Les législatives 2024 - 1er tour
Les législatives 2024 - 1er tour - Source : https://www.lemonde.fr/resultats-elections/

Le 30 juin, environ 10 millions de personnes ont choisi de voter pour le RN à l’occasion du premier tour des élections législatives. Quelle Honte pour la France ! 

Ce dimanche 30 juin, près de 34 % des électeurs soit environ 10 millions de personnes ont choisi de voter pour le Rassemblement national à l’occasion du premier tour des élections législatives.

À l’issue de la soirée électorale, Le Parisien a publié une étude réalisée par Ipsos sur le profil des électeurs de chaque parti. L’enquête a été menée auprès de 10 000 personnes deux jours avant le vote. Il en ressort d’abord que le Rassemblement national fait un meilleur score auprès des jeunes que des plus âgés. Le parti de Jordan Bardella a récolté 33 % des voix chez les 18-24 ans (48 % pour le NFP, 9 % pour Ensemble), contre 29 % chez les 70 ans et plus (32 % pour Ensemble, 18 % pour le NFP).

Toujours d’après sondage d’Ipsos, les électeurs du RN sont pour beaucoup issus du milieu ouvrier : 57 % d’entre eux ont voté pour le parti d’extrême droite (21 % pour le NFP, 7 % pour Ensemble). Ils sont aussi très représentés chez les employés (44 %). 31 % des retraités ont voté pour le RN, 31 % viennent des professions intermédiaires, et 21 % sont des cadres.

53 % des électeurs se disent insatisfaits d’Emmanuel Macron. 61 % se disant par ailleurs « pas du tout satisfaits » de leur niveau de vie ont voté pour le Rassemblement national.

Quoi qu’il en soit, le RN a obtenu le score le plus élevé, mais cela ne lui garantit pas une majorité absolue pour autant. Le Front populaire a résisté avec 28 %, tandis que la macronie est distancée à 20,7 %. 78 députés ont été élus dès le premier tour, dont 39 du RN et 32 du Nouveau Front populaire.

La France de la haine a déclaré la guerre à notre France

Dans l’Aisne par exemple, quatre circonscriptions sur cinq sont conquises dès le premier tour par le RN. A l’issue de ce scrutin, il y a 301 triangulaires possibles. Aujourd’hui deux France sont entrées en opposition. Comme l’écrit Thomas Legrand dans Libération, ce n’est pas le fascisme qui vient, mais l’illibéralisme qui guette. Et selon Médiapart, l’illibéralisme, c’est la guerre ! Les régimes « illibéraux » ne se contentent plus de pervertir la démocratie pour n’en conserver que les oripeaux. Ils entendent maintenant gangréner l’ordre international, pour que se donne libre cours la guerre de tous contre tous. Après Poutine, Nétanyahou,  Viktor Orban, Bardella ! En Pologne l’illibéralisme du PiS a gouverné pendant 8 ans : détricotage de l’état de droit et de l’enseignement, main mise sur l’audiovisuel public, attaques sur le féminisme et le droit à l’avortement, etc…L’illibéralisme est sournois. Il arrive toujours auréolé d’une forte légitimité populaire après des élections victorieuses. 

Dans le Journal du dimanche, le ton est à la dénonciation de l’administration, des corps intermédiaires, à la confiscation du pouvoir par les structures de l’Etat.

Les législatives 2024 dans la presse étrangère : «peur», «séisme», «chute vertigineuse dans l’inconnu»

Alors que la Hongrie de Viktor Orbán s’apprête à prendre la présidence tournante de l’UE lundi 1er juillet, celui-ci s’allie avec l’extrême droite autrichienne et les centristes tchèques pour tenter de peser au Parlement européen.

«La démocratie française parle et elle fait peur», écrit la rédactrice en chef du Temps, Madeleine von Holzen, dans un éditorial sombre du quotidien suisse ce dimanche soir. «Le premier tour des élections législatives en France s’achève sous le regard effaré de ses voisins européens. […] La Suisse ne connaîtra jamais le chaos français, son système et sa culture politiques la protègent de cette effarante débandade. […] Le pouvoir est toujours partagé et le compromis impose au final la modération des idées. La centralisation, qui creuse les écarts, est impossible dans un pays si fédéraliste», rappelle-t-elle.

Pour le Corriere della Serale commentateur Aldo Cazzullo écrit que le «cordon sanitaire anti-Le Pen a céd黫Pendant des décennies, il avait maintenu le Front (aujourd’hui Rassemblement) national hors du pouvoir et du système», écrit Cazzullo. Qui estime que le vote de ce dimanche «marque, à droite, le passage des héritiers de De Gaulle à ceux de Vichy et de l’Algérie française».

Roger Cohen du New York Times pointe ce dimanche le «sérieux revers» d’Emmanuel Macron. Pour le Président, «trois années difficiles s’annoncent», «Il semble que l’on se souviendra de lui comme du président qui a permis à l’extrême droite d’accéder aux plus hautes fonctions de l’État».

Dorian de Meeûs, pour la Libre Belgique, qui cible le président français dans son édito titré sur une «chute vertigineuse dans l’inconnu». «Ce dimanche 30 juin restera sans doute dans l’histoire comme un prélude au triomphe de l’extrême droite française »., l’illibéralisme du PiS a gouverné pendant 8 ans : détricotage de l’état de droit et de l’enseignement, main mise sur l’audiovisuel public, attaques sur le féminisme et le droit à l’avortement, voilà le résultat.

Pour Manon Duboc Chercheuse en sciences sociales

Le natalisme du RN se résume en quelques mots : pousser les femmes françaises à faire des enfants français pour dresser une digue démographique contre la submersion migratoire et le déclin civilisationnel. Un projet qui combine étroitement le sexisme et la xénophobie et qui, très probablement, entraînerait des conséquences calamiteuses.

La progression de l’extrême droite : une prophétie autoréalisatrice ?

Par François-Xavier Demoures  – Président de l’agence « Etonnamment, si »

Pourquoi la progression de l’extrême-droite est-elle regardée avec une forme de fatalisme ? Malgré de très nombreuses études, il semble toujours difficile d’expliquer pourquoi les idées du Rassemblement national s’imposent aussi massivement dans le débat public. Il ne suffit pas de dire que le message anti-démocratique du RN répond à une attente des Français car ceux-ci restent fermement attachés aux valeurs démocratiques, d’ouverture et de tolérance. Une autre manière d’envisager la question se dessine alors : celle de savoir comment les récits anti-démocratiques se sont imposés et par qui ils ont été imposés, jusqu’à devenir dominants, c’est-à-dire à la fois omniprésents, invisibles et difficiles à remettre en cause.

La France de l’Un a déclaré la guerre à la France des Autres. Aujourd’hui honteux d’être français et de vivre avec des individus proche de la haine avec les autres, je suis totalement abasourdis par le score du Rassemblement national au premier tour de ces législatives. La gauche et la macronie  appellent à des désistements au second tour pour battre avec vigueur le RN !