Filles et Femmes Afghanes
Filles et Femmes Afghanes - Photo : timsimages.uk/Shutterstock.com

Selon l’Unesco, plus d’un million d’Afghanes ont été privées d’école depuis 2021, l’Unesco, qui indique également que cette baisse du taux de scolarisation dans l’enseignement primaire est notamment due à l’interdiction pour les enseignantes de donner cours aux garçons.

Selon l’Unesco, plus d’un million d’Afghanes ont été privées d’école depuis 2021, l’Unesco, qui indique également que cette baisse du taux de scolarisation dans l’enseignement primaire est notamment due à l’interdiction pour les enseignantes de donner cours aux garçons, «aggravant la pénurie» de professeurs. D’après les derniers chiffres de l’Unesco parus ce jeudi, 2,5 millions de jeunes filles sont actuellement déscolarisées, ce qui représente 80 % de la population féminine en âge d’aller à l’école. L’Afghanistan, est le seul pays au monde à interdire l’éducation aux filles de plus de 12 ans et l’arrivée des talibans, en août 2021, a condamné 8 jeunes filles sur 10 à perdre l’accès à l’éducation.

« L’UNESCO s’alarme des conséquences néfastes de ce décrochage scolaire de plus en plus massif, qui pourrait conduire à une augmentation du travail des enfants et des mariages précoces », a déclaré l’agence.

Le nombre d’élèves du primaire a également diminué. L’Afghanistan ne comptait que 5,7 millions de filles et de garçons dans le primaire en 2022, contre 6,8 millions en 2019, selon l’UNESCO.

L’exclusion des filles de l’éducation résulte de plusieurs facteurs, notamment des mariages d’enfants, des grossesses précoces, des normes de genre discriminantes dans la société, du travail des enfants et du manque d’accès facile et sûr à des écoles à proximité de leurs lieux de vie. Ces filles méritent une seconde chance. L’UNESCO appelle les donateurs et les gouvernements à renouveler leurs engagements à investir dans l’éducation des filles“. Audrey Azoulay Directrice générale de l’UNESCO

Investir dans l’éducation des femmes et des filles : un investissement judicieux pour accélérer le développement

En mars 2024, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’UNESCO avait publié un document montrant que les investissements dans l’éducation des filles ont eu des incidences très positives ces vingt dernières années. On compte maintenant moins de filles non scolarisées (122 millions) que de garçons non scolarisés (128 millions) et, d’après les données les plus récentes, 114 femmes pour 100 hommes sont inscrites dans l’enseignement supérieur.

Tujours selon l’Unesco Derrière les chiffres mondiaux se cachent cependant des poches d’exclusion tenaces. À l’exception de l’Afghanistan, les dix pays affichant les taux de non-scolarisation des filles les plus élevés se situent tous en Afrique. Dans huit d’entre eux, plus de la moitié des filles d’âge scolaire ne sont pas scolarisées ; en Afghanistan, 75 % des filles ne vont pas à l’école.

Plusieurs associations tentent de mettre sur pied des modes d’apprentissage alternatifs. L’Unesco, dit avoir établi sur place «des programmes fondés sur l’implication des communautés locales dans vingt provinces du pays», afin de dispenser des cours d’alphabétisation. Début mars, l’ONG Begum Organization for Women a de son côté lancé sa propre chaîne de télévision à Paris, Begum TV, avec pour objectif de permettre aux Afghanes d’avoir un accès à l’éducation, avec six heures de cours par jour diffusées en dari et en pachto depuis la capitale française.

Durant les Jeux Olympiques 2024 des athlètes ont rappelé une liste interminable de restrictions. Kimia Yousofi qui vit aujourd’hui en Australie, d’exprimer ce qu’elle pensait en enlevant son dossard, qui laissait entrevoir le message suivant : «Education, sport, nos droits.» Face aux journalistes, elle avait expliqué ressentir une «responsabilité» envers les femmes de son pays. «Elles ne peuvent rien faire. Elles doivent rester silencieuses. Je ne suis pas une personne politique, mais je peux être la voix des filles afghanes.»

Ou la membre de l’équipe des réfugiés, la «Bgirl» Manizha Talash qui lors des tours préliminaires du breaking féminin, a déployé ses ailes bleues, ornées de trois mots : «Free Afghan Women.» Avant d’être finalement disqualifiée par le CIO, qui proscrit toute manifestation politique lors des Jeux olympiques. Avant de monter sur scène, Manizha Talash expliquait qu’elle n’était pas partie d’Afghanistan par «peur des talibans» ou parce qu’elle ne pouvait pas y vivre. «Je suis partie pour faire ce que je peux pour les filles d’Afghanistan, pour ma vie et mon futur.» «J’ai fait ses ailes à partir du tissu d’une burqa. La burqa est un habit religieux qui cache tout le corps d’une femme, ne laissant apparaître que ses yeux. Dans mon pays, c’est obligatoire. Avant d’ajouter : « J’ai souhaité afficher mon soutien aux femmes qui choisissent de porter ou de ne pas porter cet habit religieux, que ce soit à Kaboul ou à Paris. Elles devraient toujours être libres de décider par elles-mêmes, mais en Afghanistan ce n’est pas le cas. Elles méritent d’être libres. »

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