Kees Van Dongen : Deauville me va comme un gant !
Kees Van Dongen (1877–1968), s’installe à Paris en 1897, il en deviendra des années plus tard, le peintre du Paris mondain. Il expose en 1904 chez Ambroise Vollard, et en 1905 au Salon d’automne aux côtés des fauves Henri Matisse et Maurice de Vlaminck, et entre 1906 et 1907, il vivra notamment au Bateau-Lavoir avec sa famille. Il commencera à connaître le succès vers 1910, alors en contrat avec la galerie Bernheim – Jeune.
En 1913, alors que le mouvement fauve s’étiole, Kees Van Dongen adopte une nouvelle manière, il quitte Montmartre pour le quartier de Montparnasse. Peintre ambitieux, il a désormais accès à la haute bourgeoisie parisienne, notamment grâce à sa rencontre avec la marquise Luisa Casati. Il devient dans les années 1920-1930 le portraitiste du Tout-Paris. Il est notamment connu pour ses portraits de femme. Réputé pour sa vie exubérante, Van Dongen est séduit en 1916 par la merveilleuse Léo Jasmy. Léa Jacob, dite Jasmy, est modiste, artiste, et ambassadrice de la « Maison Jenny & Co ». Il abandonne alors, son épouse et emménage avec elle dans un hôtel particulier du bois de Boulogne. Elle lui ouvre les portes du grand monde. Décoré de la légion d’honneur en 1926, il est naturalisé français en 1929. Il continue dans la voie du portrait jusqu’aux années 30, qui marquent ses retrouvailles avec les paysages. À partir de 1913, une année charnière pour lui, Van Dongen prend ses « quartiers d’étés » à Deauville chaque année et pendant de longues années, l’artiste peindra, dessinera et animera, les étés de Deauville.
Il s’installera à Monaco en 1959, dans une villa qu’il baptise le Bateau-Lavoir, en souvenir de ses années à Montmartre. Il y habitera jusqu’à la fin de sa vie en 1968.
« Deauville, ça me va comme un gant. J’y retrouve ma clientèle et ça ressemble à la Hollande, à cause de la lumière grise et des pluies sur la mer » – Kees Van Dongen (Par i s Match, 10 octobre 1959)
L’exposition Van Dongen « Deauville me va comme un gant » est consacrée à l’artiste, et à ses liens si particuliers avec Deauville et la Normandie. Au coeur de cette exposition, un ensemble d’oeuvres et de documents revient sur l’influence de la Jenny Sacerdote dans l’entourage du peintre. Jenny, Jeanne Adèle Bernard (1868-1962), est une grande couturière française. Figure majeure de l’entre-deux-guerres, pionnière, combative et féministe avant l’heure, elle révolutionne la mode par son approche artistique, mais aussi technique et colorimétrique.
Proche des artistes, et considérée elle-même comme une artiste, elle est à la tête, de 1909 à 1948, de l’une des maisons de haute couture les plus en vue de son époque. À la fois créatrice, dirigeante, femme et muse, elle inspire de nombreux peintres, comme Kees Van Dongen, Jean Dunand, Henri Gervex, Emilie Charmy ou encore Jean-Gabriel Domergue, ainsi que le caricaturiste Sem.
À l’occasion de l’exposition, La Suite Jenny Sacerdote prête de nombreuses archives de la couturière : correspondances, dessins… qui seront exposés aux côtés du portrait de Jenny, dans la section de l’exposition, consacrée au « Monde du spectacle ».
Cet événement donne à voir une partie de l’Histoire de la station balnéaire renommée pour son glamour, et met à l’honneur Madame J. Sacerdote. La Normandie, Deauville avec sa plage et les bains de mer, le cheval, l’Orient, le monde du spectacle, la garçonne ou femme libérée, les grands portraits, montrent comment l’artiste retrouve dans l’atmosphère de la cité, ses sujets picturaux favoris emblématiques des années folles.
Kees Van Dongen : Deauville me va comme un gant
Exposition du 2 juillet au 25 septembre 2022
Franciscaines de Deauville
145b Av. de la République
14800 Deauville
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