Le nouvel épisode à venir quant au duel opposant le père à la fille dans la famille Le Pen est fixé au 20 août prochain. Assimilés par le parti de l’extrême droite à des fautes graves, les propos de Jean-Marie Le Pen sur l’Holocauste et Philippe Pétain, sur la sexualité de Florian Philippot, sur les compétences de Marion Maréchal-Le Pen et son comportement lors du défilé du 1er mai durant lequel il avait défié sa fille Marine Le Pen , risquent de coûter son siège de président d’honneur à l’ancien président du parti.
Les cadres dirigeants proches de Marine Le Pen ont reçu des consignes strictes afin que rien ne filtre de cette fâcheuse histoire dans le but de ne pas ternir l’image du parti à quelques semaines de son université d’été et des prochaines échéances régionales. Outrances verbales débouchant sur une crise d’amour propre suicidaire, il aurait été préférable que Mr Le Pen regrette ses propos et présente ses excuses, ce qui aurait évité cette déplorable et pathétique partie de ping-pong étalée au grand jour.
Bien au contraire, le fondateur de l’extrême droite française enfonce le clou lors d’une interview accordée au Journal du Dimanche, déclarant que sa fille “ne s’est pas améliorée” depuis qu’elle a accédé à la présidence du FN il y a quatre ans et “qu’elle scie la branche sur laquelle elle est assise“.
Quant à sa prochaine convocation par le bureau exécutif de son parti, il déclare : “C’est comme sous la Terreur ! C’est 1793 ! Vous connaissez à l’avance les décisions du tribunal révolutionnaire ? Il est vrai que Saint-Just (Florian Philippot, vice-président du mouvement) siège parmi les juges nommés par Marine Le Pen… Je suis victime d’une injustice majeure, non seulement moi, mais aussi le Front national. Donc je me battrai jusqu’à la victoire du droit, de la justice, de la légalité.”
Si Mr Le Pen estime que Florian Philippot est le « mauvais génie » de sa fille et qu’il « roule » pour Nicolas Sarkozy, ce qui serait possible puisqu’il est issu du ministère de l’intérieur, il a également ajouté que selon lui “l’évolution nouvelle de la ligne du FN dégage (…) un espace à la droite dure et cela favorise en effet Sarkozy. Lui, il entre dans la brèche. On connaît ses qualités de manoeuvrier.”
Dans la perspective de la prochaine élection présidentielle, il poursuit : “Sans changement, je ne voterai pas pour Marine en 2017.” “Elle affiche l’ambition d’être un jour chef de l’État mais elle n’en prend pas les moyens. Ni les moyens éthiques, ni les moyens politiques. Elle scie la branche sur laquelle elle est assise, avec des procédés qui révulsent même ses adversaires.” Les dirigeants du FN demeurent sereins, estimant que cette querelle n’aura aucune répercussion sur les électeurs qui sont, selon eux, beaucoup plus préoccupés par les problèmes auxquels la France est confrontée que par cette affaire qui mérite des sanctions. Rendez-vous est donc pris pour le 20 août !
Photo : Marine Le Pen présidente du FN en 2011 © Boris Horvat / AFP