Amelia Gray : Isadora chez L’Ogre
C’est flamboyant, c’est cruel, terriblement ambitieux aussi, c’est le grand roman, magnifiquement traduit par Nathalie Bru, qu’il fallait pour rendre justice au génie créatif d’Isadora Duncan.
Isadora est un roman biographique, à la fois un portrait magistral de l’une des plus grandes artistes du xxe siècle et un hommage flamboyant à la rage d’exister, de créer et de jouir d’Isadora Duncan.
En 1913, Isadora Duncan est au sommet de sa carrière, et déjà internationalement reconnue comme celle qui a définitivement révolutionné la danse. Tout Paris bruisse de ses nouvelles créations et cancane à propos de ses relations amoureuses hors normes pour l’époque.
Alors que l’Europe s’apprête à basculer dans le chaos, Isadora perd ses deux enfants dans un accident tragique. Fuyant le regard avide du monde, incapable de danser, et à la limite de la folie, elle entame un voyage en méditerranée, accompagnée de quelques proches, en quête d’une manière de se réinventer en tant que femme et en tant qu’artiste.
Comme tout roman biographique, tout y est à la fois vrai – il suffit de lire l’autobiographie d’Isadora Duncan pour s’en rendre compte – et faux, à moitié engoncé dans les faits et dans l’imagination délicieuse d’Amelia Gray. L’autrice, qui décrit avec une extrême précision – et aussi un incroyable humour, omniprésent – la cruauté psychologique impitoyable dont fait aussi bien preuve Isadora Duncan dans sa grandeur que ses proches dans leur petitesse.
Isadora c’est sa puissance et à sa liberté, c’est aussi le portrait de l’ensemble de la famille Duncan, de sa sœur Élisabeth, de son amant Paris Singer, le riche héritier des machine à coudre Singer, et de l’amant d’Élisabeth, Max Merz. C’est l’histoire d’une femme dont la créativité irradie au-delà de toutes les conventions sociales, même aux heures les plus sombres de son histoire.
C’était une femme libre, qui avait choisi d’avoir des enfants de pères différents, sans se marier. venue de l’autre côté de l’océan, pieds nus, sans corset, elle a conquit et sidéré le public de la Belle époque. C’est aussi, un incroyable roman sur le deuil, Isadora Duncan qui invente ses propres règles face à la danse bien sûr mais aussi face à l’amour et aux conventions sociales.
Le soir du 14 septembre 1927, elle dîne avec son amie Marie Desty, le pilote automobile Benoît Falchetto l’invite à venir essayer son nouveau bolide, Isadora rassure son amie, en lui en criant “Je pars vers l’amour !”. Démarrant en trombe, la puissance du vent fait voler un bout de son écharpe, qui vient se prendre dans l’essieu de la roue, étranglée et éjectée de la voiture, elle est tuée sur le coup.
Amelia Gray : Isadora
Amelia Gray
Isadora
Traduit par Nathalie Bru
Taille : 140 mm / 185 mm – 550 p – 25€
ISBN : 978-2-37756-144-5
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