Diamant naturel ou de synthèse, lequel est le plus éthique ? L’or recyclé, est-il lui aussi éthique ? Telles sont les questions qui se posent durablement, aujourd’hui dans le monde de la joaillerie.
Diamant naturel ou de synthèse, lequel est le plus éthique ? L’or recyclé, est-il lui aussi éthique ? Telles sont les questions qui se posent durablement, aujourd’hui dans le monde de la joaillerie. 140 millions de carats de diamants bruts sont extraits chaque année : 5 millions de carats est l’estimation de la production de diamants de synthèse aujourd’hui, ¼ de la production mondiale est assurée par le Botswana. Les principales mines de diamants se trouvent aujourd’hui en Afrique, au Canada et en Russie.
2 213 tonnes d’or ont été absorbées en 2017 pour la fabrication de bijoux, et le recyclage d’or à contribuer à satisfaire à la demande d’or globale estimée à 1 210 tonnes. Cela signifie qu’aujourd’hui, en utilisant l’or recyclé pour la fabrication de bijoux, un peu plus de la moitié de tous les bijoux du monde pourrait être ainsi réalisé.
Aussi en 2017, en Europe, 261 tonnes d’or ont été utilisées pour la fabrication de bijoux, tandis que 326 tonnes d’or ont été recyclées. L’or est un métal précieux dont l’exploitation peut être très polluante : Il faut 50 000 litres d’eau, 150 litres d’essence, et 18 kgs d’oxyde de soufre pour la production de seulement 20 grammes d’or !
Les émissions en dioxyde de carbone (CO2) sont, elles, de l’ordre de 415 kgs pour 20 grammes. 90% de l’or aujourd’hui est extrait industriellement dans des mines ultra-mécanisées et seulement 10% restants sont extraits artisanalement. Plus d’un million de mineurs sont à ce jour payés moins d’un dollar par jour ! Ce sont aussi des milliers hectares de forêts primaires qui partent en fumée avec l’orpaillage illégal.
L’éthique dans tout cela ?
Selon le Petit Larousse, la définition de l’éthique est, ce qui relève des valeurs, de la morale et les règles de conduite de notre société. Une mode éthique et responsable devrait ainsi protéger ses éco-systèmes, son environnement et sa biodiversité. L’éthique concerne aussi véritablement la joaillerie qui a beaucoup de mal à cacher les effets néfastes et dévastateurs qu’elle peut avoir sur l’environnement et sur l’être humain. Le minage de l’or est une des causes majeures de déforestation, en utilisant du cyanure et en relâchant du mercure qui empoisonnent les eaux et les sols alentours de manière irréversible.
Les mines de diamants abîment également et terriblement notre planète. Pour produire quelques milligrammes de diamant, il faut au préalable extraire une centaine de tonnes de minerais.
Sa filière étant longtemps restée opaque, notamment avec les “diamants de sang”, qui selon la définition de l’ONU, indique que ceux-ci sont : “Des diamants de conflits, des diamants bruts utilisés par les mouvements rebelles pour financer leurs activités militaires, en particulier des tentatives visant à ébranler ou renverser des gouvernements légitimes ».
Le processus de Kimberley
Le processus de Kimberley mis en place en 2003 par des États, des professionnels du diamant et des organisations de la société civile, visait à mettre un terme au commerce international des « diamants du sang ». D’assurer au consommateur que ces diamants ne sont pas des diamants bruts utilisés par les mouvements rebelles, pour financer des conflits visant à déstabiliser des gouvernements légitimes. À ce jour, 81 pays l’ont adopté.
Mais comme le dit Amnesty International, le processus de Kimberley dégage les entreprises de toute responsabilité d’enquêter sur leurs propres chaînes d’approvisionnement pour vérifier l’absence d’atteintes aux droits humains ou de financement de groupes armés.
Sur le plan social et humanitaire, le bilan n’est guère plus reluisant. L’extraction d’or et de diamants fait travailler des femmes, des hommes et parfois des enfants dans des conditions terribles, à des salaires extrêmement bas. Entre l’extraction de l’un et la production de l’autre, les différents camps s’affrontent maintenant sur le terrain de la durabilité, sur l’évolution de la traçabilité et de l’éthique dans l’univers des pierres, mais aussi de l’or. Le “Sourcing“* est devenu le sujet prioritaires des entreprises. L’extraction diamantifère, et aurifère comme celle de toutes les matières premières, posent de conscience.
Il y a suffisamment d’or déjà extrait sur la surface de la planète pour subvenir aux besoins de l’industrie joaillère pour les 50 prochaines années.
Les labels “Fairmined” et “Fairtrade” garantissent la traçabilité de l’or artisanal et certifient que le minerai est extrait dans le respect de l’environnement et des travailleurs. Fairmined est un label de certification qui atteste de la provenance d’or produit par des mines autonomes, responsables. Côté pierres, les diamants de culture ou diamants de synthèse permettront peut être d’éviter de prendre part aux conséquences désastreuses sur l’environnement.
Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de connaître l’origine du métal précieux de leurs bijoux, mais aussi de leurs pierres précieuses. C’est ainsi que l’or recyclé – acheté sous forme de grenaille à des affineurs ou à des particuliers – est fondu pour être façonné. Les joailliers mettent donc en avant l’utilisation d’or “éthique” ou “écologique” dans leurs créations.
Mettre en place une traçabilité et favoriser les pays producteurs et entreprises ayant une démarche responsable, c’est ce que préconise la marque “Or du Monde“, Bijouterie éthique en ligne. Elle déclare que les pratiques de l’industrie joaillière sont en contradiction avec les bijoux, symboles d’amour et d’engagement, mais aussi que 99% des diamants n’ont pas de traçabilité et ne peuvent être certifiés éthiques. Et donc de proposer aujourd’hui par exemple, dans leur catalogue un “Solitaire éthique de fiançailles“.
“Or du Monde” veut être la 1ère joaillerie à certifier la provenance éthique de ses diamants et de ses pierres précieuses. La transmission du savoir-faire, le travail artisanal, étant la pierre angulaire de ces joailliers.
*Le “sourcing” est un anglicisme adopté dans le langage courant qui peut être traduit de façon littérale comme une “recherche de source”, le fait de chercher activement différents moyens de se procurer quelque chose.
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