Podemos et Ciudadanos enterre en Espagne le bipartisme

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Podemos - Pablo Iglesias
Podemos - Pablo Iglesias

Le bipartisme, en vigueur en Espagne, depuis la fin de la dictature franquiste, il y a quarante ans en Espagne, a vécu. Le Parti populaire (123 sièges, 28,72%) n’a pas réussi à atteindre le seuil des 176 sièges, synonyme de majorité absolue, et et le Parti socialiste ouvrier (90 sièges, 22%) ont à peine recueilli, à eux deux, la moitié des suffrages (50,72%). Le PP a réalisé son pire score depuis 1993, et le PSOE le moins bon résultat de son histoire. Arrivé en troisième position, avec 69 sièges et 20,6% des voix, le parti anti-austérité Podemos fait son entrée au Congrès des députés, la chambre basse des Cortes Generales, le parlement espagnol. “Aujourd’hui est un jour historique pour l’Espagne”, a déclaré le secrétaire général de Podemos, Pablo Iglesias, devant ses partisans. “L’Espagne ne sera plus jamais la même.” Ciudadanos, profite lui aussi, largement de la désaffection des Espagnols pour les deux grands partis traditionnels, avec 13,9 % des voix soit 40 sièges. Pour la première fois en trente-sept ans de démocratie, aucune formation n’obtiendrait un minimum de 156 sièges, seuil à partir duquel les contours de la gouvernabilité commencent à se dessiner. M. Rajoy a annoncé dès dimanche soir s’atteler à la tâche en évoquant d’éventuels« accords » avec les autres partis : « Nous avons dû prendre des décisions difficiles [mais] j’ai fait ce que je croyais [être] dans l’intérêt général de l’Espagne. Je crois que l’Espagne a besoin de stabilité, de certitude et de confiance. Il faudra parler beaucoup, dialoguer et parvenir à des accords. »

Ni à gauche, ni à droite, aucune majorité absolue ne peut être faite. Le PP, avec Ciudadanos, n’aurait que 163 sièges, or la majorité est à 176. Et le PSOE-Podemos n’obtiendrait que 159 sièges. Les petits partis régionaux de Catalogne, du Pays basque et des Iles Canaries pourraient donc jouer un rôle important dans les rudes négociations qui s’ouvrent dès aujourd’hui. Pablo Iglesias, réclame d’ores et déjà, des mesures d’urgence sociale, qui passent par une réforme constitutionnelle garantissant l’inaliénabilité du droit au logement, à la Santé et à l’Education notamment. Albert Rivera,de Ciudadanos, insiste sur la centralité d e sa formation, la seule capable de dialoguer avec les extrêmes.

La constitution espagnole ne fixe pas de date butoir pour la formation d’un nouveau gouvernement. Selon certains, les négociations pourraient durer de longues semaines, voire même déboucher sur l’organisation de nouvelles élections.

Photo : Pablo Iglesias – Podemos