NO FRONTIERS, une exposition qui relate la possibilité d’un monde sans frontières. Ce qui se passe à Bangkok ne reste pas à Bangkok !
« Ce qui se passe à Bangkok ne reste pas à Bangkok », l’exposition NO FRONTIERS vous invite à explorer les oeuvres de quatre artistes thaïlandais pour la plupart renommés sur la scène contemporaine internationale. Elle vous transporte dans un renouveau pictural pour nous présenter des points de vue variés sur la société et les défis de l’existence en particulier pendant la période de confinement. Loin de ces pensées contemplatives, les artistes invités cherchent à générer de fortes réactions, voire de l’inconfort et des sentiments profonds . La conscience du regardeur est questionnée pour le transporter dans un voyage introspectif et le faire s’ouvrir sur notre société du XXIième siècle. C’est ainsi que le spectateur est confronté à l’adaptation de l’humain à sa propre survie dans les créations cartoonesques combinant humour et gravité de Yuree Kensaku, à l’engagement social affirmé de Kawita Vatanajyankur au travers de ses vidéos performances où elle se met en scène, à la passion de Tawan Wattuya pour le symbolisme des animaux, peignant l’humain dans des corps d’animaux et enfin aux rêves d’enfants racontés dans les dessins saisissant de spontanéité de Top Changtrakul.
Kawita Vatanajyankur
Kawita Vatanajyankur immerge le spectateur dans une thématique alliant la contemporanéité et l’universalité de nos sociétés modernes: la condition de la femme dans la vie domestique. S’inspirant des images publicitaires assénées par nos sociétés d’hyperconsommation, la coloration et l’éclat esthétique de ses créations renforcent l’impact et l’engagement de son travail. Soumission, force, abjection, absurdité, implication personnelle de l’artiste sont là pour générer des tensions et au final dérangent le regardeur.
« J’ai créé Sponge (Éponge), une oeuvre vidéo performative en complément de ma précédente série intitulée Tools (Outils) dans laquelle mon corps a été totalement enlevé et contraint de travailler comme un objet dans un environnement domestiqué. Les travaux ménagers, même s’ils sont généralement considérés comme une oeuvre abstraite, sont sans fin et généralement épuisants physiquement et psychologiquement. Souvent considérés comme un travail féminin non reconnu, ils requièrent force, puissance et endurance. Dans ce travail réalisé pendant le confinement, j’ai lentement transformé mon corps en éponge pour nettoyer la vaisselle. L’action et le mouvement répétitif du corps ainsi que le visage crispé visent à me transformer en une éponge à vaisselle parfaite grâce à un schéma d’étape méditative. Parfois, le visage est forcé et réprimé pour être trempé dans le savon avant de revenir et être pressé contre la vaisselle sans répit et parfois, violemment. »
Une seconde et toute nouvelle création, The Toilet (Le Toilette) sera présentée pour l’exposition « NO FRONTIERS » du 9 au 24 octobre.
Wattuya
« Je peins l’humain dans des corps d’animaux ». Dans sa série Animal Farm (Animaux de la Ferme), Wattuya explore les comportements et les instincts les plus bas de l’humanité à travers ses représentations audacieuses de chiens, de cochons et d’animaux sauvages. Le choix de l’aquarelle par Wattuya est une tentative délibérée de transmettre la vitesse, le dynamisme et la complexité des contrastes de la société contemporaine dans sa dimension universelle. Ses créations sont crues. Elles oscillent entre le détail de l’individualité d’une créature et la capture de son essence universelle. Cette universalité, cependant, n’est pas sans commentaire – critique – de la part de l’artiste. Tawan Wattuya, par le biais d’études spectrales sur les panthères, les chiens et les porcs, suggère une vision orwellienne de l’hypocrisie qui sous-tend la société humaine.
Top Changktrakul
Dans le monde entier, le rêve intrigue, il inquiète, il fascine… le rêve de l’enfant qui sommeille n’a ni frontières, ni limites. Ce qui se passe à Bangkok ne reste pas à Bangkok. Dans la série « Heroes » (Héros), Top Changtrakul explore l’insouciance de son imaginaire enfantin qu’il reflète dans ses dessins saisissant par leur fraîcheur, parfois teintée de gravité. « J’aime mon enfance. J’ai passé de bons moments en grandissant et en apprenant à connaître le monde dans lequel je vivais. Mes parents sont très chaleureux et très insouciants ; la plupart du temps, ils me laissent juste être avec mes amis. Mes souvenirs d’enfance sont mon sanctuaire, c’est un lieu de bons souvenirs et de bons moments. Dans cette série, je veux que les téléspectateurs apprennent à connaître certains des héros dont je rêvais quand j’étais jeune. Certains de mes héros viennent de films que j’ai vus ou de bandes dessinées que j’ai lues ou de disques que j’ai écoutés. Ces dessins, c’est moi, dans une profession différente ; chacun a une personnalité et une spécialité uniques. J’espère qu’en regardant mes dessins, cela vous ramènera aussi à votre enfance, un lieu où l’imagination passe avant la perfection. »
Yuree Kensaku
C’est au travers de scènes allégoriques très graphiques, caricaturales et remplies de symboles à sens multiples que Yuree Kensaku traduit l’universalité de la période du confinement. Son inspiration thaïlandaise et son inspiration française développée lors de sa récente résidence au Centre Intermondes à La Rochelle cohabitent de manière pétillante et humoristique dans ses créations hautes en couleurs inspirées de l’univers du manga japonais. « La fuite, l’évitement de la confrontation, la violence, la peur, la frustration, tant personnelle que sociale, sont dissimulés sous une simplification excessive de la vérité et des couleurs gaies, un enrobage de sucre cachant une amertume dissimulée. C’est ainsi que je transforme les problèmes qui m’entourent en divers types d’art tout au long de ma carrière artistique. Dans notre monde où, être loin, c’est être proche. Nous entendons parler les uns des autres par-delà les frontières et sans le moindre retard. Au milieu de cette pandémie dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, personne ne reste insensible au virus, quel que soit l’endroit où il se trouve sur cette planète. Je prends des nouvelles de diverses sources et je les mélange à mon expérience et à mon imagination personnelles, et je les transforme en peintures pour refléter la façon dont chacun s’adapte pour sa survie. »
NO FRONTIERS
Exposition du 9 au 24 octobre 2020
galerie arnaud lebecq
Espace Callot
5 rue Jacques Callot
75006 Paris
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