La galerie Simeza présente, quatre artistes de différentes générations, Ioan Cuciurcă, Silvia Ionel, Alexandra Mas, Ioan Doru Vlădoiu avec l’exposition “Spre digital…”
La Galerie Simeza est une des plus emblématiques de Bucarest. Placée au coeur du boulevard Magheru, au numéro 20, elle accueille les amateurs d’art depuis plusieurs décennies. Elle est le lieux de prédilection de l’UAP “Union des Artiste Plastique”, l’équivalent de la Maison des Artistes en France. Quatre artistes de différentes générations, Ioan Cuciurcă, Silvia Ionel, Alexandra Mas, Ioan Doru Vlădoiu présentent, du 17 au 30 mai 2021, l’exposition “Spre digital… – Vers le digital… “.
“A la galerie Simeza se sont réunis quatre artistes que le destin et les choix esthétiques ont portés sur des terres lointaines. La passion et la curiosité pour les nouveaux médias et leurs champs infinis de possibilités, élargissent les perspectives graphiques, intensifient la perception et modifient la sensibilité et les attentes du spectateur. Comme celles du créateur même. Jamais l’image fut aussi démocratisée, l’accès à sa consommation et à sa production si libre. L’appareil photo/vidéo, l’ordinateur agissent comme des prolongations de l’oeil, de la main et de l’imagination, sans les obstacles et limitations des techniques traditionnelles.
Alexandra Mas, artiste prolifique, a construit sa carrière en France. Ce que l’on voit dans cette exposition est une infime fraction de son travail. Après avoir débuté avec le dessin académique qu’elle maitrise avec brio, elle a traversé, avec boulimie, un vaste registre d’exploration visuelle, passant forcément par la photographie et la vidéo, jusqu’aux manipulations digitales de l’image les plus savantes, des performances ou du body-art (travail réalisé avec son propre corps ou celui des autres).
La série Aurore des Temps, dont sont exposés quelques travaux, convertit délibérément l’esthétisme en militantisme écologique. Et au-delà, j’aime voir dans les figures des actrices Aurore Tomé et Athule Mbekeni, étrangement modifiées par leurs habits de feuille d’or, des rappels des statues chryséléphantines de l’antiquité. Comme un nouveau roi Midas, l’artiste, qui ne cesse de chercher un idéal de beauté, semble transformer en or tout ce qu’elle touche, en assumant les risques de la réification. Mais l’oeil du modèle, même noyé dans les splendeurs et les déversements chromatiques, continue à regarder, vif, en affrontant des profondeurs de sa conscience, les multiples couches de la soumission et des contraintes imposées insidieusement à la chair, à la peau et à nos corps.
L’imaginaire de Silvia Ionel est sombre, hanté par les fantasmes de la dégradation humaine, ou celle d’une civilisation mutante où l’humain oscille entre les extrêmes, déchaîné en hurlements ou au contraire, avec le masque de l’hypocrisie à portée de main. Les images, générées exclusivement numériquement, témoignent de la fascination de l’artiste pour le vérisme percutant et facilité par les nouvelles technologies qu’une main, même vertueuse, ne peut pas concurrencer.
Ioan Doru Vladoiu, avec un parcours inédit dont la rencontre avec le grand Octav Grigorescu dans le cadre de l’école d’art de Bucarest et un stage canadien qui le connecte à un contexte artistique radicalement différent, évolue dans l’imaginaire moderniste, surtout surréaliste ou abstrait, et qu’il interprète avec les technologies actuelles. Il s’intéresse au rapport texte/image – transposition des proverbes avec un effet visuel absurde (Une main lave l’autre) mais il est attiré aussi par les effets de mouvement (Dance), les textures, la diversité créatrice de sens des matérialités, soit concrète à sens symbolique (Notre pain quotidien), soit abstraite (Autodestruction)
Le dernier, mais pas le moindre, Ioan Cuciurca, graphiste d’exception et curateur au talent organisationnel, qui a déjà mis en place dix éditions du salon annuel d’arts graphiques roumains, nous accueille ici avec des oeuvres choisies par sélection informatique sous le signe du digital, point de départ de l’exposition. Nous retrouvons des impressions de la série Grandes étendues/Glissements, abstractions incorporant le mouvement et la suggestion de l’infini. Avec Leonardo à l’esprit évoque en filigrane la figure la plus célèbre de notre héritage artistique européen à travers une interprétation intégralement digitale des drapés léonardiens. Dans l’exposition quintuple centenaire Leonardo au musée du Louvre, en 2019, une salle entière fut dédiée aux drapés du grand renaissantiste à côté de moulages, reconstitués d’après les dessins, qui semble-t-il lui servaient de modèle. Avant cette impressionnante exposition anniversaire, Cuciurca chérissait déjà le drapé léonardesque, thème renaissantiste qui enferme toute une théorie artistique, pour y méditer avec les outils actuels. Je peux voir ici une logique de continuité qui ne se contente pas de se rapporter avec nostalgie au passé, mais qui récupère ce qu’elle contient du futur.” Ioana Vlasiu, critique d’art
U.A.P. din România | Galeria SIMEZA
Bd. General Gh. Magheru 20, Bucureşti | Bucharest
Exposition grâce à l’aide des partenaires suivants : Modernism.ro, Radio România Cultural, Jurnalul Bucureștiului, Intell News, Manufacturat.ro, Amos news, Leviathan, ArtLine
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