Exodus: Gods And Kings, le film à éviter absolument !

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Exodus: Gods And Kings
Exodus: Gods And Kings

Jamais un film de Ridley Scott ne fut aussi, navrant, ennuyant, inutile, une vraie galéjade. Le film est mauvais du sol au plafond, du début à la fin, vide, sans fond, sans objectif. 140 millions de dollars pour 2h31 minutes d’un film qui se débat dans ses déboires tant le scénario est…, mais où est -il d’ailleurs ce scénario?

Dès les premières minutes vous savez que vous allez vivre un calvaire… La fresque biblique de Ridley Scott vous embarque dans un très mauvais remake des 10 commandements* où Batman, Christian Bale, sous les traits de Moïse, ne parvient pas, tout au long du film, à nous faire oublier que ce rôle n’était pas du tout fait pour lui, mais pour un Charlton Heston nouvel génération. Etre Moïse n’est pas chose facile, être ou ne pas être juif, telle est la question. Christian Bale est un super héros, mais pas un penseur. Il fait la guerre comme il ferait la paix, absolument pas convaincu de ses choix. Frère du pharaon par hasard, il en devient, dans le film, son principal opposant presque aussi par hasard .

Emporté par un éboulement de pierre dans la montagne, Christian Bale se casse la jambe, subit un traumatisme crânien et rencontre Dieu. Dieu incarné par un morveux d’une dizaine d’années qui est juste là, tout au long du film, pour faire tourner Moïse en bourrique.

L’idée aurait pu peut être bonne, mais les dialogues entre les deux antagonistes sont tellement limités, que tout part en vrille et plonge le film dans une niaiserie sans fond. Beau comme un héros, Christian Bale ne réussit à aucun moment à être crédible dans ce personnage, où la psychologie de Moise, très forte en intention et sauveur de peuple, aurait du lui apporter de la puissance et de la gloire dans son jeu d’acteur.

Glabre et orangé, maquillé à l’égyptienne antique 2014, l’Australien Joel Edgerton, lors du tournage aurait dit à Ridley Scott : “Tu as ressuscité le péplum avec Gladiator, tu vas l’enterrer avec Exodus.” Les critiques américains ont d’ailleurs, eux aussi, lors de la sortie du film au USA, jeté la pierre à Joel Edgerton, pour son interprétation de Ramsès II jugée trop molle. Et effectivement elle est molle, molle à en mourir. La seule force de l’interprétation, tient dans la puissance du pouvoir de pharaon, ce qui le sauve à peine! Un pharaon qui s’avère bête et méchant et qui ne souhaite que de se débarrasser de son Moïse de frère. Alors tout est bon dans l’inaction, on tue, on tue, on retue, on se venge et on tue et on se revenge. Quand s’abattent les fameuses plaies d’Egypte, les effets spéciaux pharaoniques, (1 300 scènes d’effets spéciaux dans le film), notamment par des crocodiles se dévorant entre eux, ne vous donnent pas la chair de poule, ne vous provoquent aucune peur, mais vous interpellent, tant ceux-ci sont grossiers, tapageurs, proches de l’écoeurement. Des effets spéciaux échappés d’une série B, qui auraient eu la chance de gagner au loto. Des plaies lancées par un gamin, disant à Moise que tout est permis, que tout est bon, même la mort d’enfant égyptien, pour que le peuple juif soit libéré de la tyrannie. Pharaon, qui se retrouve en famille, pustulé de partout, pustules qui, à elles seule, achèvent la puissance du maître de l’Egypte.

L’une des scènes finales entre Moïse et Ramsès, tous les deux au milieu d’une mer rouge entrouverte est une apothéose de nullité, pas de dernier combat entre les deux ex- frères, mais un passage en machine à laver, où chacun d’eux, emmené par une immense vague, se retrouve pharaon, du côté égyptien et Moïse sur la route de Canaan. Incredible !

Deux questions subsidiaires à la fin du film se posent : le bâton de berger de Moïse remplacé par un glaive ? Le pourquoi de l’apparition de Sigourney Weaver ? Il est vrai que j’ai vu le film en VF ! Très mauvais choix, les doublures sont d’un niveau affligeant, les voix choisies et surtout celle qui double Joel Edgerton, achèvent l’ensemble du film.

Censuré cette semaine, au Maroc dans certaines villes, une polémique aux États-Unis s’est faite sur Exodus: Gods and Kings, sur les réseaux sociaux, sur la prédominance d’acteurs blancs pour camper le rôle de Moïse et du pharaon, tandis que les acteurs noirs interprétaient essentiellement les rôles d’esclaves et de voleurs.

Un film à éviter absolument ! et c’est bien dommage !

Réalisé par Ridley Scott –  Avec Christian Bale, Joel Edgerton, John Turturro – En salle depuis le 24 décembre

Voir aussi sur artsixMic : La conférence de presse de Exodus: Gods And Kings

*un film de Cecil B. DeMille de l’année 1956