Selon Mediapart, Luz serait sur le départ de Charlie Hebdo, il aurait récemment confié qu’il n’en pouvait plus, et aurait annoncé son départ pour septembre prochain. Luz qui, le 21 mai, s’apprête à sortir un album intitulé “Catharsis” pour “sortir de l’état de sidération », livre dans lequel il revient sur les événements, raconte son quotidien dévasté et ses doutes sur son envie de dessiner. Il avait dernièrement déclaré “Je ne dessinerai plus le personnage de Mahomet, il ne m’intéresse plus”, “Je m’en suis lassé, tout comme celui de Sarkozy. Je ne vais pas passer ma vie à les dessiner”. Luz évoque également la récupération politique dont son journal a été l’objet dans le cadre des discussions entamées au sujet de la “Loi renseignement“.
D’un autre côté, Jeannette Bougrab a déclaré dans un entretien à Valeurs Actuelles publié vendredi dernier : “Moi, contrairement à Luz, je continue à parler du Prophète“, et va même plus loin et accuse le dessinateur d’être “un médiocre, un usurpateur” qui, selon elle, ne doit d’avoir la vie sauve qu’à “une méchante gueule de bois“, déclarant qu’ « on a connu mieux comme héros ». Jeannette Bougrab qui, avant son départ pour la Finlande, était l’invité hier soir, de l’émission “On n’est pas couché“. Celle-ci, s’est expliquée sur ses déclarations et interrogée par Léa Salomé, parlé de sa relation avec Charb, relation dénoncée par la famille du dessinateur. “J’ai perdu l’être aimé, mon amour, une partie de moi” avait-elle dit sur BFM TV.
Depuis quelques temps déjà, la rédaction de Charlie Hebdo est divisée.
Rescapée du 7 janvier, la journaliste Zineb El Rhazoui a reçu le 13 mai un courrier de la direction de l’hebdomadaire qui la convoque à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave. Mise à pied jusqu’à l’entretien, Zineb El Rhazoui parle d’une “mesure punitive” ; “Je suis choquée et scandalisée qu’une direction qui a bénéficié d’autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d’aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l’équipe et fait l’objet de menaces”, s’insurge-t-elle dans le Monde. Patrick Pelloux, a apporté son soutien à la journaliste “On est tous encore en train de gérer l’après-attentat. Convoquer des membres de l’équipe qui sont encore dans des souffrances incroyables, c’est méchant et déloyal“, a-t-il déclaré dans le même quotidien.
Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, les survivants se divisent sur ce qu’il convient de faire des 30 millions d’euros arrivés au journal. Charlie Hebdo est détenu actuellement à 40 % par les parents de Charb, à 40 % par le dessinateur Riss, devenu le nouveau directeur du journal, et 20 % par Eric Portheault, cogérant. Il faut rappeler qu’à l’époque le journal, était au bord de la faillite, et ne se vendait qu’à 30 000 exemplaires.
L’hebdomadaire a vu depuis affluer les dons, les abonnements et vendu à plus de 7 millions d’exemplaires son «numéro des survivants», sorti le 14 janvier. Mais trois mois après que la rédaction ait été décimée, quinze salariés ont réclamé un statut d’«actionnaires salariés à part égale» du journal. Réunis en un collectif qui comprend, Zineb El-Rhazoui, Simon Fieschi, Antonio Fischetti, Pascal Gros, Philippe Lançon, Laurent Léger, Luz, Mathieu Madénian, Catherine Meurisse, Patrick Pelloux, Martine Rousseaux, Jean-Baptiste Thoret, Sigolène Vinson, Jean-Luc Walet et Willem, ceux-ci estiment que Charlie Hebdo est désormais un «bien commun» et ils dénoncent tous ensemble le «poison des millions».
Il n’y a pas d’échelle dans la souffrance, mais il y a la solidarité, disait Christiane Taubira, ce midi dans l’émission “le Supplément” de Canal +. Mais y- a-t-il une échelle dans l’intelligence, oui c’est sûr ! Tous les jours on nous le prouve à travers tous un tas de débats aussi inutiles qu’inappropriés et même débiles.
L’argent, l’argent, l’argent tout tient dans ce mot, un mot sans valeur mais qui cause tant de malheurs, qui ruine tant de vies, d’idées, d’ aventures, et beaucoup d’autres choses, qui ont, elles, de vrais valeurs. 30 millions d’euros récupérés sur le dos de morts qui auraient surement, eux, aimé rester en vie. Alors longue vie à Charlie Hebdo, et si ce trop plein de moyens leur pose problème, qu’il le mette dans un pot commun à la presse, celle qui en a aussi grand besoin !