René Lalique “Le verre est la matière merveilleuse. (…) [Il est] le prétexte plastique incomparable entre les mains de l’artiste ingénieux et fournit à son imagination et à son talent un champ d’activités et de découvertes presque sans borne“
Créé dans le village alsacien où René Lalique a implanté sa verrerie en 1921, le musée permet de découvrir la création Lalique dans toute sa diversité, dans un écrin architectural aménagé par Wilmotte. Bijoux, dessins, flacons de parfums, objets issus des arts de la table, lustres, bouchons de radiateur, statuettes ou encore vases… Le musée Lalique présente plus de 650 œuvres créées par René Lalique et ses successeurs. De la joaillerie au cristal actuel en passant par le verre, c’est un univers de lumière et de transparence qui est présenté. Le savoir-faire exceptionnel des verriers de la région est l’une des motivations premières qui ont conduit René Lalique à s’implanter dans les Vosges du Nord. Aujourd’hui encore, à Wingen-sur-Moder, près de deux cents cinquante hommes et femmes, verriers et cadres, mettent leurs tours de main et leurs connaissances au service de la création. Par des photographies grand format et des vidéos, le visiteur est transporté dans d’autres ambiances : foisonnante pour l’Exposition universelle de 1900, apaisante pour les chapelles décorées par René Lalique ou encore magique avec le ballet des verriers de la manufacture.
Du 27 avril au 4 novembre 2018, le musée Lalique met en lumière les œuvres extraordinaires issues de la rencontre entre le cristal Lalique et des artistes contemporains. Par le prisme de ces œuvres à la fois singulières et remarquables, l’exposition donne à percevoir l’univers de leurs créateurs tout en soulignant l’extraordinaire savoir-faire de la Maison Lalique.
Si le verre suscitait déjà la fascination à l’aube des temps, dès la fin du XIXe siècle il est de plus en plus considéré comme un médium artistique. Bijoutier d’avant-garde, René Lalique est très tôt séduit : Le verre est la matière merveilleuse. (…) [Il est] le prétexte plastique incomparable entre les mains de l’artiste ingénieux et fournit à son imagination et à son talent un champ d’activités et de découvertes presque sans borne. Le maître verrier utilisait la technique de la cire perdue, procédé millénaire également utilisé pour fondre les bronzes, pour créer des objets d’art, pièces uniques ou de toute petite série. Ces œuvres prestigieuses, fascinantes et rares, sont aujourd’hui particulièrement recherchées.
S’inscrivant dans l’esprit du créateur de la Maison, Lalique Art a renoué avec cette technique sophistiquée, tout en utilisant en parallèle le soufflage et le moulage, pour éditer des œuvres d’exception. Ainsi, des pièces d’Yves Klein ou Rembrandt Bugatti ont trouvé un nouvel élan en changeant de matérialité. Les lignes des architectes Zaha Hadid et Mario Botta ont donné vie à des vases et à des coupes. L’imaginaire du plasticien Anish Kapoor s’est lui aussi nourri de la magie du cristal. Le peintre Terry Rodgers a réinterprété l’iconique vase Bacchantes, créé par René Lalique en 1927. Damien Hirst, quant à lui, a conçu une série de sculptures interrogeant sur le cycle de la vie.
Photo : Eternal Sleep Photographed by Prudence Cuming Associates Ltd © Damien Hirst, Science Ltd and Lalique. All rights reserved, DACS/ ADAGP 2018
YVES KLEIN
Naissance : 1928, Nice
Décès : 1962, Paris
Profession : Peintre
Œuvres présentées : Victoire de Samothrace et La Terre Bleue
INSPIRATIONS
La fascination d’Yves Klein pour le bleu remonte à l’adolescence où il était émerveillé par le ciel et la mer Méditerranée, une fascination confortée par les peintures de Giotto. En choisissant une seule couleur pour recouvrir entièrement une toile, il cherche à éviter d’introduire dans la peinture un élément qui lui est extérieur, comme l’interprétation psychologique d’une forme. Mais, surtout la couleur est pour lui, le moyen d’atteindre la sensibilité. L’IKB, qu’il fait breveter en 1960, est un bleu profond, un outremer saisissant, à la fois mat et brillant, né du mélange d’une résine synthétique au pigment bleu. A partir de ce bleu à la fois profond et lumineux, il va créer, durant sa courte carrière artistique, de nombreuses œuvres d’art poétiques et tout à fait novatrices, autour des thèmes du visible, de l’invisible et de l’infini.
YVES KLEIN ET LALIQUE
Outre ses fameux monochromes, le fameux IKB inspirera à Yves Klein une Sculpture Aérostatique – lâcher de 1001 ballons, des Reliefs Eponges, des Anthropométries – empreintes de corps de femmes nues et enduites de couleur bleue sur des toiles blanches, des Cosmogonies – réalisées à l’aide de phénomènes atmosphériques et d’éléments naturels, des moulages grandeur nature de membres du groupe Nouveaux réalistes, dont Arman.
Klein considérait qu’il faut retourner au travail comme les artisans du Moyen Age, et faire les choses avec goût et plaisir, avec raffinement et joie de créer, chacun dans sa spécialité, du solide, du bon, du meilleur encore, avec un acharnement d’artiste à la recherche de la perfection absolue, inégalable et permanente. Forts de cette philosophie, les Archives Klein et Lalique Art se sont rapprochés pour éditer en 2011 la Victoire de Samothrace et quatre ans plus tard La Terre Bleue. Renouant avec la technique de la cire perdue, chère à René Lalique, avec la Victoire de Samothrace, la Maison met également au point une formule au dosage jalousement conservé, à base d’oxydes de cuivre et de cobalt, pour obtenir ce bleu outremer si caractéristique. La Victoire et La Terre bleue sont illuminées par l’éclat et l’intensité du cristal bleu Klein. La magie de la matière, les jeux d’épaisseur et de contraste subliment véritablement ces œuvres qui sont non seulement des œuvres d’art exceptionnelles, mais également de véritables prouesses techniques.
REMBRANDT BUGATTI
Naissance : 1884, Milan
Décès : 1916, Paris
Profession : sculpteur animalier
Œuvres présentées : L’Eléphant dansant, le Loup d’Egypte couché, la Lionne couchée baillant
INSPIRATIONS
Littéralement envoûté par le monde animal, sa rencontre avec les lions, les lionnes, les panthères, les léopards, les jaguars, les loups, les vautours, les éléphants… va bouleverser le jeune sculpteur. Pendant quinze ans, Bugatti va vivre avec eux pour les observer longuement, pour sculpter leurs morphologies, leurs attitudes, leurs comportements, leurs signaux, leurs sonorités, chacun dans son monde sensoriel. Son œuvre procède entièrement de ce contact journalier, de ce dialogue, de cette communion avec les animaux. La rapidité d’exécution lui permet de réaliser une œuvre réaliste, puissante et pleine d’émotion.
REMBRANDT BUGATTI ET LALIQUE
Sans repère ni mesure, sans esquisse préparatoire et sans utiliser la photographie comme auxiliaire, Rembrandt Bugatti modèle la plastiline à main libre. Sa dextérité et sa rapidité d’exécution permettent de traduire le monde animal de manière précise et pleine de vie, d’autant plus que toutes les traces des gestes de modelage son conservées. Le critique d’art Marcel Horteloup souligne : On sait avec quels jeux de lumière, par quelles recherches des éclairages, l’artiste arrive à créer l’illusion en distribuant habilement les clartés et les ombres. (…) Ces préoccupations font de Bugatti un fervent adepte du merveilleux procédé de la cire perdue, le seul qui transcrive dans le bronze avec une exactitude aveugle l’œuvre d’art sortie des mains mêmes de l’artiste. C’est à ce procédé, mot bien barbare quand il s’agit de désigner un moyen de transcription industrielle qui s’élève jusqu’à la dignité d’un art, que Bugatti confie les œuvres qu’il juge dignes de fixer définitivement.
Près d’une centaine d’années après sa mort, la Maison Lalique édite en cristal, également selon la technique de la cire perdue, d’après des bronzes ou plâtre originaux, le Loup d’Egypte couché, la Lionne couchée baillant et la Jument et l’Eléphant dansant. Pour Caroline Bugatti, petite-nièce de l’artiste, le mariage entre les sculptures animalières de Rembrandt et la transparence du cristal est une façon différente de découvrir ou redécouvrir [son] œuvre. (…) J’ai souvenir d’une vision de l’éléphant en argent qui orne le radiateur de la Royale, et qui sous une certaine lumière me renvoyait une vision presque transparente de l’œuvre.
ZAHA HADID
Naissance : 1950, Bagdad, Irak
Décès : 2016, Miami, Floride
Profession : architecte
Œuvres présentées : vase Visio, vase Manifesto, coupe Fontana
INSPIRATIONS
Refusant l’ordre linéaire, son style se caractérise par une prédilection pour les entrelacs de lignes tendues et de courbes, les angles aigus, les plans superposés, qui donnent à ses créations complexité et légèreté. Son cabinet souligne : Zaha Hadid s’intéressait aux relations entre l’architecture, les paysages et la géologie, qu’elle a associés dans l’exercice de son métier avec des technologies innovantes, ce qui se traduisait souvent par des formes architecturales inattendues et dynamiques.
ZAHA HADID ET LALIQUE
Le verre et le cristal m’ont toujours séduite, affirmait Zaha Hadid. Dans ma jeunesse, je collectionnais des pièces de toutes formes, tailles et couleurs. Pour elle, Lalique était synonyme d’élégance, de lignes fluides, à la fois novatrices et atemporelles qui ne compromettent ni l’intégrité du matériau, ni la patte artisanale. Chaque pièce célèbre les propriétés uniques du cristal. Néofuturiste, le travail de Zaha Hadid se caractérise par des formes courbes et des structures allongées, des points de perspective multiples et une géométrie fragmentée ; son langage architectural est caractérisé par la formule : fluidité est la transparence. Et de souligner : grâce à la dynamique formelle d’une masse fluide, nous pouvons souligner la nature continue de chaque création et l’évolution harmonieuse du dessin. Le cristal est donc un matériau rêvé, ses qualités de réfraction permettant de jouer sur la lumière et la distorsion.
Les courbes sensuelles des vases Visio et Manifesto ainsi que de la coupe Fontana reflètent l’œuvre architecturale de Zaha Hadid ; les lignes fluides et minérales, en mouvements permanents, caractéristiques de son style, sont magnifiées par le contraste entre les finitions satinées et repolies, emblématiques des savoir-faire Lalique. A la fois contemporaines et intemporelles, ces créations sont déclinées en cristal incolore, noir et bleu nuit – couleur chère à l’architecte.
MARIO BOTTA
Naissance : 1943, Mendrisio, Suisse
Profession : architecte
Œuvre présentée : vase Géo
INSPIRATIONS
Guidé par des préoccupations éthiques, Mario Botta considère d’une part que le plus grand nombre doit trouver un réconfort et un plaisir visuel dans ses constructions, d’autre part que celles-ci doivent respecter le milieu dans lequel elles s’inscrivent, que ce soit d’un point de vue esthétique, mais aussi environnemental. Bien qu’il se serve du verre et de l’acier, il est surtout l’homme de la pierre, de la brique et du béton. Nourri de culture italienne, l’architecte souligne également son amour pour le passé. Et d’affirmer : Les châteaux et les clochers du passé sont à l’évidence des œuvres de l’homme. La monumentalité et la géométrie que je recherche reposent sur cette simple observation. Pour moi, ce n’est pas une question de style, mais celle de l’un des grands langages de l’architecture.
MARIO BOTTA ET LALIQUE
Architecte de renommée internationale, Mario Botta a été choisi par Silvio Denz pour édifier son chai de Château Faugère à Saint-Emilion ainsi que pour le restaurant de la Villa Lalique et la salle de réception du Château Hochberg à Wingen-sur-Moder.
En 2016, il crée également le vase Géo. Carré parfait hérissé de pyramides, au centre duquel un cercle aspire et inspire le regard, il peut être considéré comme symptomatique de la philosophie de l’architecte. Mario Botta est en effet un réinventeur des formes les plus simples, les plus évidentes : cercle, carré, rectangle et il les décline en de multiples combinaisons : Les formes primaires, la géométrie, m’aident à souligner la différence existant entre la raison et la poésie du construit et celles de la nature affirme-t-il. Le cercle, qui revêt des significations profondes en histoire de l’art, en philosophie et dans les religions, est également très présent dans son œuvre et cristallise ici le partage de son expertise avec Lalique.
Pour qualifier sa rencontre avec le cristal, l’architecte reprend les termes du Corbusier : L’architecture est le jeu, savant, correct et magnifique des volumes sous la lumière. Si la réalisation de l’œuvre selon la technique de la cire perdue est déjà une prouesse technique, le rendu nécessite également de nombreuses heures de travail à froid, les pyramides étant tantôt travaillées sous un angle mat tantôt sous un angle brillant, les rayons du jour se diffractant et offrant des jeux de lumière séduisants.
TERRY RODGERS
Naissance : 1947, Newark, New Jersey (Etats-Unis)
Profession : peintre
Œuvre présentée : vase Sirènes
INSPIRATIONS/UNIVERS
Alors que ses premières peintures envisageaient souvent des relations personnelles et familiales dans des environnements extérieurs, ses toiles récentes évoquent sa vision de la vie nocturne de la jeunesse privilégiée américaine. Son intérêt pour le cinéma et la photographie, le réalisme d’un Velasquez et la déliquescence des bordels d’un Toulouse-Lautrec inspirent la création de toiles, généralement grand format, aux compositions complexes soulevant des questions sur le contraste entre le désir et l’accomplissement, l’isolement et l’espoir. Je m’inspire de ce que je vois autour de moi ; comment les gens interagissent stimule mes versions du monde. C’est l’observation de nos expressions et des variétés de notre chair, les subtilités de nos gestes et les images que nous absorbons de notre monde saturé de médias qui concentrent mon attention résume-t-il. Représentant des scènes de débauche d’alcool, de drogue et de luxure, dans lesquels les protagonistes respirent l’ennui, la solitude et le désir de contact humain, il propose un commentaire social subtil.
TERRY RODGERS ET LALIQUE
Attiré depuis longtemps par le cristal, Terry Rodgers a représenté quelques pièces emblématiques de la Maison Lalique dans ses toiles, parmi lesquelles, le fameux vase Bacchantes. Pour lui, cette matière fonctionne comme un miroir dont les reflets déformants révèlent des aspects cachés de la réalité et c’est exactement ce que je cherche à peindre. Regardez l’intérieur du vase : les expressions changeantes des visages par rapport à l’extérieur. Ce contraste est un sujet central pour moi. Sous couvert de transparence, mes œuvres explorent l’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur. Ainsi, élancées autour d’un vase, les Sirènes de Terry Rodgers puisent aux sources de l’imaginaire Lalique et l’éclairent sous une lumière contemporaine. Pour l’artiste, René Lalique, en créant l’iconique vase Bacchantes en 1927, entendait proposer une ode à la féminité. Mes Sirènes, en déconstruisant le mythe, pétrissent une nouvelle image de la femme. J’ai voulu que chaque visage soit différent, qu’aucune coiffure, aucune posture ne soit semblable. Car ce qui m’intéresse, c’est la femme en tant qu’individu.
Et de préciser : prises dans la mythologie grecque et romaine, les histoires des disciples de Dionysos et de Bacchus illustrent une dichotomie intéressante dans notre expérience – le citoyen bien élevé envers les fêtards abandonnés ou délirants. Une grande partie de mon travail porte sur les dualités similaires – public/privé, intérieur/extérieur, culturel/émotionnel.
ANISH KAPOOR
Naissance : 1954, Mumbai (Bombay), Inde
Profession : plasticien (sculpteur, peintre, scénographe)
Œuvre présentée : Untitled
INSPIRATIONS
Dès ses premiers travaux, deux grands axes de réflexion animent l’artiste : la couleur et la forme pure. Evoquant une parenté avec Yves Klein, Anish Kapoor élabore un langage à partir de monochromes. En référence à son Inde natale, il utilise souvent des pigments purs. En 2016, il a déposé un brevet pour une variété de noir intense : le Vantablack. Il s’intéresse également à la relation dialectique entre le plein et le vide, affirmant : tout mon travail repose sur une découverte : créer le vide ne conduit pas au vide. Les mystérieuses cavités sombres qu’il réalise, étonnantes par leur taille et leur beauté épurée, tactiles et fascinantes en raison de la réflexion de leurs surfaces, ont permis à Anish Kapoor d’acquérir un statut d’artiste star sur la scène internationale.
ANISH KAPOOR ET LALIQUE
Jouant avec la dualité terre-ciel, matière-esprit, lumière-obscurité, visible-invisible, conscient-inconscient, mâle-femelle et corps-âme, et considérant que l’art consiste à faire un ordre symbolique et poétique, Anish Kapoor explore non seulement les formes, mais également les matériaux : pierre, béton, cire, résine synthétique, acier, miroir…Comparant l’expérience artistique à une transformation alchimique et magique, l’artiste a été séduit par le cristal. Pour créer, a-t-il souvent expliqué, il faut convoquer de nouvelles formes, de nouveaux espaces, de nouvelles temporalités. Cela me semble absolument indiscutable. Pourtant, la nouveauté ne vient pas forcément de l’innovation. Elle peut venir du passé. Avec Lalique, le défi est relevé grâce à la technique de la cire perdue, que le fondateur de la Maison utilisait lui aussi pour expérimenter de nouveaux champs.
Pièce d’exception créée en 2016, Untitled est une œuvre en courbes et recourbes posée en équilibre, telle un joyau, au centre d’une majestueuse plaque de marbre ou de perplex. Elle est déclinée en cristal incolore, noir, ambre, violet et bleu nuit.
On ressent dans cette création le goût de Kapoor pour les pièces monumentales, un goût qui a conduit Lalique à repousser les limites de la matière. Près de deux années d’études et de nombreux essais ont été nécessaires pour réaliser ce cristal exceptionnel par sa taille – 1,3 m de long – et son poids – 20 kg.
DAMIEN HIRST
Naissance : 1965, Bristol, Grande-Bretagne
Profession : Artiste
Œuvres présentées : Eternal Cross, Eternal Sinner, Eternal Immaculate, Eternal Belief, Eternal Sleep, Eternal Memory, Eternal, Beauty, Eternal Hope, Eternal Love
INSPIRATIONS
Installations, sculpture, peinture, dessin… sont autant de techniques employées Damien Hirst pour explorer les relations complexes entre l’art, la vie et la mort. Et d’expliquer : Je veux juste célébrer la vie en envoyant la mort se faire foutre. Quel meilleur moyen de le lui dire que de prendre le symbole ultime de la mort et de le recouvrir par le symbole ultime du luxe, du désir et de la décadence ?
DAMIEN HIRST ET LALIQUE
J’ai toujours adoré le cristal, s’exclame Damien Hirst. Les cristaux et les minéraux sont les premiers objets que j’ai collectionnés dans mon enfance. (…) Je suis émerveillé par les jeux de lumière des cristaux : tantôt leur opacité ne révèle qu’une lueur, tantôt ils renvoient des millions de reflets scintillants tels des diamants. Interrogé sur son partenariat avec la Maison Lalique, l’artiste souligne : [Le cristal] est un matériau sublime et difficile à travailler, c’est pourquoi je trouve ce projet captivant. J’ai eu le grand privilège de bénéficier de tout le savoir-faire Lalique et de l’histoire inouïe de la manufacture pour créer quelque chose de nouveau et les résultats dépassent toutes mes espérances.
Intitulée Eternal, la collection issue de la collaboration entre Damien Hirst et le cristallier a vu l’édition d’une première série de panneaux sur le thème du papillon en 2015, intitulés Eternal Hope, Eternal Love et Eternal Beauty. De nouveaux panneaux – dont Eternal Prayer et Eternal Momento – et des sculptures réalisées selon la technique de la cire perdue, sur la base des dessins et maquettes en résine de l’artiste, sont venus la compléter en 2017. Eternal Cross, Eternal Belief, Eternal Immaculate, Eternal Truth, Eternal Sinner et Eternal Sleep (…) revêtent de multiples strates de significations. Et Hirst d’expliquer : J’explore les idées et l’imagerie qui ont inspiré les civilisations les plus anciennes et qui leur font écho – et qui continuent à nous fasciner aujourd’hui. Ce sont des symboles qui représentent nos peurs universelles, nos questions et nos rêves les plus intimes.
Prisme. Quand le cristal Lalique rencontre l’art contemporain
Exposition du 27 avril au 04 novembre 2018
Musée Lalique
Rue du Hochberg
67290 Wingen-sur-Moder
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