Né en Corée du Sud en 1940, pays à cette date sous occupation japonaise, Kim En Joong a, dès son enfance, été attiré par la lumière et les couleurs. Les cours de calligraphie et de dessin qu’il suit adolescent le mènent à préparer le concours d’entrée à l’école des beaux-arts de Séoul où il est admis. Après plusieurs années où il doit suivre la préparation très dure du service militaire et durant lesquelles il est mobilisé pour la guerre qui aboutira à la séparation de la Corée en deux parties, il devient assistant en cours de dessin au petit séminaire catholique de Séoul, y découvre le catholicisme et se fait baptiser en 1967.
"Les Béatitudes" Photos Joël Damase
Deux ans plus tard, Kim En Joong arrive en Suisse où il étudie la philosophie avant de devenir novice au couvent des dominicains de Fribourg. Les pères Pfister et Geiger l’encouragent dans la religion catholique, mais lui conseillent de rejoindre Paris pour y développer ses talents de peintre.
Kim En Joong est ordonné prêtre en 1974 ,et assigné rue du Faubourg St Honoré au couvent de l’Annonciation où il travaille et réside depuis quarante ans.
Si Kim En Joong avait entamé sa carrière artistique en représentant la nature, les oiseaux et les fleurs, sa représentation du paysage, avec le temps, est devenue abstraite, nous plongeant dans une quête mystérieuse emplie de quiétude ; ses toiles, au fur et à mesure de sa recherche artistique empreinte de divinité, se sont faites grand format où l’espace et la perspective nous entraînent dans une quête intérieure, silencieuse et intemporelle.
Les couleurs, à la fois vives et légères, semblent glisser sur la toile, y déposant pureté et féerie. Par le jeu des lumières, l’artiste cherche à rendre visible ce qui ne l’est pas, sa quête mystique lui permettant de lever le voile et de concrétiser l’abstraction.
Les peintures du père Kim sont non seulement reconnues par les hautes instances de sa communauté, mais aussi par les critiques et les directeurs artistiques du monde entier.
On peut les admirer en Europe (Paris, Rome, Zurich, Dublin, etc.), aux États-Unis (San Francisco, New York, Chicago) et en Extrême-Orient (Tokyo, Séoul, Pékin), dans les galeries des capitales, les musées et les couvents et les monastères. De même, ses nombreux vitraux ornent les édifices religieux du monde entier.
La chapelle du lycée du Sacré-Coeur d’Aix -en-Provence accueille jusqu’au 31 juillet ses œuvres les plus récentes à propos desquelles, Denis Coutagne, commissaire de l’exposition qui publie d’ailleurs un livre consacré à l’artiste aux Editions Desclée de Brouwer, a eu ces très jolis mots :
“une méditation le pinceau à la main qui s’accomplit selon les écritures en référence aussi bien à l’Evangile qu’à la calligraphie extrême-orientale”
Une quête spirituelle et artistique d’une force unique.
Infos pratiques
Chapelle des Jésuites
Lycée du Sacré-Coeur
20 rue Lacépède, Aix-en-Provence