Véronique Barrillot, fresquiste et artiste peintre, présente Double Vision, une série de toiles inédites articulées autour du syndrome de l’illusion.
L’exposition Double Vision de Véronique Barrillot est une série de toiles inédites articulées autour du syndrome de l’illusion. Cette proposition déroutante piège le spectateur au fil des oeuvres présentées. Préférant la relativité à la rationalité, l’artiste se joue des valeurs absolues et des points de vue tranchés. Aux atours de la célébrité, elle superpose les méandres peu reluisants des coulisses (« Hommage à Magritte » ; « Jack Pot ») Celle pour qui la perception d’une image n’est qu’interprétation dévoile des œuvres évolutives (« Le Temps et l’Absurde »), presque vivantes, toujours monumentales.
Selon la distance qui les sépare des visiteurs munis de jumelles, les toiles de l’artiste s’animent et nous confrontent à la duplicité sous toutes ses formes (« Dalincoln », « Camp’Hell Soup »). Double-sens, double-jeu, double-langage, double-lecture. Les oeuvres de Véronique Barrillot puisent leur raison d’être dans les affres de notre cerveau qui engage un combat puis capitule devant l’évidence : il existe bien différentes réalités.
L’exposition Double Vision est une invitation à la prise de recul, une métaphore du jugement et de la tolérance. Présentée à New York, Washington, Houston, Raleigh, Monaco, Paris et Lyon, elle propose aux spectateurs dijonnais de vivre une expérience unique.
Peintre muraliste, Véronique Barrillot conçoit sa peinture comme un élément vivant qui ne peut s’épanouir que sur grand format. L’artiste, qui fait vibrer les murs de sculptures dessinées, devient une fresquiste reconnue sur la scène new yorkaise après une œuvre de dix mètres de haut peinte en 2013 : une Statue de la Liberté revisitée sur l’un des murs de FivepointZ, un espace d’exposition en plein air à Hunters Point dans le Queens. Véronique se lance alors un défi : transposer le mouvement des fresques sur toile. Ces toiles devront représenter deux séquences différentes et s’animer comme sur un mur tout entier. C’est ainsi que l’artiste élabore une technique unique au monde et imagine des toiles sur lesquelles deux sujets et donc deux réalités coexistent.
Ces toiles représentent en deux temps ce qui est visible et ce qui se révèle en « prenant de la distance ». En avançant face aux toiles, le spectateur vit véritablement la transformation du tableau… La maîtrise technique prend le contrôle et entraîne chacun dans un univers dépourvu des codes traditionnels.
Enfant, jeune fille, jeune femme, Véronique Barrillot a toujours crayonné, dessiné partout, n’importe où.Elle tarde pourtant à en faire son métier et préfère se lancer dans des études de tourisme. Elle commence sa carrière dans la distribution cosmétique et devient cadre dans le prêt-à-porter.
L’espace donne sa mesure à une vision multidimensionnelle de l’objet. Véronique pense sa peinture en 3D. Les matières brutes du béton, de la pierre, obligent à structurer, travailler et sculpter les couleurs – il faut creuser la matière pour animer la surface – l’anticonformisme très rock des sujets donne un ton particulièrement gai, libre aux fresques. Car le travail de Véronique ne s’est jamais encombré de règles techniques.
Pour l’artiste autodidacte, l’idée est de raconter une histoire, celle qui tire les ficelles et inspire le temps qui vient, de jouer avec l’esthétisme du XIXe siècle en le décalant toujours pour mieux l’inscrire dans le XXIe.
Qu’il s’agisse du John Fitzgerald Kennedy se trans-formant en bandit manchot ou de Marilyn dont l’étiquette Chanel est abîmée par la vie, les mythes sont mis ici à rude épreuve. L’argent, la beauté ou le pou-voir brandis comme des idéaux, n’apporteront jamais ni liberté ni bonheur. C’est en rendant hommage à René Magritte au travers d’une allégorie de « la trahison des images » que l’artiste exprime son admiration pour la pensée intellectuelle, la philosophie, les libertés, le non conformisme et le libre arbitre. 2015 – Acrylique – 200 cm X 100 cm
Photo : « Basquiat » vs« Basquiat autoportrait » 2017Acrylique – 200 cm X 150 cm
Cette toile est issue d’un sujet imposé pour les expositions de Raleigh, Houston et Washington.Le choix de superposer un portrait de Jean-Michel Basquiat avec son « Self-Portrait as a Heel » est lié pour Véronique Barrillot à la difficulté de superposer du figuratif et du non figuratif. L’autoportrait « Self Portrait as a Heel » est une caricature de Jean-Michel Basquiat comme un masque tribal sans volume ni nuance qui renvoie à une négritude complexe. Le défi du figuratif et du non figuratif se révèle motivant pour Véronique Barrillot qui transforme le trait en couleur et la couleur en trait. Certaines couleurs apparaissent et disparaissent en fonction de la dis-tance.Cette toile pose la question du Qui suis je réelle-ment ? Celui que les autres perçoivent ou celui que je pense être ?
Véronique Barrillot “Double Vision”
Exposition du 10 au 15 octobre 2017
La Coupole – 1 rue Sainte Anne 21000 Dijon
Le site de Véronique Barrillot : Cliquez-ici
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