Mac LYON : Jardin synthétique à l’isolement

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1971
Antoine Catala, Jardin synthétique à l’isolement
Antoine Catala, Jardin synthétique à l’isolement

Jeune artiste plasticien français, le Musée d’art contemporain de Lyon présente la première exposition personnelle en France d’Antoine Catala. Après des études artistiques à Londres, Antoine Catala s’installe à Berlin puis à New York où il multiplie les expositions tant personnelles que collectives et où il fait partie d’une jeune génération d’artistes associés à Margaret Lee et à sa galerie d’un nouveau genre, à la fois artist run space, lieu de production et galerie commerciale, 47 Canal.

“Du monde venait aux vernissages, il y avait une énergie géniale (…) Le Travail de Margaret consiste en des jeux de collaborations avec ses amis artistes. Margaret m’a demandé, comme elle l’a demandé à un grand nombre de ses amis, de collaborer pour plusieurs pièces. Typiquement, elle propose de manière ouverte et intuitive une procédure, un mode d’emploi ou un règle simple. Margaret connaît bien mon travail et, par ses collaborations, parfois l’aiguille” se souvient-il

Portrait d'Antoine Catala, Photo: Ioulex

Portrait d'Antoine Catala Photo Ioulex

Qu’il s’agisse de ses vidéos-­sculptures ou de ses raccourcis sémantiques, la spécificité d’Antoine Catala est de jouer avec le langage et les images. Il met les nouvelles technologies au service de son imagination, jouxte mots et objets, surfe sur internet et les réseaux sociaux, remodèle les images, les logos, tout ce qui va lui permettre d’inventer ou plus exactement de réinventer notre environnement en créant par exemple des images qui respirent. La recherche artistique d’Antoine Catala repose sur la conjonction du réel, de l’image et du langage pour aboutir à une finalité poétique.

“Aujourd’hui, un mot, par le biais d’une recherche internet, permet de faire se manifester des millions d’images. Puis, par le truchement des imprimantes 3D, un mot permet d’accéder à des fichiers, qui à leur tour permettent d’imprimer des objets associés à ce mot. Ainsi, avec l’aide des machines, une nouvelle équivalence physique est établie : Objet = Image = Mot.” explique-t-il.

Analyser et interpréter les relations que nous entretenons avec les images tel que nous les percevons à travers les réseaux et médias numériques actuels, constitue l’interrogation auxquelles tentent de répondre les œuvres de Catala qui, en apparence humoristiques et revêtues d’une certaine insouciance, cachent en réalité une gravité certaine. Les œuvres s’enchaînent, dans leur conception et réalisation, conjuguant sciences et sens.

Depuis sa création en 1984, le musée d’art contemporain de Lyon a choisi de collectionner des expositions, qui sont autant d’occasions d’acquérir des œuvres très spécifiques, souvent monumentales, conçues par les artistes en dialogue étroit avec le musée, et c’est dans la continuité de cette politique que le “Jardin synthétique à l’isolement d’Antoine Catala sera acquis par le mac LYON.

Vue du Musée d'art contemporain de Lyon, photo: Blaise Adilon

Vue du Musée d'art contemporain de Lyon photo Blaise Adilon

Avec son Jardin synthétique à l’isolement, Antoine Catala nous plonge en pleine pénombre parsemée de plantes artificielles, d’écrans, de roches, de signes et de sons, ceux qui constituent des aides au langage, pour les enfants non-­verbaux ou qui ont des difficultés à parler et créé en collaboration avec des professionnels qui encadrent des enfants non­-verbaux ou des non-verbaux eux même. L’artiste a voulu concrétiser ici les problèmes de communication, comment la machine et son langage spécifique peut établir une connexion avec l’extérieur.

Antoine Catala explique son œuvre en ces termes :

“Certaines personnes connaissent le langage mais ne peuvent pas parler. Une partie de ces non ­verbaux ne communiquent qu’avec des signes ou pictogrammes, qui mis côte à côte constituent des phrases. L’usage plus récent de tablettes (type iPad) donne à ces non ­verbaux accès à des applications qui leur permettent de parler via ces assemblages de pictogrammes avec des voix artificielles. Ce que racontent nombre de ces non verbaux lorsqu’ils parviennent à communiquer est la souffrance d’être incompris et de ne pouvoir communiquer avec les autres normalement. Le Jardin synthétique à l’isolement est un arcadia composé de plantes et d’arbres artificiels et jonché de rochers­runes associés à des pictogrammes utilisés par des non verbaux. Ce système de communication par le biais d’images rentre dans le cadre de mon travail. Je m’intéresse à notre dépendance aux images et notre relation quasi­physique à celles­ci. Les systèmes de communication liés aux images sont une thématique qui traverse mon travail. Par exemple pour la dernière Biennale de Lyon, j’avais présenté un rébus grandeur nature, où chaque élément de l’installation constituait une phrase.”

Un bien joli thème pour découvrir un talentueux artiste.

Infos pratiques

Du 17 avril au 12 juillet 2015

Musée d’art contemporain de Lyon
Cité internationale
81 quai Charles de Gaulle – Lyon

www.mac­lyon.com