AI for Peace – 80 ans des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki : The Symphony of Deep Layers, un concert-événement conçu comme un appel à la paix mondiale !
Guerre entre la Russie et l’Ukraine, conflit israélo-palestinien… Chaque jour, le monde s’embrase davantage, et chacun assiste, impuissant, à la montée des tensions. Le renforcement de la dissuasion nucléaire est perçu positivement exacerbant ainsi le risque de prolifération nucléaire. La russie a suspendu sa participation au Traité New Start en 2023. Pourtant, la paix est possible et souhaitable, en chacun de nous, entre nous, et entre États. Rencontre avec Madame Eva Thelisson qui est la co-fondatrice et la directrice exécutive de l’ AI Transparency Institute.
artsixMic : En introduction de votre association de « l’AI Transparency Institute » il est indiqué : “L’art favorise la transmission du savoir. En touchant les cœurs, il les transforme et pousse à la réflexion.” Fondée en décembre 2018, votre association œuvre en faveur d’une intelligence artificielle de confiance au service des objectifs de développement durable et des générations futures, avec comme missions principales : l’éducation, la recherche et la veille juridique. L’IA Transparency Institute qui vise notamment à promouvoir la paix, ses valeurs, le développement durable et le bien-être des utilisateurs d’IA. Il est expliqué aussi sur votre site : L’intelligence artificielle est une intelligence démontrée par des machines, par opposition à l’intelligence naturelle affichée par les humains ou les animaux. Qu’il existe 3 TYPES D’IA.
artsixMic : Comment aujourd’hui, nos sociétés peuvent elles vivre et même pourrait-on dire survivre, simplement de part le fait que cette technologie, se savoir, qui n’appartient actuellement qu’a des sociétés de droits privés ?
Eva Thelisson : Il est vrai que bon nombre des développements récents visant à mettre les technologies de l’IA à la disposition du grand public, tels que ChatGPT, sont le fait d’organisations privées qui possèdent également l’infrastructure informatique, les données et la puissance de calcul qui rendent ces technologies possibles. Cependant, une grande partie du développement fondamental et des connaissances en matière d’IA a eu lieu dans les universités, qui sont dans la plupart des cas des organisations financées par des fonds publics. Ces connaissances sont mises à la disposition du public par le biais de bibliothèques et de publications à source ouverte, et sont imposées par les agences de financement nationales. Par le biais du Forum sur la gouvernance de l’IA et des Expositions d’art sur l’IA, l’Institut pour la transparence de l’IA s’est constamment efforcé d’établir un dialogue entre les différentes parties prenantes, y compris les acteurs de la société civile, et, grâce à ces événements, de sensibiliser aux avantages et aux inconvénients de l’IA et d’équilibrer le pouvoir entre ceux qui créent ou déploient l’IA et ceux qui l’utilisent ou l’évaluent. Il s’agit également de développer une compréhension et un vocabulaire communs parmi les parties prenantes de la société, du monde universitaire et de l’industrie sur ce que l’IA signifie et ce qu’elle peut faire.
artsixMic : Un combat qui s’annonce de haute intensité, comment votre structure pourrait-elle nous aider à préserver, nos vies, nos libertés, nos futurs, nos sociétés ?
Eva Thelisson : En tant qu’organisation à but non lucratif, nous avons suivi l’évolution de la politique et de la législation en matière d’IA depuis ses débuts au niveau international. Nous avons commenté des projets de textes dans plusieurs institutions avec un statut d’observateur. Nous avons également développé un forum ouvert, le Forum sur la gouvernance de l’IA, pour créer des ponts et construire un espace de dialogue entre les différentes parties prenantes, pour échanger sur l’état de l’art, sur les opportunités et les risques. Cet espace de dialogue et les publications annuelles sur la gouvernance de l’IA ont également permis d’accueillir des réflexions sur la façon dont nous devrions développer l’IA pour qu’elle soit responsable, juste et digne de confiance. Depuis 2019, nous avons réussi à rassembler des chercheurs, des juristes, des représentants gouvernementaux, des acteurs de la société civile, des éthiciens et des acteurs de l’industrie pour formuler une vision de l’utilisation responsable de l’IA qui est désormais intégrée dans de nouvelles réglementations telles que la Convention du Conseil de l’Europe, les lignes directrices de l’OCDE ou l’Acte sur l’IA de l’UE. En outre, nous avons développé une série d’outils, appelés indices CareAI, pour permettre aux organisations publiques et privées d’évaluer si le développement de l’IA tout au long de son cycle de vie est responsable, impartial, digne de confiance, équitable et durable. Il s’agit d’un projet pilote et nous invitons les entreprises à nous contacter pour tester cet outil.
artsixMic : Peut-on encore se protéger de la montée en puissance de cette mystification qu’engendre dorénavant ces mastodontes de l’information ?
Eva Thelisson : Oui, nous pouvons protéger nos communautés et les générations futures des effets négatifs de l’IA. Tout d’abord, nous devons adopter une approche inclusive qui rassemble diverses parties prenantes de manière ascendante et participative, y compris les minorités et les communautés vulnérables, dans le cadre d’un dialogue constructif sur l’IA et sur ce que nous voulons qu’elle soit. Deuxièmement, nous devons améliorer notre connaissance de l’IA, de ce qu’elle peut et ne peut pas faire et, plus important encore, de ses risques, grâce à des programmes éducatifs qui impliquent tous les acteurs de la société et favorisent le développement de la pensée critique chez les citoyens. Enfin, nous devrions collectivement développer des mécanismes de recours accessibles et efficaces pour contester les outils d’IA et leurs décisions. L’Institut s’engage dans ces voies afin de promouvoir l’utilisation bénéfique de l’IA pour les utilisateurs finaux, y compris la protection des droits de l’homme. Nous avons besoin de fonds pour cela et invitons les organisations partageant les mêmes intentions à soutenir nos activités.
artsixMic : Ou se situe aujourd’hui et celui de demain, notre envie du Durable et de Paisibilité selon votre institut ?
Eva Thelisson : L’AI Transparency Institute est préoccupé par la consommation d’énergie des grands modèles de langage (LLM) tels que ChatGPT. Dans le cadre d’une collaboration de recherche interdisciplinaire, nous avons été les premiers à développer des outils permettant aux organisations et aux chercheurs d’évaluer l’impact environnemental de la formation et du déploiement de systèmes d’IA, grâce à l’indice CareAI ESG Digital and Green. Nous avons également développé un autre outil, le CareAI Digital Health Index, qui évalue si les systèmes d’IA et leur développement sont conformes aux réglementations existantes pour les systèmes et objets connectés dans le domaine de la santé et s’ils favorisent le bien-être des patients et des autres parties prenantes. L’AI Transparency Institute s’engage en faveur du développement durable de l’IA et de son utilisation bénéfique et digne de confiance pour promouvoir la santé et le bien-être des citoyens.
artsixMic : Quels moyens I’A Transparency Institute a t-elle mis en œuvre ou va t-elle mettre en œuvre pour que cette intelligente artificielle reste viable, constructive et éthique dans la continuité du développement de notre conscience collective ?
Eva Thelisson : Comme mentionné ci-dessus, nous organisons le Forum annuel sur la gouvernance de l’IA depuis 2019, qui vise à favoriser une discussion constructive entre les différentes parties prenantes sur le développement responsable, digne de confiance et éthique de l’IA. En outre, nous sommes engagés avec un statut d’observateur aux niveaux internationaux et à travers notre dialogue, nos activités de recherche avec des experts en IA nous soutenons le le développement responsable de ces outils et leur réglementation (UE, OCDE, etc). L’Institut participe également à l’élaboration et à la diffusion de matériel pédagogique (conférences, programmes d’études, blogs, etc.) afin de développer une culture de l’IA plus large et une pensée critique à l’égard de l’IA. Enfin, nous avons développé une plateforme en ligne pour aider les organisations publiques et privées à évaluer leurs pratiques concernant l’IA de confiance envers plusieurs parties prenantes. Cette évaluation de l’impact de l’IA sur les droits de l’homme, le développement durable, la protection des données, etc. est désormais juridiquement contraignante pour les entreprises dans de nombreux secteurs au sein de l’UE.
artsixMic : AI for Peace | 80 ans des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki.
Eva Thelisson : Un projet caritatif promu par votre institut qui proposera en 2025, une rencontre entre l’art et la science intitulé « The Symphony of Deep Layers », un concert de musique classique qui se déroulera au Japon, dans des salles prestigieuses à d’Hiroshima, de Kyoto et de Tokyo.
artsixMic : Pourquoi une telle proposition de la part de votre association ? Quels en sont ses objectifs et ses attentes, ses résultats ?
Eva Thelisson : L’art est un excellent moyen de sensibiliser le grand public et d’encourager la réflexion critique sur un sujet particulier. Avec “The Symphony of Deep Layers”, nous voulons célébrer la fusion de l’art et de la science en proposant un spectacle musical interprété conjointement par des artistes humains et de l’IA pour promouvoir la paix dans le monde. Il s’agit également de montrer comment l’IA peut réellement améliorer la créativité humaine et nous aider à repousser les limites de ce que nous pouvons réaliser en utilisant l’IA de manière constructive. Nous avons l’intention de mettre en évidence le potentiel positif et constructif de l’IA.
Il s’agit dans le même temps d’un rappel de la souffrance humaine en temps de guerre, 80 ans après les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki.
artsixMic : Un projet caritatif qui ose une rencontre entre l’art et la science ?
Eva Thelisson : Oui, comme indiqué précédemment, la fusion de l’art et de la science est un excellent moyen de sensibiliser aux préoccupations technologiques croissantes, notamment en ce qui concerne les possibilités et les risques de l’IA. C’est également une excellente plateforme pour démontrer que l’IA peut réellement aider l’humanité à repousser les limites de la créativité et de l’innovation.
artsixMic : Une exploration du domaine de l’intelligence artificielle . Afin de célébrer dites-vous relation étroite entre la musique et les mathématiques appliquées, qu’en est-il ?
Eva Thelisson : Les mathématiques sont un élément commun à la musique et à l’intelligence artificielle. Alors que la musique se manifeste par de nombreuses couches ou ondes superposées dans une progression harmonique, l’IA, comme les réseaux neuronaux, est composée de couches qui se déclenchent dans certaines conditions, tout comme notre cerveau réagit à différents stimuli. Grâce à cet événement, nous espérons susciter l’émotion et la beauté par la confluence de l’art et des mathématiques.
«The Symphony of Deep Layers» de la compositrice suisse Joséphine
Maillefer, commandée pour l’occasion, qui sera également accompagnée par une pièce
composée par le biais d’un algorithme d’intelligence artificielle.
artsixMic : Une mise en bouche de nos prochaines musiques, d’une autre manière de concevoir nos futures productions musicales ?
Eva Thelisson : L’IA est un outil qui offre aux artistes la possibilité de changer la façon dont la musique est créée et produite. Elle a également le potentiel de repousser les limites de l’expression musicale. Cependant, je crois fermement qu’elle ne surpassera pas l’artiste et le potentiel de la créativité humaine. Nous devons également nous rappeler que de nombreux chefs-d’œuvre musicaux ont été créés sans l’IA et continueront de l’être. L’IA va certainement développer et accélérer l’émergence d’expressions créatives et musicales plus nombreuses, et pourrait même permettre à des personnes qui ne sont pas formées aux arts musicaux de s’exprimer musicalement grâce à l’utilisation de l’IA.
artsixMic : Votre mot de la fin ?
Eva Thelisson : L’IA n’est qu’un outil développé selon un processus industriel et dont les conséquences sont de la responsabilité des designers et des organisations qui conduisent ces projets de recherche, de conception et de développement, et les mettent sur le marché. Ils doivent rendre des comptes et être tenus responsables pour les dommages qu’ils créent.
L’IA n’a de sens que si elle est synonyme de progrès pour la collectivité et non d’instrument de pouvoir dans les mains de quelque uns.
Merci, Madame Eva Thelisson, d’avoir pris le temps de répondre aux questions d’artsixMic
The Symphony of Deep Layers
The Symphony of Deep Layers
, est un concert de musique classique qui se déroulera au Japon du 12 au 27 avril 2025, durant la période des cerisiers en fleurs, dans des salles prestigieuses à Hiroshima, Kyoto et Tokyo.
L’année 2025, tout comme le choix du Japon, présentent une dimension symbolique : on commémorera les 80 ans des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki.
La réalité des dommages des bombardements ne doit pas être oublié. Une réaction nucléaire en chaine libère une énorme quantité d’énergie dans un temps très court, sous forme de chaleur, de radiation et d’explosion. Les bombardements de Hiroshima et Nagasaki ont causé la mort de plus de 100 000 personnes en quelques secondes les 6 et 9 août 1945, brûlées dès les premières secondes, et de 200 000 personnes des suites de l’explosion. Les effets à long terme des radiations ont continué à causer des décès dans les années qui ont suivi, augmentant encore le nombre total de victimes.
En célébrant la relation étroite entre la musique et les mathématiques appliquées, via une musique composée par l’IA, ce concert rendra hommage au caractère universel et intemporel de la musique.
La musique comme les mathématiques sont intemporelles. De même que la souffrance humaine.
The Symphony of Deep Layers renvoie ainsi non seulement à une méthode algorithmique, le Deep Learning, mais également aux multiples facettes des émotions humaines, en temps de guerre ou de paix.
Ce concert valorisera la culture et la musique suisses à l’étranger en interprétant une création mondiale de la pièce «The Symphony of Deep Layers» de la compositrice suisse Joséphine Maillefer, commandée pour l’occasion. Au programme, figurera également une pièce composée par le biais d’un algorithme d’intelligence artificielle.
Le reste du programme inclura des œuvres choisies pour leur appropriation toute particulière aux thèmes abordés. Le Pie Jesu de Lili Boulanger et le Requiem de Fauré compléteront le fil artistique du concert.
Cet événement vise également à rendre hommage au médecin suisse Marcel Junod, qui a été le premier médecin occidental à se rendre au Japon après les bombardements nucléaires de 1945 d’Hiroshima et de Nagasaki, en tant que délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Un monument est érigé en son honneur dans le jardin de la paix à Hiroshima.
Des artistes de renommée internationale
- Béa Droz, soprano
- Konstantin Ingenpass, baryton
- Eléonore Thélisson, jeune soliste
- Renaud Bouvier, chef de chœur de la Cité de Lausanne
- Maestro Nobuki Okumura, chef d’orchestre symphonique
- Joséphine Maillefer, compositrice
- Dr. Florian Colombo, compositeur AIVA
Un projet caritatif qui ose une rencontre entre l’art et la science
Les fonds collectés par l’AI Transparency Institute, porteur du projet, seront reversés en faveur de programmes pour la Paix. Les dons des entreprises établies en Suisse peuvent être exemptés d’impôts. Une campagne de levée de fonds est en cours via le site web du projet. Il est prévu de compenser les émissions carbone en plantant des arbres portant un message de paix.
La musique comme les mathématiques sont intemporelles. De même que la souffrance humaine.
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