Au cours des dernières décennies, le gouvernement iranien a tout mis en œuvre pour empêcher les Iraniens et les Israéliens de se rencontrer lors d’événements internationaux, sans se soucier de ce que les peuples ressentent au fond d’eux-mêmes.
TATAMI : L’histoire
La judokate iranienne Leila (Arienne Mandi) et son entraîneuse Maryam (Zar Amir) se rendent aux Championnats du monde de judo avec l’intention de ramener sa première médaille d’or à l’Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l’implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve.
NOTE D’INTENTION
Au cours des dernières décennies, le gouvernement iranien a tout mis en œuvre pour empêcher les Iraniens et les Israéliens de se rencontrer lors d’événements internationaux, sans se soucier de ce que les peuples ressentent au fond d’eux-mêmes. Malgré tout, nous avons trouvé le moyen d’échapper au diktat du régime des Mollahs. Nous nous sommes retrouvés à deux heures de Tel Aviv et de Téhéran, à Tbilissi, en Géorgie, pour raconter l’histoire d’athlètes iraniennes courageuses qui risquent leur vie au nom de la liberté. Les artistes israéliens et iraniens se sont reconnus les uns les autres au sein de la communauté des artistes et ont découvert qu’ils étaient en réalité très proches et qu’ils avaient beaucoup en commun – l’art, l’esthétique, le cinéma. Nous sommes convaincus que l’art est la voix de la raison dans le vacarme du monde. L’histoire que nous avons choisie de raconter dans ce film est celle de trop nombreux artistes et sportifs qui ont dû renoncer à leurs rêves, parfois contraints d’abandonner leur pays et leurs proches en raison d’un conflit entre une communauté et un gouvernement. Au bout du compte, nous espérons avoir réalisé un film qui prouvera au monde que l’humanité et la coopération triomphent toujours. Nous avons voulu faire de cette collaboration artistique et cinématographique un hommage à ces artistes et ces athlètes – et à tous ceux qui se battent pour dépasser la folie de la haine aveugle et du désir de destruction mutuelle, et qui, en dépit des épreuves, aspirent à bâtir un avenir ensemble. Zar Amir et Guy Nattiv
Comment vous êtes-vous rencontrés et comment est née votre collaboration si singulière ?
Zar Amir : De manière très simple. J’ai été contactée pour le casting du film de Guy et, parallèlement, LES NUITS DE MASHHAD sortait aux États-Unis – et c’est comme cela qu’on a fait connaissance à Los Angeles. On a d’abord parlé du personnage de Maryam, la coach, et puis j’ai commencé à aider Guy et son équipe pour le casting, mais aussi pour la production en tant que productrice associée et j’ai été consultée pour l’authenticité des situations. C’est aussi comme cela que j’avais participé aux NUITS DE MASHHAD (et à d’autres projets liés à l’Iran et au Moyen-Orient) grâce à mes connaissances et à ma compréhension des enjeux de la région. Guy a été très généreux dès le départ et très ouvert aux questionnements et aux idées qu’Elham, sa coscénariste, et moi pouvions avoir. On a donc entamé cette collaboration de cette manière avant que Guy ne me propose d’être sa coréalisatrice.
Guy Nattiv : J’ai vu LES NUITS DE MASHHAD et j’ai été époustouflé. Zar est une force de la nature. J’ai tout de suite eu envie de lui confier le rôle de Maryam, la coach, mais en apprenant à se connaître, je me suis rapidement rendu compte que notre collaboration pouvait aller bien au-delà. Elle n’a pas tardé à devenir directrice de casting – fonction qu’elle avait déjà occupée pour LES NUITS DE MASHHAD – pour tous les rôles parlant farsi (à l’exception d’Arienne Mandi qui avait déjà été engagée). Elle s’est aussitôt distinguée grâce à son goût exceptionnel, son sens du détail et son intégrité artistique absolue. J’avais envie de m’associer avec un cinéaste iranien pour raconter cette histoire iranienne et je savais que Zar envisageait déjà de passer à la réalisation. Elle avait cette ambition. Avec Zar, nous avons exactement les mêmes goûts cinématographiques – nous aimons le cinéma d’auteur, le cinéma audacieux – si bien que c’était une démarche très naturelle. On s’est très bien entendus et, le premier jour du tournage, on avait le sentiment qu’on travaillait ensemble depuis des années.
Zar Amir : En tant qu’Iranienne, je connaissais déjà certains athlètes qui avaient vécu la même situation, et j’ai aussi eu l’occasion de très bien connaître une judokate qui avait été confrontée aux mêmes difficultés et qui a fait partie d’une équipe de réfugiés judokas ! Je savais qu’il y avait une urgence à raconter cette histoire et la vision artistique de Guy m’a beaucoup poussée à m’impliquer dans ce projet. Non seulement comme actrice, mais aussi comme directrice de casting, productrice associée et coréalisatrice.
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