mondial de manière irréversible. Sebastian a été élu parmi les 25 plus grands aventuriers des 25 dernières années par Men’s journal en 2017.
« La photographie est un véritable outil de mesure quand elle relie le cœur à l’esprit. Mon travail a pour ambition de créer un inventaire émotionnel du passage du temps. Comme un message dans une bouteille jetée à la mer, il est là pour nous rappeler que, tout lointain et exotique qu’il soit, ce monde en voie de disparition est aussi notre demeure. Et les images que je rapporte de la glace qui pleure avant de mourir racontent l’histoire d’un environnement qui nous ressemble : opiniâtre, fragile et éphémère. », conclut-il.
Photo : ©Sebastian Copeland – Ours polaire (Ursus maritimus), banquise canadienne
Outre l’exposition rétrospective « DE PÔLE EN PÔLE : Un Monde qui Disparaît », au Jardin du Luxembourg, le public pourra également assister à une projection du dernier film de Sebastian Copeland suivie d’un débat le 21 septembre 2018 au Domaine de Longchamp (en face de l’Hippodrome d’Auteuil) organisée par la Fondation GoodPlanet.
– Une exposition de son travail sera également organisée à la NextStreet Gallery (23 place des Vosges, 75003 Paris) à partir du du 13 octobre au 28 octobre 2018. www.nextstreetgallery.com
– Sebastian Copeland sera également présent pour une séance de dédicaces de ses ouvrages au salon Paris Photo au Grand Palais, du 8 au 11 novembre 2018. Son travail y sera représenté par les galeries Camera Work (Berlin) et Bernheimer Fine Art (Lucerne)
– Une exposition de ses photos se tiendra également à la galerie Camera Work à Berlin, à partir du 19 octobre 2018.
« DE PÔLE EN PÔLE : Un Monde qui Disparaît »
Exposition du 15 septembre 2018 au 13 janvier 2019
Grilles du Jardin du Luxembourg
Rue de Médicis, 75006 Paris
Accès libre au public 24h sur 24, éclairage nocturne
A voir aussi sur artsixMic :
Françoise Carrasco : Au train où va la vie, une rétrospective
Florence Chevallier : Les fleurs, le chien et les pêcheurs
Le Jardin des sculptures de Bois-Guilbert accueille les œuvres de Patrick Roger
Thomas Chedeville déclare l’ouverture de la saison des rêves à la galerie Deux6
La Galerie Esther Woerdehoff présente The longer I look by Christian Vogt
Orsten Groom : EXOPULITAÏ – Ceux qui vivent à l’extérieur des portes
Stephanie Gilmore by Kelly Cestari
Fred Ebami présente deux belles expositions à l’automne 2018
Peter Stämpfli : Stämpfli Pop (1963-1964) à la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois