8,8 millions de personnes, dont 3 millions d’enfants, vivent en France sous le seuil de pauvreté

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Pauvrete en france en 2018
Pauvrete en france en 2018

En 2017, le Secours populaire a accompagné près de 3 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, dont deux millions exclusivement pour l’aide alimentaire.

Emmanuel Macron présentera demain le plan pauvreté, le gouvernement parie sur une réforme du Revenu de solidarité active (RSA) pour permettre une sortie plus efficace de la précarité. Avec ce “plan pauvreté”, Emmanuel Macron espère aussi combattre l’image de “président des riches” que lui colle l’opposition. Car selon le dernier baromètre Ipsos pour le Secours populaire français publié hier, plus d’un tiers des Français on été confrontés à la pauvreté en 2018, une hausse de deux points par rapport à 2017. Les Français sont 39% à avoir été confrontés à des privations multiples en 2018, contre 37% l’année précédente. Un Français sur cinq estime avoir des difficultés à se procurer une alimentation saine pour assurer trois repas par jour, selon le sondage. La majorité des personnes interrogées (81%) sont par ailleurs convaincues que leurs enfants seront plus vulnérables face à la pauvreté que leur génération.

La France comptait en 2016 quelque 8,8 millions de personnes, dont trois millions d’enfants, vivent sous le seuil de pauvreté, soit 14% de la population, selon des chiffres de l’Insee. Ce taux monte à 19,8% pour les moins de 18 ans.

En France, selon le seuil de pauvreté adopté, un individu est considéré comme pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 846 euros (seuil à 50 % du revenu médian) ou 1015 euros (seuil à 60 %). Parmi celles qui sont en dessous de ce revenu médian, près de 5 millions ont moins de 855 euros mensuels pour vivre. Mais les personnes interrogées par le Secours populaire français fixent eux le seuil de pauvreté à 1 118 euros.  Leur nombre est donc encore plus important si l’on retient le seuil de 1 118 euros avancés par les Français dans le baromètre. La situation familiale joue également un grand rôle dans le risque d’être confronté à des difficultés matérielles. 34,8 % des familles monoparentales sont pauvres, soit un taux quatre fois plus élevé que les couples avec un ou deux enfants. A partir de trois enfants, en revanche, le taux de pauvreté des familles en couple augmente très nettement, à 23,9 %.

Le Secours populaire s’est penché cette année sur l’alimentation. Sur le millier de personnes interrogées, plus de deux personnes sur dix ont déclaré avoir des difficultés financières pour s’alimenter sainement, trois fois par jour. Les difficultés pour s’alimenter est pour les français l’indicateur-clé de la pauvreté : 86 % d’entre eux pensent qu’on est en situation de pauvreté quand on éprouve régulièrement d’importantes difficultés pour se procurer une alimentation saine et équilibrée. Or, l’alimentation est loin d’être un poste de dépense préservé. Au contraire, face aux dépenses contraintes, comme le logement ou l’énergie, il est de plus en plus souvent une variable d’ajustement. Ajustement qui peut être quantitatif (manger moins, sauter un repas…) et/ou qualitatif (manger moins équilibré, moins de produits frais…). De plus 3 Français sur 4 considèrent que l’UE ne s’investit pas beaucoup aujourd’hui dans la lutte contre la précarité, et sont massivement convaincus de l’importance de la préservation de l’aide alimentaire aux plus démunis.

En 2017, le Secours populaire a accompagné près de 3 millions de personnes dont deux millions exclusivement pour l’aide alimentaire.

Ce qu’on veut entendre, c’est qu’il faut éradiquer la pauvreté. Et plus que des paroles, c’est des moyens à la hauteur de cet enjeu qu’on attend“, a déclaré Claire Hédon, présidente d’ATD Quart monde.

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