La galerie MAGNIN-A, présente Allegoria, d’Omar Victor Diop. Omar Victor Diop entame ici un nouveau chapitre de son travail.
La galerie MAGNIN-A, à l’occasion de Paris Photo, présente Allegoria, la dernière série photographique d’Omar Victor Diop.
Omar Victor Diop entame ici un nouveau chapitre de son travail. Avec Allegoria, le photographe se saisit de la question fondamentale de l’environnement et de sa portée sur le continent africain et au délà. Cette fable contemporaine figure l’allégorie d’une humanité soucieuse d’une nature qui pourrait n’être plus qu’un souvenir des manuels d’histoire naturelle ou des contes pour enfant.
A 41 ans, Omar Victor Diop est l’un des photographes les plus prometteurs de sa génération. Artiste autodidacte, son œuvre s’inscrit directement dans l’héritage de la photographie de studio africaine de Seydou Keïta, Mama Casset ou Malick Sidibé, un genre dont il a su s’approprier les codes tout s’en affranchissant. Lauréat des Rencontres de Bamako en 2011, Omar Victor Diop s’est depuis illustré avec plusieurs séries marquantes plébiscitées dans le monde entier.
Questions :
Omar Victor Diop, comment est née le projet d’Allegoria ?
C’est un travail que j’avais en tête depuis quelque temps. J’avais lu un texte de Lydia Millet, contributrice au New York Times, intitulé « Child’s Menagerie ». Dans son récit, elle s’interrogeait sur l’extinction annoncée des animaux sauvages qui habitent notre planète et peuplent les contes pour enfants. Lydia Millet évoque avec bonheur les joies que lui procurait la lecture de ces histoires lorsqu’elle était plus jeune et la fascination qu’exerçaient sur son imaginaire ces animaux sauvages. Elle en arrivait à la conclusion que si l’homme n’agissait pas rapidement pour préserver ces espèces, elles ne seraient plus qu’un lointain souvenir dont l’existence sur terre seraient uniquement relatée dans les livres. Cette lecture m’a interpellé. J’ai commencé à réfléchir et à mettre en image cette réflexion.
A travers Allegoria, quel message souhaitez-vous exprimer ?
Au cours des dernières décennies nous avons vu disparaitre de nombreuses espèces florales et animales tels que le tigre de l’atlas ou du bengal, le rhinocéros blanc, le grand pingouin ou encore le grizzli de Californie. Pour sensibiliser le spectateur je ne voulais pas employer le énième discours écologique réprobateur. J’avais plutôt l’idée de créer des images belles et naïves qui fassent appel à notre émotion, à notre âme d’enfant afin que chacun.e puisse réagir et agir en faveur de la préservation de notre biodiversité.
‘‘Le jardin symbolique qui environne mon allégorie ne connaît pas de frontières, et peut tout aussi bien mêler des parties différentes de la planète que des éléments ou des saisons contraires. Il appartient au spectateur de déchiffrer le langage de l’allégorie, de saisir les codes, les valeurs et les sens que revêtent une abeille, un dodo ou un roseau. Qu’éprouvez-vous en voyant une biche dans une ambiance portuaire, accompagnée de mouettes, de coraux et de poissons ? Le dérèglement climatique ? Un dialogue au sein de la faune ? Tout comme pour un texte prophétique, le lecteur fait son interprétation. J’ai voulu donner une dignité religieuse à mon allégorie, un recueillement parfois apaisé, tel saint François d’Assise veillant sur les espèces, parfois joueur, comme Orphée enchantant la nature. ’’ Omar Victor Diop
MAGNIN-A
118 BD RICHARD LENOIR
75011 PARIS
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