Le vol du Phénix dans les Jardins du Trocadéro pour la Nuit Blanche 2016

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vol du Phénix
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Le vol du Phénix dans les Jardins du Trocadéro. Pendant toute la nuit la sculpture géante, réalisée en film métallisé et hélium, flottera au-dessus de la Fontaine de Varsovie.

Dans le cadre de Nuit Blanche 2016 à Paris, le collectif d’artistes allemand super+ présentera son installation itinérante Le vol du Phénix dans les Jardins du Trocadéro. Pendant toute la nuit la sculpture géante, réalisée en film métallisé et hélium, sera exposée au-dessus de la Fontaine de Varsovie. Animé par le vent et manoeuvré par les artistes, le corps volant réfléchissant se transforme continuellement et crée ainsi des figures inédites. Le concepteur lumière de renom international, Ingo Maurer participera à la mise en scène du Vol du Phénix : avec son équipe, il a développé un concept d’éclairage poétique afin d’engendrer une interaction artistique avec le Phénix. En outre l’ensemble des artistes portera des tenues spécialement conçues par la styliste Jessica Dettinger sous le label Form of Interest, une collection qui reprend le caractère curieux et en même temps étrange du Phénix. Des morceaux de musique en direct accompagnent et renforcent le mouvement de la sculpture impétueuse. Il s’y distingue deux concepts différents, appliqués en alternance, qui combinent des éléments classiques et électro-expérimentaux.

D’un côté il y a la composition de Levan Basharuli, interprétée par la violoniste Verena-Maria Fitz et l’artiste sonore David Goldberg autour du thème Miroir dans le Miroir d’Arvo Pärt. Ici les reflets de la peau brillante, tant dans l’air que dans l’eau, sont traduits en musique et saisis dans l’improvisation. D’un autre côté le duo d’artistes multimédias Bernhard Slawik et Simon Kummer interprètent simultanément le mouvement du Phénix à travers des sons électroniques, générés par un logiciel vidéogestionné. L’interaction entre la sculpture, la musique, la lumière et les artistes engendre ainsi une performance transdisciplinaire unique. Raphael Spanocchi, technicien du spectacle expérimenté, assure l’interface technique du projet. Katharina Wild assure le commissariat et la coordination du projet.

Le Phénix : 

La forme de la sculpture se différencie de toute expression esthétique reconnaissable et provoque ainsi un sentiment d’étrangeté, renforcé par son ampleur et par son volume. La métamorphose perpétuelle de son corps, générée par le vent et contrôlée par la manœuvre des artistes, lui confère une vivacité de caractère plutôt impétueux. L’œuvre se présente comme un vrai objet volant non identifié. Néanmoins, la peau de la sculpture vient nuancer cet effet d’aliénation en reflétant l’environnement immédiat de l’œuvre. La capacité réfléchissante du film argenté permet ainsi une intégration absolue à l’espace physique. Cette contextualisation de l’œuvre la rend spécifique au lieu, même si elle est éphémère. Au sens figuré l’immense corps volant agit comme un immense miroir en mouvement, qui offre une vue déformée des alentours, et exprime ainsi l’être de chaque lieu de passage.

Étant une œuvre itinérante, le lieu assure à chaque fois sa continuité sur le plan conceptuel. Le corps volant doit être entièrement reconstruit pour chaque nouveau lieu de présentation. Il «renaît» pour ainsi dire à chaque lieu avec des conditions spécifiques. En outre, le caractère voyageur de l’installation génère une mise en relation des lieux divers par une expérience partagée. De façon intentionnelle, la présentation de l’œuvre dépend de plusieurs acteurs afin de créer une performance transdisciplinaire. Le son et l’éclairage y constituent des parties intégrantes du projet et sont spécialement conçus en collaboration avec des musiciens et des concepteurs lumière. Les artistes de super+, en tant que «pilotes» de cette performance interviennent principalement par la régularisation de l’hélium et par la manipulation des cordes pendant le vol. En 2015, le Phénix a été présenté dans l’espace public extérieur dans le cadre d’un évènement culturel de la Pinacothèque à Munich, puis dans l’espace intérieur à l’Artweek Berlin et dernièrement à la Pinacothèque Moderne de Munich.

Le collectif d’artistes allemand super+ a été fondé en 2012 par le sculpteur Alexander Deubl, le peintre Christian Muscheid et le designer industriel Konstantin Landuris. Il s’est donné pour mission de réhabiliter des espaces abandonnés ou inutilisés et de les insérer au mieux dans le tissu urbain actuel.

Photo : super+, Le vol du Phénix, Jardins du Trocadéro, Paris 2016, Photomontage, Courtesy super+

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