Elliott Verdier dresse le portrait du Kirghizstan, à travers visages et paysages. Il explore la fracture générationnelle entre une jeunesse tournée vers l’occident, née après la chute de l’URSS, et une population plus âgée.
Elliott Verdier est parti quatre mois au Kirghizstan, afin de dresser le portrait du pays méconnu avec une chambre photographique, à travers visages et paysages. C’est l’histoire d’une ancienne république soviétique de six millions d’habitants, le Kirghizstan, enclavée en Asie centrale, réputée pour ses traditions nomades, ses yourtes, ses chevaux, ses paysages splendides de montagnes et de steppe… Cette histoire recèle un décor moins connu, moins attrayant sans doute, à l’écart des stéréotypes et des enjolivements nécessaires après l’hermétique période de l’URSS. Alors, pourquoi ces photos ? Celles de paysages désolés, de portraits troublants de mineurs, d’ouvriers, d’étudiants, devieillard, ces clichés de villages qui tombent en désuétude, et ce ciel — ce ciel kirghiz qui semble donner toujours plus de caractère aux récits qui se déroulent sous son immensité? Ces photographies ne sont jamais que des fragments de réel — des faits — pour tenter de recomposer un peu de l’histoire cachée, en mille éclats, si difficiles à rassembler… Avec ce qu’il a d’espérances déchues et de surprenante vitalité, la jeune République Kirghize est la parabole d’un imaginaire où s’entrecroisent de grandes aspirations et les vestiges de la période soviétique, étrangement figés dans les paysages et les mémoires. Une société composée de lieux de vie où la douleur et l’isolement côtoient, souvent, une silencieuse résignation. Les photographies d’Elliott Verdier montrent l’écho d’une histoire meurtrie, une histoire oubliée qui ne cherche qu’à ressurgir si l’on y prête attention.
Le travail d’Elliott Verdier évoque la fracture générationnelle entre une jeunesse tournée vers l’occident, née après la chute de l’URSS, et une population plus âgée, nostalgique de l’époque soviétique. Il met en photographie la fracture générationnelle de l’avant et de l’après URSS, au Kirghizstan d’aujourd’hui. Elliott Verdier est Lauréat de la Fondation Marcel Bleustein Blanchet pour la Vocation (2016).
Photos : ©Elliott Verdier
Elliott Verdier : A SHADED PATH, lumières sur un pays dans l’ombre
Exposition du 30 juin au 28 juillet 2018
Espace Andrée Chedid
60 rue du Général Leclerc
92130 Issy-les-Moulineaux
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