Depuis samedi dernier, l’artiste dissident chinois Ai Weiwei n’a plus le droit de jouer au Lego ! C’est en tout cas ce qu’il a révélé sur Instagram alors qu’il pensait réaliser de nouvelles œuvres pour sa prochaine exposition en Australie.
Ils ont refusé « sous prétexte qu’ils ne peuvent pas approuver l’utilisation des Lego à des fins politiques », a-t-il commenté. Jusqu’à présent, l’artiste avait utilisé sans problème les célèbres petites briques dans ses œuvres créant l’an passé, des portraits géants en Lego de dissidents politiques du monde entier, pour une exposition organisée dans l’ancienne prison d’Alcatraz, au large de San Francisco. Mais un nouveau parc Legoland s’apprête à ouvrir en Chine et la direction a confirmé sa décision :
« Les briques Lego sont utilisées par des millions de fans, adultes, enfants et artistes, comme une matière créative d’exprimer leur imagination de différentes manières. Des projets qui ne sont pas approuvés ou soutenus par Lego. (…) En tant qu’entreprise dont le but est d’offrir une expérience de jeu créative aux enfants, nous nous abstenons de participer directement ou d’approuver l’utilisation de briques Lego dans des projets politiques. Ce principe n’a rien de nouveau. » a justifié un porte-parole de la société.
Ai Weiwei, artiste polyvalent, peintre, sculpteur et plasticien, ne se démonte pas et est sur le point de mettre en place des points de collecte afin de recueillir des briques Lego. “Le studio Ai Weiwei annoncera (…) des points de collecte dans différentes villes” afin de récupérer des briques, a révélé lundi un post sur le compte Instagram de l’artiste chinois, à qui de nombreux fans ont déjà proposé, sur internet, de donner leurs Lego. Une voiture rouge au toit ouvrant légèrement entrouvert, garée devant le studio pékinois de l’artiste, a été désignée “premier (point de collecte) de (briques) Lego”.
Si Ai Weiwei a aidé à la conception du “Nid d’oiseau”, le stade de Pékin construit pour les JO 2008, il demeure un critique virulent du gouvernement chinois, même si le climat de confrontation est moindre ces derniers temps. Sur les réseaux sociaux, une vague de soutien à l’artiste a déferlé via le hashtag #legosforweiwei. Des fans de Lego souhaitent même faire parvenir des petites briques au dissident chinois.