Jean Moncorgé alias Gabin a incarné la France plus qu’aucun autre acteur.
Jean Gabin, de son vrai nom Jean Gabin Alexis Moncorgé, est né le 17 mai 1904 dans le 9e arrondissement de Paris et mort le 15 novembre 1976 à Neuilly-sur-Seine. Après plusieurs années de cabarets, le cinéma l’appelle et il tourne dans son premier film au titre prémonitoire : Chacun sa chance (1930).
Du flic au truand, du cheminot au chef de clan, du légionnaire au banquier, Gabin a incarné tous les Français avec puissance et sobriété. Un siècle de notre société, représenté par ses films les plus emblématiques, dont 26 furent tournés dans les illustres studios de Billancourt (La Grande Illusion, Le Jour se lève…) et de Boulogne (Touchez pas au grisbi, Le Chat, Deux hommes dans la ville…)
Celui qu’on surnomme alors “gueule d’amour” incarnera alors le type du Français râleur au grand cœur dans les cultes Quai des brumes face à Michèle Morgan ou Julien Duvivier, qui lui permet de prouver son talent dans La Belle équipe (1936) aux côtés de Charles Vanel, dans Pépé le Moko dans lequel Gabin interprète avec brio un truand.
En deux ans, il va tourner dans des films parmi les célèbres du cinéma français comme La Grande illusion, Gueule d’amour avec Mireille Balin (1937), La Bête humaine (1938), Le Jour se lève (1939). En septembre 1939, Gabin est mobilisé, et en février 1941, il quitte la France pour les États-Unis, refusant de tourner pour les allemands. En 1943, Gabin s’engagera dans les Forces Françaises Libres et sera décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre.
Après la guerre, Jean Gabin revient au monde du spectacle mais connaît plusieurs échecs malgré quelques oeuvres d’envergure. Il renoue véritablement avec le succès en 1954 grâce à Touchez pas au grisbi (Jacques Becker) avec lequel il prouve, sur sa cinquantaine, qu’il est bel et bien un acteur d’exception. Il se forme ainsi cette image d’homme charismatique, aguerri, dominateur et qui force le respect. Il confirme avec French cancan (1955) et Razzia sur la chnouf (1955). Avec Le Baron de l’écluse (1960), Le Président (1961), Le Cave se rebiffe (1961).
Du rififi à Paname (1966), Le Pacha (1968), il multiplie les collaborations avec des cinéastes de renom (Grangier, Verneuil, Delannoy, de La Patellière), continue de souffler les dialogues de Michel Audiard. Avec Un Singe en hiver, tourné auprès du jeune Jean-Paul Belmondo, Mélodie en sous-sol avec Alain Delon, acteur qu’il retrouve ainsi que Lino Ventura pour Le Clan des Siciliens (1969).
Durant les années 1970, Gabin choisit davantage ses rôles pour asseoir cette figure de patriarche. On le retrouve dans La Horse (1970), Le Chat (1971) puis L’Affaire Dominici (1973). Il joue à nouveau avec Alain Delon dans Deux hommes dans la ville en 1973, son dernier grand succès. Son ultime apparition au grand écran sera pour L’Année sainte, réalisée par Jean Girault en 1976. Il décède le 15 novembre de la même année.
Le musée des années 30 à Boulogne-Billancourt
L’histoire de Boulogne-Billancourt est fortement marquée par la mémoire du cinéma, qu’elle fait régulièrement renaître en programmant des expositions majeures. Après Brigitte Bardot, Romy Schneider et Jean-Jacques Beineix, la ville consacre un hommage à Jean Gabin, qui a notamment tourné plus du quart de sa centaine de films dans les studios de Billancourt et de Boulogne.
Conçue en étroite collaboration avec la famille de l’acteur l’exposition se décline, sur 700 m² avec la présentation d’effets personnels, affiches de films, matériel de tournages, éléments de décors, agrémenté d’une quinzaine d’écrans projetant des extraits de films et de documentaires, ainsi qu’une expérience de réalité virtuelle dans une scène de Le Jour se lève, le chef-d’oeuvre de Marcel Carné.
Cette magnifique rétrospective le raconte, de son enfance aux Trente Glorieuses, de sa famille à Boulogne-Billancourt aux célèbres studios où il détient le record de films tournés, de ses débuts sur scène à ses rôles légendaires, de la 2e DB à sa passion pour la terre et les chevaux…
Une programmation pour tous les publics
Projections de films, conférences-débats, immersion en réalité virtuelle, ateliers cinéma pour les plus jeunes, parcours sur les traces des studios, expos photo en plein air et affiches dans les médiathèques… Cette exposition cinéphile, historique, mais aussi populaire et ludique, propose des événements réguliers.
La Filmographie de Jean Gabin
Jean Gabin L’exposition
Du 9 mars au 10 juillet 2022
Musée des Années Trente – Espace Landowski
28, avenue André-Morizet
92100 Boulogne-Billancourt
A voir aussi sur artsixMic :
Quand Toulouse-Lautrec regarde Degas
Richard Ballard : Entre Terres et Ciels
Emilio Scanavino : This is tomorrow
Nin : Je suis I am, honore la langue anicinabe
MachinaXion au Château de La Roche-Guyon
L’Ukraine éternelle au Palais-Royal
HERVÉ DI ROSA : Ses sources – Ses démons
C’est en croyant aux roses qu’on les fait éclore
Chantal Thomass : Rouge baiser avec Rometti !
Politiquement Intime : Oeuvres engagées
La Dignité des Gitans de Christine Turnauer
Christian Louboutin : L’Exhibitionniste II
HAMSI Boubeker à l’Espace Art Gallery
Pedro Cabrita Reis : Les Trois Grâces
Rêve d’absolu par David Daoud
Regards d’Asie by Eleonora Campofiorito
Close-up, nom masculin invariable
Boris Labbé : L’Infini turbulent
Le Monde de Steve McCurry est au Musée Maillol
Flore Kunst présente ICONO à La Rochelle
Bárbara Wagner, Benjamin de Burca : Swinguerra
Eva Jospin : Galleria au Musée de la Chasse
L’art, le féminisme et Dames nature !
Hamidi ici et maintenant à La Galerie 38
Claudia Meyer : The Echo of Silence
Corda – Pole Dance : de l’érotisme au sport