Dans la lignée des expositions photographiques présentées à La Ralentie, toutes choisies parmi les artistes représentés par l’agence révélateur, «Insomnies» d’Irène Jonas, prend naturellement sa place.
C’est par la matière, l’adjonction d’huile aux grains photographiques qu’Irène Jonas ancre et encre «son insomnie». Les images qu’elle associe et densifie deviennent les témoins et les protagonistes de ses nuits sans fin, et nous ramènent à nos propres éveils nocturnes. L’esprit voyage librement, passant d’une sensation à une autre, fait surgir et se mêler souvenirs enfouis et expériences quotidiennes. L’insomnie peuple aussi la nuit de créatures inquiétantes ou amies, hybrides de réalité et d’inconscient. Tout est encore fugace, fragile et l’on sent dans les images l’éventualité d’une disparition totale de ses visions : sont-elles sur le point de s’obscurcir totalement ou au contraire sont-elles sur le chemin d’une éblouissante clarté ? Elles matérialisent tout à la fois l’épaisseur du temps, son instabilité et son inexorable bruissement. De cet éveil naissent des énigmes, des chimères qui nous poursuivent parfois la nuit achevée.
« Dans la lignée des expositions photographiques présentées à La Ralentie, toutes choisies parmi les artistes représentés par l’agence révélateur, «Insomnies» d’Irène Jonas, prend naturellement sa place. Ses photographies, subtilement retravaillées à l’huile, transfigurent la réalité, devenant de véritables tableaux. Ici, les pigments sombres vaporisent leurs brumes sur la scène d’un sommeil rendu impossible. Et, pour la première fois dans ce travail nocturne, la couleur infiltre la nuit de l’artiste. Errance du rêveur avide de repos, soumis aux apparitions à fleur d’ inconscient, tels des flashes forçant la paupière, crevant la nuit rétinienne en clairs obscurs tendres et cruels. Visions hantées, qui prennent le regard de l’insomniaque autant que celui du regardeur, le noir fait tache, contamine, comme si l’artiste, passeuse de nuit, à travers des images nous hypnotisait à notre tour, faisant de l’insomnie une scène partagée. Fenêtres de maisons, fantômes d’enfances, corps de poupées cassées recomposés évoquant Hans Belmer, balcons au bord du vide, autant de fresques figurant une archologie d’un intime quasi universel. » Isabelle Floch, Galerie La Ralentie
Irène Jonas “Insomnies”
Exposition du 20 septembre au 19 octobre 2024
Galerie La Ralentie
22-24 rue de la Fontaine-au-Roi
75011 Paris
A voir aussi sur artsixMic :
Véronique Rieffel présente Katia Kameli
Marie Serruya : I Got Ingot in Las Vegas
We Are Here au Petit Palais !
Symfolia : Le plus grand arbre du monde !
La mécanique de l’exploit, le corps à l’épreuve du sport
Sonia Gomes “…vivem no compasso do sol”
Première exposition d’Ilana Savdie en France
Aline Motta, Brésil et Afrique, une Histoire partagée !
Désobéissantes de Nazanin Pouyandeh
Tomber des nu(e)s : Le corps masculin réinventé !
Tiffany Bouelle investit Le Royal Monceau !
Salah Missi à la no/mad utopia gallery
Caroline Faindt : Et si la nature reprenait ses droits ?
INTIME / EXTIME : La vulve a-t-elle révélé tous ses secrets ?
La Patinoire Royale Bach : Lita Albuquerque, Renaud Auguste-Dormeuil et Marie-Luce Nadal
Yannick Fournié à la Ange Monnoyeur Gallery
Rencontre avec le photographe DANILA TKACHENKO
La galerie Andréhn-Schiptjenko présente Theresa Traore Dahlberg
Saïdou Dicko et Hyacinthe Ouattara chez AFIKARIS
Kate Barry : MY OWN SPACE
BRONZE : Think, Move, Sleep à la GGB !
a ppr oc he dédié au médium photographique
Gao Weigang s’expose chez Carita