Sophie fait son blog à Cannes, épisode 8

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26 mai , 2013

1966

– Du vison ?
– Oui, on récupère leurs poils quand on les brosse.
– Et je vais les garder longtemps ?
– Trois à six semaines, suivant si vous êtes précautionneuse, répond une jolie Sabrina, propriétaire de Un jour, un regard, spécialisée en beauté des yeux, qui vient de lui poser soixante-dix faux cils.

Dans le miroir de la terrasse Chopard, Sophie est transformée, c’est toujours elle, mais en mieux.

– Allongez-vous, je vais maintenant vous redessiner vos sourcils.
– J’essaye de les faire pousser, mais je n’y arrive pas, les esthéticiennes étaient idiotes quand j’étais jeune, elle m’épilait pour faire juste un trait, c’était affreux, résultat, ça ne repousse plus.
– Venez me voir à Paris, je vous ferai deux trois points de pigmentation, là où il y a un trou.
– Je devrais vous envoyer mon ex, c’est un homme à sourcils, pas autant qu’Emmanuel Chain, mais pas loin, d’ailleurs je ne comprends pas que sa femme ne l’épile pas entre les deux yeux à celui-là, c’est énervant ses sourcils qui se touchent, je ne le connais pas, mais chaque fois que je le croise, j’ai envie de prendre ma pince (que j’ai toujours dans mon sac) et de les lui arracher, peut-être qu’elle ne l’aime pas assez pour ne pas désirer qu’il soit plus beau ?
– Vous aussi, vous regardez ça en premier chez un homme ?
– Je suis très poils. À Sylvain, j’adorais lui épiler ceux du nez.
– Ça lui ne faisait pas mal ?
– Si, mais je lui disais que je n’allais en retirer qu’un seul et je m’arrangeais pour en prendre tout un paquet, il hurlait, mais au moins c’était fait.

Au moment de partir, Sophie découvre le stand Mavala et Jenny, une Anglaise très souriante.

– Vous auriez le temps de me faire une manucure ?
– J’ai une cliente qui va arriver, mais demain, quand vous voulez.
– Vous savez quoi, je vais attendre un instant, je suis sûre qu’elle va annuler, ajouté Sophie devant l’air étonné de Jenny.

En effet, pendant que Sophie admire son nouveau regard embelli, le téléphone de Jenny sonne.

– Vous aviez raison, elle va avoir une heure de retard, du coup, je peux vous prendre.
– J’en étais sûre, c’est toujours comme ça avec moi, quand je suis centrée et gentille, il ne m’arrive que des bonnes choses. Vous me poserez aussi du vernis aux pieds ?

À suivre…