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Fatma Bouvet de la Maisonneuve : Interview !

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29 juin , 2021

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Fatma Bouvet de la Maisonneuve : Une Arabe en France

Fatma Bouvet de la Maisonneuve : Une arabe en France. De son parcours personnel, Fatma laisse entendre la voix de celles et de ceux qui ont une histoire multiple, et qui doivent surmonter toutes sortes de préjugés.

Etre une femme est et restera toujours quoi qu’il soit un mystère pour l’homme et découvrir que la vulnérabilité de la femme est son principal atout, et le début de commencement de quelque chose.

Etre fille, devenir femme, et peut-être mère, un fil de vie qui n’a rien à voir comme le suppose certain, avec de la faiblesse ou de la soumission. La femme amante et épouse sur le plan sexuel, est à la fois initiée par l’homme, mais aussi initiatrice de l’homme, tout en assumant pleinement ces deux rôles. De par sa nature, la femme est souvent plus réceptive, et dont on pourrait dire, que c’est aussi l’un de ses pouvoirs.

Qu’est-ce qu’être une femme aujourd’hui ?

Pourrait-on notamment dire qu’être femme n’est plus un problème, c’est un privilège
comme le déclarait la journaliste Claude Sarraute en 2009. Rien n’est moins sure ! La célèbre Simone de Beauvoir disait elle par contre « On ne naît pas femme, on le devient ! ».

En 2020, Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand, ont lancé le projet “Woman“ qui vise à réfléchir sur que peut être une femme sans tenir compte de sa nationalité, de sa couleur de peau, de son attirance sexuelle…

Ce projet a recueilli les témoignages d’environ 2000 femmes se trouvant dans plus de 50 pays différents. De la féminité aux violences sexuelles, de l’avortement au cancer du sein, on y retrouve une définition de ce qu’être une femme signifie. et , notamment, dans les termes suivants : guerrière, avant gardiste, féministe, battante, courageuse, exigeante, épicurienne, dynamique, joyeuse, héroïque et libre.

Etre une femme en 2021 c’est être soi, c’est être libre de se définir en tant que tel. Mais c’est aussi loin d’être gagné sur le plan mondial, où seule la culture et l’éducation pourront faire la différence ! Il ne faut pas non plus oublier que 43 féminicides ont été commis en France depuis le début de l’année 2021. Et 90 femmes ont été tuées par leur ex ou leur conjoint en 2020.Et, combien sont-elles à avoir tenté de trouver de l’aide, à se faire entendre ?

Comme le rappelle Laurence Taillade dans son livre “Etre une femme en 2020” objet de désir, enjeu de société, mère, épouse, maîtresse, souvent maltraitée, abusée ou déconsidérée, son livre dresse un état des lieux de la condition féminine en France, au terme de deux siècles de combats dont les acquis sont, hélas, loin d’être consolidés : Mainmise religieuse et marchandisation des corps, inquiétant recul du Planning familial, préjugés persistants sur la sexualité féminine, inégalités salariales, paupérisation et précarisation des travailleuses, violences conjugales. Bien que décrétée grande cause nationale, la condition féminine semble pourtant loin de faire consensus. L’absence criante d’une politique claire en faveur des femmes dans le pays des droits de l’Homme reste préoccupante, en particulier à l’heure où l’Europe voit quelques pays revenir sur certains droits fondamentaux.

“Une Arabe en France” de Fatma Bouvet de la Maisonneuve

Dans ce livre, inspiré de son parcours personnel et de son expérience de psychiatre, Fatma Bouvet de la Maisonneuve laisse entendre la voix de celles et de ceux qui ont une histoire multiple et qui doivent surmonter toutes sortes de préjugés. Pourtant nos préoccupations sont bien les mêmes : Humaines.

Le pitch : « Il y a vingt ans, j’émigrais à Paris pour finir ma spécialité médicale. Je voyais mon exode d’un oeil averti, pourtant j’imaginais trouver une terre de grande liberté et d’ouverture. J’idéalisais la France au point de croire que Paris était la ville de l’amour et de l’humour…Évidemment, ce n’est pas tout à fait ce que j’ai trouvé, mais j’ai rencontré des êtres humains, des gens comme moi et comme ceux que j’avais laissés là-bas. Et je ne suis pas déçue. Exit les préjugés, brisées les idées préconçues. Car oui, à moi aussi, il a fallu beaucoup d’efforts pour comprendre les plus récalcitrants… »

Aujourd’hui, et toujours dans certaines familles d’origine maghrébine, les jeunes femmes se retrouvent coincées entre les exigences de leurs parents et leurs propres désirs d’émancipation. Etre une femme arabe aujourd’hui en France; les choses n’ont toujours pas évolué dans le bon sens, ou n’ont pas évolué du tout. Etre femme arabe en France démultiplie la difficulté d’être une femme qui vit et s’émancipe, toujours confrontée à l’image des femmes immigrées dans notre société.

De l’éternel combat de la place de la femme, dans une société désireuse d’égalité entre les genres, sans distinction, est une idée dont beaucoup ont encore du mal à s’y faire. Fatma Bouvet de la Maisonneuve est une psychiatre et écrivaine franco-tunisienne, elle se bat pour les femmes. Dans son livre, elle analyse les ressorts et les conséquences des discriminations et préjugés subis par les enfants d’ immigrés. Elle questionne un phénomène encore prégnant dans notre République fondée sur l’égalité.

Comme l’indique, Iman Bassalah, écrivain, journaliste et professeur de lettres : “La plupart des Arabes de France sont des individus comme les autres: ils errent, sur la terre, sans savoir qui ils sont vraiment. Mais tout le monde cherche à deviner l’étiquette cachée sous leurs vêtements.”

Ou comme Adila Bennedjaï-Zou qui a réalisé “Heureuse comme une Arabe en France” un documentaire sans complaisance sur les multiples lieux communs projetés sur ces femmes.

« La femme arabe, c’est un cliché : ça sent très vite la danse des sept voiles et le couscous maison. Et croyez-moi, c’est pas agréable de se balader dans la peau d’un cliché. (…) Alors, j’ai voulu comprendre comment [il] était né et de quelle manière, il agissait sur ma vie. » Adila Bennedjaï-Zou, documentariste et scénariste.

Et comme nos préoccupations sont aussi humaines, nous sommes allés à la rencontre de Fatma Bouvet de la Maisonneuve.