Un 1er mai, ni amendable ni négociable, un 1er mai enfumé !

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1er mai
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Un 1er mai sous gaz lacrymogène 

En ce dimanche de 1er mai, des fanfares militantes sonnent au pied de l’Opéra Bastille, mais, dans le cortège parisien, les heurts ont d’ores et déjà éclaté dès le début du défilé. Ces débordements, impliquant 200 à 300 jeunes, vont, durant tout l’après-midi, se répéter à intervalles réguliers, avec bris de vitrine et mobilier urbain saccagé. Dans la soirée, la préfecture de police de Paris a fait état de 10 interpellations et 2 blessés légers.

Après les violences survenues jeudi dernier dans les diverses manifestations nationales, les forces de l’ordre avaient été, pour ce 1er mai, sollicitées en nombre. A Paris, 15 unités mobiles, soit plus de 1 000 policiers et gendarmes, contre 11,5 l’année précédente, ont été déployées sur le parcours de la manifestation. En plus d’être là pour sécuriser l’avant du cortège, les policiers occupaient également les trottoirs. Une forte présence qui a alimenté la colère d’une partie des manifestants, dont certains se sont mis à scander “le trottoir est à nous”. La principale demande de ces manifestations était tout de même la demande de retrait de la loi El Khomri. Au total, ce sont plus de 280 cortèges qui ont, pour la plupart, effectué leurs défilés dans de bonnes conditions.

Ce 1er-Mai, placé sous le signe de la lutte contre le projet de loi travail, a rassemblé dimanche 84 000 personnes en France, selon le ministère de l’intérieur. La CGT évalue quant à elle à 70 000 le nombre de personnes qui ont marché dans les rues de la capitale. D’autres, par contre, se sont pointés avec un slogan bien différent, c’est à dire « tout le monde déteste la police » slogan, qui a accompagné le parcours du défilé de Paris, où de nombreux dégâts ont encore été constatés. Dès le début de la manifestation, la tension s’est vite ressentie, des dizaines, puis des centaines de personnes sont arrivées pour en découdre avec les forces de l’ordre qui se trouvaient, elles, en tête du cortège. A côté de ceux venus pour se confronter avec elles, d’autres manifestants se sont retrouvés pris entre deux feux et certains ont du rapidement rebrousser chemin. Les autres, nombreux, et qui étaient décidés à ne pas céder le terrain d’une manifestation déclarée en préfecture, se sont avancés avec les mains levées en chantant ” laissez-nous marcher “.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO et, Philippe Martinez de la CGT, ensemble, conduisaient la manifestation, accompagnés par les leaders de FSU, et les organisations étudiantes (Unef) et lycéennes (UNL et FIDL), qui étaient aussi présents.

«Je pense que le gouvernement peut toujours retirer sa loi s’il écoute l’opinion publique, s’il écoute la mobilisation», a déclaré Philippe Martinez aux journalistes présents. «Dans le programme de la majorité, il n’y avait pas de réforme du droit du travail, il n’y était pas inscrit qu’il fallait casser les droits des salariés. Les députés qui font partie de cette majorité rendront des comptes», a-t-il ajouté. «Le gouvernement ne doit pas faire la sourde oreille face à la mobilisation. Nous sommes là pour que la loi travail soit retirée» a renchérit Bernadette Groison, la patronne de la FSU. Les derniers manifestants ont quitté vers 20 heures la place de la Nation, destination finale de la manifestation, sous les gaz lacrymogène. «Nuit debout» sur la place de la République a été interrompue quant à elle vers 22 heures après des incidents impliquant de jeunes «casseurs» signalés auparavant lors du défilé du 1er mai. Vers 23h30, la place avait été vidée par les gardes-mobiles. Dans la journée aussi, le mouvement Femen a tenté d’interrompre les célébrations de Jeanne d’Arc et le défilé organisé dans le quartier de l’Opéra par le parti d’extrême-droite. D’autres membres du mouvement se sont présentés dans une tenue dira-t-on, « aussi simple » au banquet de la formation politique à la porte de la Villette pour fêter la fin du FN.

Les chiffres pour la France :

Selon France Info, 12.000 manifestants ont été comptabilisés par les organisateurs à Toulouse et 1800 d’après la police.  On en a compté entre 2000 (police) et 4000 (syndicats) à Bordeaux, un millier à Tours comme à Nancy, 700 à Dijon, 600 à Orléans, 900 à Limoges, Clermont-Ferrand et le même nombre à Périgueux, 400 à Brest et Mulhouse, 300 à Cherbourget Nice, entre 1900 (police) et 5000 (organisateurs) à Nantes, quelques centaines à Marseille, entre 950 (police) et 2000 (organisateurs) à Lille, 2000 à Lyon, 1200 à Grenoble.

Un 1er mai bien enfumé, 1er mai difficile à analyser, entre la peur du lendemain, de la loi sur le travail très critiquée, de savoir qui casse et pourquoi. Un 1er mai qui tombe un dimanche en général pour la plupart, un jour de repos. Un 1 er ministre en voyage en Nouvelle Calédonie, 1 président qui n’a pas fait de déclaration hormis de laisser entendre une baisse des impôts en fin d’année 2016. En fait un 1er mai au ras des pâquerettes qui prouve tout de même que la France se cherche et ne se comprend plus vraiment. Une France qui rentre en période d’élection présidentielle, ce qui va faire en sorte que plus grand chose ne se passe, pour le grand bonheur de nos politiques, mais pas pour le nôtre !

Photo : Image extraite de la vidéo