Installé dans la chapelle Notre-Dame de l’Annonciade qui fut édifiée vers 1510 par la confrérie des Pénitents blancs et dont il tire son nom, le musée tropézien de l’Annonciade créé en 1922, a été par la suite réaménagé par Georges Grammont qui désirait y abriter les cinquante-six œuvres de sa collection.
Le nouveau musée ouvrit ainsi le 7 août 1955.
On peut y admirer des œuvres de peintres ayant travaillé à Saint-Tropez, à la suite de Paul Signac qui, le premier, découvrit ce village provençal de pêcheurs à bord de son yacht “l’Olympia” en 1892, y acheta une maison qu’il transforma en atelier, “La Hune” et y invita ses amis peintres, Cross, Matisse, Derain et Marquet.
C’est ainsi que St-Tropez devint l’un des foyers les pus actifs de l’avant-garde picturale du début du siècle dernier.
Les collections couvrent la période 1890 à 1950. Elles sont saisissantes de qualité, d’homogénéité et de luminosité, les artistes exposés ayant fondé leur recherche artistique sur la couleur mais sans quitter le domaine de la figuration. Sont représentés les mouvements Nabis, pointilliste et Fauve à travers peintures, dessins et sculptures de Paul Signac (plusieurs toiles), Georges Seurat, Maximilien Luce, Henri-Edmond Cross et Théo van Rysselberghe, nabis et symboliste avec Edouard Vuillard (La soupe d’Annette, 1900), Pierre Bonnard (Nu devant la cheminée, 1919), Maurice Denis et Félix Valloton (Misia à son bureau, vers 1897), fauve avec Albert Marquet, Raoul Dufy (Jetée de Honfleur, 1930), Jean Puy, Henri Matisse (six œuvres), André Derain (Pont sur la tamise, 1906), Georges Braque (Paysage de l’Estaque, 1906), Kees van Dongen (La gitane ou La curieuse), Maurice de Vlaminck (Le pont de Chatou), Henri Manguin (La gitane à l’atelier, 1906), Charles Camoin et Othon Friesz ainsi que des œuvres de Roger de la Fresnaye, Aristide Maillol, Georges Rouault (Paysage Biblique, 1935), Suzanne Valadon, Maurice Utrillo, Francis Picabia, Robert Delaunay (Femme à l’ombrelle, 1913) ou encore André Lhote.
Ayant exposé les artistes de leur vivant, et ayant vu par la suite ses collections s’enrichir au cours du temps grâce à des donations, le musée de l’Annonciade peut être considéré comme le premier musée d’art moderne en France.
L’accrochage des années cinquante de Georges Gramont était le fruit d’un collectionneur, grand amateur d’art. Celui de 2015 se devra d’être plus contemporain.
Ainsi, pour ses 60 ans, le musée proposera une nouvelle manière de découvrir les différents courants artistiques.
Lorsque le musée ouvre en 1955, St Tropez, après avoir été la cité des peintres, s’apprête à entrer dans l’ère du cinéma, du show bizz et des médias . Françoise Sagan y fait la une, Roger Vadim y tourne “Et Dieu… créa la femme“, les artistes de la Nouvelle Vague y déferlent…
Le musée exposera durant l’été des photographies et textes, témoins de ce St Tropez des années cinquante, et un cinéma sera installé en plein air dans son jardin en juillet et août avec une programmation de films tous datés de 1955 et en hommage aux actrices féminines d’alors Marina Vladi, Sophia Loren, Grace Kelly, Jeanne Moreau, Simone Signoret, Giuletta Masina, Katharine Hepburn…
Infos pratiques
Musée de l’annonciade
Du 12 juin – 19 octobre 2015