Cécile Hartmann
Cécile Hartmann : Le Serpent Noir - Image extraite du film Le Serpent Noir, 2020. Film vidéo full HD, couleur et noir & blanc, sonore, 32 min. Production Fondation des Artistes / Cécile Hartmann. Courtesy de l’artiste

Le Serpent Noir de Cécile Hartmann : Questionnant la violence s’exerçant sur les peuples autochtones et sur leurs terres ravagées par l’exploitation pétrolifère, elle offre un écho plus prégnant dans le contexte de la Covid-19, une zoonose qui s’est développée avec la dégradation de l’environnement.

Le projet de Cécile Hartmann se déploie ainsi autour de la métaphore du serpent noir : le pipeline géant Keystone qui transporte quotidiennement plus de 700 000 barils de résidus impurs, depuis les exploitations à ciel ouvert de l’Alberta, en passant par les réserves indiennes, souillant les terres et les réserves d’eau et engendrant des dégâts écologiques sans précédent.

« Viendra un serpent noir qui envoûtera les hommes et dévorera la terre » Prophétie de Black Eagle, vers 1930.

Questionnant la violence contemporaine qui s’exerce dans la remise en cause des traités signés avec les peuples autochtones qui garantissaient la protection de leurs terres, dans cet épisode de l’histoire contemporaine où les luttes ont déjà laissé la place aux premières altérations du paysage et des formes de vie, Cécile Hartmann  partage ici l’archive de ce « temps d’après ».

La mémoire – comme l’actualité – de la violence exercée autant envers la nature qu’envers la communauté amérindienne, affleure ainsi régulièrement dans les œuvres de l’exposition, au travers d’un plan du film, d’un élément textuel, d’une musique… Ils sont les indices, les surgissements de ces événements. Le travail de Cécile Hartmann porte toujours la trace d’événements latents, souterrains, qui transparaissent ou (ré)apparaissent à la surface des œuvres présentées.

Traçant ainsi des lignes entre romantisme, minimalisme et activisme, Le Serpent Noir se veut autant archéologie d’un présent dévasté et dévastateur que vision prophétique d’un avenir où le chaos et la destruction pourraient devenir forces de régénération si, toutefois, un nouveau cycle venait à s’amorcer. Son film, Le Serpent Noir (2018-2020), suit le flux invisible du pipeline et constitue le cœur du projet, depuis lequel se déploient en rhizome photographies, élément sculptural, wall-painting et sérigraphies.

L’exposition “Le Serpent Noir” de Cécile Hartmann, sera présentée à la MABA du 31 janvier au 18 avril 2021.

Cécile Hartmann
Cécile Hartmann : Le Serpent Noir #1 (Sacred Stones, South Dakota), 2020 – Image fixe du film Le Serpent Noir – 42′ en boucle, couleur et n&b, sonore, sans dialogue, musique originale – Production Fondation des Artistes / Cécile Hartmann – Courtesy de l’artiste

 

A lire : Keystone XL: le pipeline géant qui fâche l’Amérique 

Cécile Hartmann : Le Serpent Noir
Exposition du 31 janvier au 18 avril 2021

MABA
16, rue Charles VII
94130 Nogent-sur-Marne

fondationdesartistes.fr