Le RN ne s’inscrit pas dans l’arc républicain : Emmanuel Macron tacle enfin le Rassemblement national !
Notre président “du en même temps”, a déclaré aux journalistes de l’Humanité : “Le RN ne s’inscrit pas dans l’arc républicain ” au même titre d’ailleurs que Reconquête. Le chef de l’état qui aussi estimé que «les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes» mercredi à la cérémonie d’entrée au Panthéon du résistant communiste étranger, Missak Manouchian, fusillé par les nazis et mort pour la France en 1944.
Il renvoie ainsi le RN à son passé, alors que, quand Élisabeth Borne en 2023, avait jugé que le RN était l’héritier de Pétain. «Je ne crois pas du tout à la normalisation du Rassemblement national. Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c’est une idéologie dangereuse», avait ainsi déclaré Elisabeth Borne dans un entretien à Radio J diffusé le dimanche 28 mai 2023.
Des propos contrastant avec ceux tenus par son Premier ministre, Gabriel Attal, qui avait affirmé au début du mois de février de cette année que « l’arc républicain, c’est l’Hémicycle ». Alors que Fabrice Leggeri, ex-directeur de Frontex, rejoint la liste du Rassemblement national pour les élections européennes, le maire de Béziers salue le “bon coup politique” du parti de Jordan Bardella. La liste de Jordan Bardella fait la course en tête dans les enquêtes d’opinion. La cheffe de file des députés du RN a annoncé qu’elle se rendrait à la cérémonie mercredi, malgré de nombreuses critiques.
Le comité de soutien pour la panthéonisation jugeant eux « insupportable » la venue de Marine Le Pen ! Car, malgré sa stratégie de dédiabolisation, Marine Le Pen est bien l’héritière d’un parti fondé par d’anciens SS et collaborationnistes, ceux qui à l’époque ont torturé et fusillé les héros de «l’Affiche rouge» ces résistants apatrides dirigés par un Arménien, Missak Manouchian, et désignés à la vindicte par les nazis. Marine Le Pen qui saluait en décembre une « loi de durcissement des conditions de l’immigration ». Celle qui déclarait en 2019 au Figaro : «Moi, je considère, comme Matteo Salvini, qu’il faut arrêter l’immigration et je suis parfaitement opposée, contrairement aux Républicains qui les votent en toutes circonstances, à la relocalisation forcée des migrants dans des pays qui ne souhaitent pas les accueillir», a-t-elle poursuivi.
La présidente du Rassemblement national qui considère que «les migrants, c’est comme les éoliennes». «Tout le monde est d’accord pour qu’il y en ait mais personne ne veut que ce soit à côté de chez lui», avait-elle ironisé. Jordan Bardella qui déclarait en 2019 : «C’est par le retour aux frontières que nous sauverons la planète».
Alors que dans le groupe de Missak Manouchian, ils étaient 23, tous étrangers : Espagnol, Hongrois, Polonais, Italiens, Roumaine, Arméniens, qui ont défié l’occupant allemand. Ils furent traqués sans relâche par les brigades spéciales de la police française jusqu’à leur arrestation, avant d’être exécutés le 21 février 1944 au Mont-Valérien.
Quand ils tombent le 21 février 1944 au Mont-Valérien, ils sont très jeunes. Thomas Elek, Georges Cloarec, Rino Della Negra, Maurice Fingercweig, Léon Goldberg, Robert Witchitz et Roger Rouxel ont à peine 20 ans. Célestino Alfonso, Jonas Geduldig, Spartaco Fontanot, eux, avait moins de 30 ans. 10 d’entre eux apparaissent sur l’affiche rouge placardée par l’occupant dans tout Paris. Tous ces étrangers qui ont eux sauvés la France, alors que le RN ne sauvera jamais personne, mais qui depuis des années nous entraîne chaque jour et davantage dans la haine des autres.
Le 21 février 1944, Missak Manouchian écrit sa dernière lettre à son épouse, Mélinée, rescapée comme lui du génocide arménien.
21 février 1944, Fresnes
Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée.
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. On va être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.
Je m’étais engagé dans l’armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur ! à tous !
J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et [d’]avoir un enfant pour mon honneur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse.
Tous mes biens et toutes mes affaires. Je [les] lègue à toi et à ta sœur, et pour mes neveux.
Après la guerre, tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la Libération.
Avec l’aide de mes amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à mes parents en Arménie. Je mourrai avec 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait [de] mal à personne et, si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine.
Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant au soleil et à la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal, sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et [à] ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien bien fort, ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur.
Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.
Manouchian Michel
P.-S. : J’ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène. M.M.
Le groupe Manouchian, ils sont 23. Ici, a été ajouté Joseph Epstein, le colonel Gilles, chef des FTP d'Ile-de-France, arrêté avec Missak Manouchian, le 16 novembre 1943. ©AFP PHOTO / CLEMENS RUTHER / SERGE KLARSFELD
Strophes pour se souvenir – L’affiche rouge
Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmes Ni l’orgue ni la prière aux agonisants Onze ans déjà que cela passe vite onze ans Vous vous étiez servis simplement de vos armes La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants L’affiche qui semblait une tache de sang Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles Y cherchait un effet de peur sur les passants Nul ne semblait vous voir Français de préférence Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants Avaient écrit sous vos photos Morts pour la France Et les mornes matins en étaient différents Tout avait la couleur uniforme du givre A la fin février pour vos derniers moments Et c’est alors que l’un de vous dit calmement Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses Adieu la vie adieu la lumière et le vent Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses Quand tout sera fini plus tard en ErivanUn grand soleil d’hiver éclaire la colline Que la nature est belle et que le coeur me fend La justice viendra sur nos pas triomphants Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline Et je te dis de vivre et d’avoir un enfantCe poème écrit par Louis Aragon en 1955, s’intitule “Strophes pour se souvenir“. C’est en 1959 lorsque Léo Ferré l’a mis en chanson, qu’il a été popularisé sous le titre de “L’Affiche rouge” Chanson “L’affiche rouge” interprétée ici par Léo Ferré“ |
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