L’artiste et résistante franco-américaine Joséphine Baker, sera la première femme noire à faire son entrée dans le temple républicain du Panthéon.
Originaire des États-Unis, de l’État du Missouri, Joséphine Baker avait “deux amours“, chanteuse, danseuse et comédienne, elle avait aussi tous les talents. Enfant pauvre, Joséphine fuit, à 13 ans, la famille de Blancs qui la traite en esclave pour suivre une troupe de théâtre , elle se heurtera véritablement au racisme de l’Amérique ségrégationniste, et pourtant son pays de naissance. C’est à 19 ans, que Freda Josephine McDonald, débute en 1925 sur les planches du music-hall parisien. Dès ses premières représentations, le public parisien est enthousiaste. À une époque où l’on exhibe les “indigènes” comme des bêtes de foire, Joséphine devient l’objet d’une sincère adulation.
Avec son pagne de bananes et ses danses aux rythmes jamais entendus en France, elle en devient une icône parisienne, mais aussi un des fantasmes coloniaux de l’époque. Devenue une figure emblématique du Paris des Années folles, elle collectionne les amants, dont Simenon, et aussi les maîtresses. Elle pose pour Picasso, Van Dongen, Jean Cocteau et Man Ray, et apparaît sous la plume de Fitzgerald, Colette et Paul Morand.
En 1927, Joséphine mènera la revue aux Folies Bergères. En 1931 avec “J’ai deux amours” dont les paroles sont restées dans les mémoires : “J’ai deux amours – Mon pays et Paris – Par eux toujours – Mon cœur est ravi”, elle vit aussi sa vie en chanson.
Sa tournée américaines de 1936 ravivera les traumatismes de l’enfance. Elle se fait refouler des hôtels, et la communauté noire, l’accuse de ne rien faire pour les siens. De retour en France en 1939, Joséphine Baker entre dans la Résistance, devient agent du contre-espionnage à Paris pour la Résistance, milite au sein de la Croix-Rouge française, et s’engage dans l’armée de l’air. Après la guerre, ses activités lui valent la croix de guerre, la Médaille de la résistance et la Légion d’honneur des mains du Général de Gaulle. Elle restera gaulliste toute sa vie.
En 1947, Joséphine Baker épouse Jo Bouillon et achète avec lui le domaine des Milandes en Dordogne. Suite à une fausse couche, elle ne peut avoir de bébés, elle décide d’adopter des enfants de toutes les origines (sa « tribu arc-en-ciel ») pour prouver que des enfants de différentes religions et de différentes ethnicités peuvent être frères et sœurs. Le château familial se transformera en parc d’attraction, ouvert au public, pour que tout le monde puisse admirer les enfants qui grandissent en harmonie.
Dans les années 1950, elle soutient le Mouvement afro-américain des droits civiques. Elle s’engage dans la lutte contre le racisme, et porte sa Légion d’honneur et ses décorations de guerre pour participer à la marche des droits civiques de Washington, le 28 août 1963, avec Martin Luther King. Joséphine Baker est la seule femme avec la militante Daisy Bates qui prendra la parole à la tribune, devant les 250 000 marcheurs.
A soixante-sept ans, Joséphine Baker remonte sur scène au Carnegie Hall de New York, dans 17 villes américaines. En mars 1975, Joséphine Baker inaugure une rétrospective de ses cinquante ans de carrière , « Joséphine à Bobino ». Dans la salle, un parterre de stars : Alain de Boissieu, gendre de Charles de Gaulle, Sophia Loren, Mick Jagger, Mireille Darc, Alain Delon, Jeanne Moreau, Tino Rossi, Pierre Balmain ou même la princesse Grace de Monaco.
Le 10 avril 1975, Joséphine Baker est victime d’une hémorragie cérébrale et hospitalisée à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, elle y meurt le 12 avril à l’âge de 68 ans. Le 30 novembre 2020 elle entrera au Panthéon !
Emmanuel Bonini : La Véritable Joséphine Baker
Au-delà de sa vie intime et professionnelle qu’elle dévore à pleines dents, Joséphine, née dans la misère d’un ghetto de Saint Louis en Amérique, devient par-dessus tout l’incarnation de la générosité absolue. Accumulant les succès et les revers, elle émerveille, exaspère, désarme par sa déconcertante sincérité. Elle distribue sa fortune sans compter, abandonne ses cachets au profit d’œuvres de charité, ne rêve que de fraternité et d’amour entre les peuples.
Totalement mobilisée contre le racisme, inventant avant l’heure les restaurants du cœur, elle s’engage pour de Gaulle pendant la guerre, adopte des enfants de toutes couleurs, parvient à faire de son domaine des Milandes, dans le Périgord, un château de conte de fées, symbole de l’amour universel.
Ni les humiliations, ni les calomnies, ni les deuils, ni les soucis de santé et de cœur, ni les graves déboires financiers n’auront raison de son indestructible énergie, jusqu’à sa mort en 1975.
C’est cette fulgurante et inoubliable carrière artistique et humaine qu’Emmanuel Bonini raconte ici, au terme d’une enquête de quinze années, émaillée de révélations et d’anecdotes inédites, il ressuscite l’une des figures mythiques les plus extraordinaires du xxe siècle.
- Éditeur : PYGMALION (18 janvier 2000)
- Langue : Français
- Broché : 368 pages
- ISBN-10 : 2857046162
- ISBN-13 : 978-2857046165
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