Les abus sexuels dans l'Eglise
Les abus sexuels dans l'Eglise

Pédocriminalité dans l’Eglise : 216 000 le nombre de victimes mineures de clercs et de religieux depuis 1950. Il y aurait eu autour de 3000 prêtres prédateurs sexuels. L’Eglise face à la déflagration !

5,4 millions de personnes auraient été agressées quand elles étaient mineures, dans la société française, depuis les années 1950. Jean-Marc Sauvé, qui a présenté publiquement ce 5 octobre, son rapport de 485 pages et de2 000 d’annexes. Rapport qui indique que 3,9 millions de femmes et 1,5 million d’hommes auraient été victimes de tels actes de pédocriminalité entre 1950 et 2020, et principalement dans le cadre familial.

L’enquête menée par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) dans le cadre de Commission indépendante sur les abus dans l’Église, a été menée auprès de 28.000 personnes représentatives de la société française.

L’enquête qui également, visait à quantifier les abus dans la sphère catholique et dont le rapport indique, que ce sont 216.000 mineurs qui ont été agressé par des hommes d’Église en 70 ans. Le chiffre monte à 330 000 si l’on inclut les victimes de laïcs liés à l’Eglise catholique (catéchistes, encadrants scolaires ou de mouvements de jeunes, etc.).

Les croisements entre différentes sources disponibles ont permis à la Ciase d’évaluer le nombre de prêtres prédateurs à environ 3000. Il semblerait, que la France aurait le taux de prêtres abuseurs le moins important. Il serait compris entre 2,5% et 2,8% dans l’Hexagone. Il est de 4,4% en Allemagne, 4,8% aux États-Unis, 7% en Australie, 7,5% en Irlande.

L’étude de de ces 70 années a été découpé en trois périodes. Il apparaît que la majorité des agressions dans l’Église, 56%, se sont produites entre 1950 et 1970 ; 22% entre 1970 et 1990 ; et 22% entre 1990 et 2020.

La Ciase plaide en faveur d’une indemnisation des victimes

Le rapport émet 45 recommandations, dont la reconnaissance de la responsabilité de l’Eglise. “La question de l’indemnisation n’est pas un don, c’est un dû. Nous considérons que les victimes ont une créance, et que l’Eglise a contracté une dette à leur égard.” Jean-Marc Sauvé, président de la Ciase. Jean-Marc Sauvé qui préconise que le secret de la confession “ne peut être opposé à l’obligation de dénoncer des atteintes graves sur mineurs ou personnes vulnérables”.

La commission estime que la procédure pénale canonique doit être ouverte aux victimes, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Le « chagrin » du pape François

Le rapport qui a été remis à l’épiscopat français et aux ordres et congrégations religieuses, en présence de représentants d’associations de victimes. Le pape François qui a réagi mardi après la publication du document et dit son immense chagrin !

« Le Saint-Père a été informé de la sortie du rapport de la Ciase, à l’occasion de ses rencontres, ces jours derniers, avec les évêques français en visite 

[à Rome]. Et c’est avec douleur qu’il a pris connaissance de son contenu », a déclaré M. Bruni.

Un “caractère systémique, a estimé la Ciase

Les « silences » et les « défaillances » de l’Eglise catholique face aux actes de pédocriminalité commis en son sein depuis les années 1950 présentent un « caractère systémique », a estimé la Ciase en rendant publiques ses conclusions. Et on ne saura jamais rien des années et des siècles antérieurs !

La commission qui a énuméré plusieurs dizaines de propositions dans plusieurs domaines : écoute des victimes, prévention, formation des prêtres et des religieux, droit canonique, transformation de la gouvernance de l’Eglise…

Elle a aussi préconisé une politique de reconnaissance, puis une réparation financière propre à chaque victime.

Ciase: Le rapport final 

Remise du rapport de la CIASE

Lire sur Libération  :

Pédocriminalité : l’épiscopat ne veut pas entendre parler d’indemnisations. Sur la question cruciale des réparations, l’institution a pris de vitesse la commission en mettant en place, avant la remise du rapport choc, un fonds de dotation, abondé notamment par les fidèles. Car cet appel aux fidèles à contribuer aux réparations à l’égard des victimes s’oppose directement aux préconisations du rapport de la Ciase. Chez les victimes, la colère monte.

Lire aussi sur Télérama :

Pédocriminalité : ce que révèlent les archives secrètes de l’Église