Concert exceptionnel de Waed Bouhassoun, le Vendredi 12 janvier 2018 à 20h au Palais de la Porte Dorée.
L’art de Waed Bouhassoun – que l’on compare aux grandes voix de la chanson arabe telles Oum Kalthoum ou Asmahan – tient de cette relation intime qui lie sa voix au touché de ses doigts sur les cordes de l’oud. Trois albums auront suffi pour révéler la voix d’alto, pure et intense, de l’artiste à l’oud. Cet instrument apparenté au luth ne quitte jamais l’artiste syrienne. Elle a commencé dès l’enfance ses premiers concerts, avec des chants du sud de la Syrie enseignés par son père. «Ce répertoire, c’est un trésor qui m’a aidé à arriver jusqu’ici.»
Par la foi qu’elle voue à la culture de sa Syrie natale, elle magnifie les grands poètes arabes. Elle chante les plus grands poèmes d’amour mystique et profane qu’elle recueille, dans le vaste répertoire de la poésie arabe pré islamique. « Des histoires amoureuses comme celles de Qays ibn al-Mulawwah, dit Le fou-de-Layla ou de Wallada jalouse amoureuse d’Ibn Zaydoun. »
Pour ces poèmes et textes mystiques, Waed Bouhassoun cisèle ses propres mélodies. « Je compose une mélodie qui sert le sens de la poésie. J’ai besoin de me documenter, de réfléchir à ce que le poète a envie de dire. Depuis mon enfance, j’écoute de la musique arabe classique des années 1930-40 jusqu’à aujourd’hui, cela m’aide beaucoup à composer. »
Multipliant les tournées et distinguée par l’Académie Charles Cros en 2015, Waed Bouhassoun collabore régulièrement avec Jordi Savall et son ensemble. Elle était en concert au Palais de la porte dorée en novembre 2017 avec l’ensemble Orpheus XXI.
Elle vit à Paris depuis plusieurs années, mais sa Syrie natale reste omniprésente. Waed Bouhassoun a composé une ode à Damas. Une façon de dire merci à la ville où elle a fait ses études, pour celle qui, dit-elle, « chante les inquiétudes du poète contemporain syrien Adonis mais n’aime pas s’exprimer directement ». Un répertoire d’une rare sensibilité artistique entre poésie bédouine de la péninsule arabique et du nord de la Syrie, et textes profanes de l’époque préislamique et arabo-andalouse. Considérée comme l’une des plus grandes chanteuses du monde arabe, Waed Bouhassoun revisite, avec son oud, l’ensemble de son répertoire lors d’un concert exceptionnel au Palais de la Porte Dorée. Et de conclure : «La musique a le pouvoir de créer du dialogue. Dire la poésie traditionnelle du sud de la Syrie, c’est dire la Syrie. Il faut garder une âme joyeuse. »
Photo : Waed Bouhassoun (c) François Guenet
Concert exceptionnel de Waed Bouhassoun, le Vendredi 12 janvier 2018 à 20h
Palais de la Porte Dorée
293, avenue Daumesnil
75012 Paris
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