Leur nombre ne cesse d’augmenter et leur participation y est sans cesse croissante, les festival sont depuis quelques années le vent en poupe et pour cause : ils soutiennent la création artistique, rendent la culture accessible au plus grand nombre, en assurent le rayonnement tout en défendant l’identité culturelle.
Or, et c’est à la stupéfaction générale, tant des visiteurs que des acteurs, que leur place, jusqu’à aujourd’hui privilégiée au sein des politiques publiques de la culture, se trouve dramatiquement remise en question.
C’est ainsi que, privés de subventions, une centaine de ces festivals n’aura pas lieu cette année. Exit Le plus vieux festival de musique classique de France, à Strasbourg, fini les Voix du Gaou qui avaient accueilli Sting, aux oubliettes les Muzik’Elles de Seine-et-Marne… Et tant d’autres, 143 au total !
“La situation est très tendue”, confirme Jean-Philippe Toussaint, président de l’association France Festivals.
La cause ?
Principalement de drastiques coupes budgétaires, décidées par les villes, les conseils généraux et les conseils régionaux qui sont les principaux soutiens financiers.
“Ces coupes remettent en cause l’idée d’un service public de la culture”, s’inquiète Jean Varela, président du Printemps des comédiens.
Les plus grands festivals sont touchés, Avignon y compris :
“Nous sommes conscients de la situation économique, confie Paul Rondin, directeur délégué du festival, mais il faudrait que les politiques en discutent avec nous, au lieu d’agir brutalement.”
Si les plus fragiles lancent des appels aux dons, tel le mas des Escaravatiers, tous ont les yeux tournés vers le ministère de la Culture et ses faibles 2 % d’aides directes aux festivals, Fleur Pellerin signant depuis janvier des “pactes pour la culture” avec des villes comme Clermont-Ferrand, Cambrai et Strasbourg afin qu’elles s’engagent à maintenir leur budget culturel pendant trois ans.
Cependant, d’après Emmanuel Négrier, cela ne suffira pas :
“Cette crise va empirer, car les festivals sont à la fois plus dynamiques et plus fragiles qu’avant. La fusion des régions aura des conséquences, tant en termes de crédits pour la culture que de nouveaux changements politiques.”
Quand les festivals s’éteignent, ce sont des passions qui s’évanouissent, c’est toute la culture d’un pays qui se meure.