Le Théâtre de Poche-Montparnasse présente au Festival OFF d’Avignon : “Etat de siège” d’Albert Camus
C’est auréolé de ses deux molières, celui du comédien pour Maxime d’Aboville dans « the Servant » et celui de la révélation masculine pour François Deblock dans « Chère Eléna », que le Théâtre de Poche-Montparnasse s’apprête à participer à ce qui est considéré comme le plus grand théâtre du monde pour ses offres culturelles riches et variées : le Festival OFF d’Avignon, premier marché du spectacle vivant en France.
Le Théâtre de Poche y présentera l’un de ses grands succès : « État de Siège », pièce de théâtre écrite par Albert Camus en 1948 et qu’il considérait comme « un des écrits qui lui ressemble le plus ». Créée l’année de son écriture au Théâtre Marigny par la Compagnie Madeleine Renaud-Jean-Louis Barraut, la pièce avait reçu un accueil mitigé de la critique, le public s’attendant à voir une pure adaptation du roman La Peste.
Loin des trois heures et des vingt-cinq comédiens qu’avait nécessité la mise en scène de cette époque, la version qu’à présentée le Théâtre de Poche en 2014 se jouait avec six comédiens , un décor mobile fait de panneaux coulissants et superposables qui créaient la perspective entre espace intérieur et extérieur suscité, et faisait appel à la richesse imaginative du public sans cesse stimulée par les mots de Camus, les problèmes d’échelle et d’effectifs n’ayant donc pas été une contrainte.
Au final, malgré un sujet grave qui est de savoir ce qui se passerait si la peste personnifiée sous les traits d’un jeune opportuniste prenait le pouvoir dans un pays où rien ne bouge, la mise en scène demeure emplie de poésie et de légèreté.
Écrite au lendemain de la Seconde guerre mondiale afin de dénoncer les régimes totalitaires, l’impact de cette pièce revêt dans notre contexte politico-économique actuel une puissance toute particulière ; son discours universel a concerné tous les hommes et continue de les concerner de nos jours.
Le théâtre de poche nous invite à ré-écouter le discours de Camus, la vision de la résistance et de la liberté qu’il a développé face à la manipulation, à l’absence de réaction voire face à la passivité ; un discours fait non pas pour une époque mais pour toutes les jeunesses du monde, à commencer par la notre, pour préserver notre demain.
Alors, écoutons attentivement le message que nous délivre Camus, faisons de sa parole le secret qui peut changer nos vies.
A n’en pas douter, « Etat de siège » sera un des moments forts de ce festival.
